La Guinée entre le culte de l’incompétence et la propagation du virus de l’ethnisme politique.

 

L’élite dirigeante de ce pays tente depuis un certain temps de verrouiller la République en durcissant le contrôle sur les médias et les opposants. 

Et les méthodes telles que, poursuite judiciaire, emprisonnements, nomination de journaleux habitués des couloirs pour démembrer des médias guinéens sont devenues pendant cette période de transition monnaie courante. 

La tentation du régime militaire guinéen pour asseoir son pouvoir hégémonique dominant est de plus en plus grande. 

Et elle profite de cette période de crise sur fond d’un dialogue politique biaisé et d’une opposition émiettée pour accentuer son contrôle sur l’information et le pays. 

En ces temps ci toute critique devient inacceptable, répréhensible. 

Rien d’étonnant, car dans la Guinée du ” tombeur du faux opposant historique” le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, le mérite, le courage, l’abnégation, le dévouement, même le succès sont fort mal récompensés.

Et c’est pourquoi plus que jamais dans ce pays toutes les positions, toutes les dignités, toutes les distinctions semblent devoir appartenir exclusivement à la servilité, mais aussi et surtout à la médiocrité et l’incompétence. 

Les nominations en cours en font foi. Après avoir fini de pêcher au sein de la diaspora guinéenne, il se sert désormais  des médias guinéens pour agrandir sa caste de jouisseurs. 

Des médias qui sont en réalité le centre de refuge des opportunistes politiques, économiques en Guinée. 

En effet, on constate que c’est bien ceux qui hier étaient pour l’instauration d’un système démocratique, le respect de la liberté d’expression et d’opinion, le respect des droits de l’homme qui sont soudainement devenus les opposants à un retour rapide à l’ordre constitutionnel. 

Et dans cette Guinée d’une nouvelle ère des ténèbres, la promotion des idées les plus sombres peut passer sous le regard complaisant de la population. 

Ceci parce qu’une grande majorité de ce peuple aime faire des personnes sorties de nulle part c’est à dire ces opportunistes, fumistes, incompétents, médiocres; des héros, des modèles de sociétés.

Mamady Doumbouya l’ancien légionnaire français au service, actuellement président de transition a décidé de rendre la terre guinéenne fertile pour l’incompétence, la corruption, la médiocrité en y plantant par népotisme, par cooptation et ethnocentrisme politique, des sous-dictateurs, qui se servent des caisses de l’État pour sortir de leur précarité économique. 

Une situation très inquiétante pour le pays. Car comme le disait l’autre la liberté devient très dangereuse entre les mains incompétentes,corrompues.

Et logiquement dans un tel État rien ne peut aboutir, même un simple dialogue qui a toujours été l’une des armes les plus puissantes des africains. 

Outre mesure, dans un tel contexte, il est évident que des coups d’états  se terminent en des coups de tas pour que chaque transition politique se transforme en une sorte de désillusion, de trompe l’œil. 

Car ceux qui sont au pouvoir savent qu’ils y sont parvenus pas par mérite ou compétence. 

Mais c’est plutôt parce qu’ils manquent de compétence,  d’aptitudes interpersonnelles, et ils sont sans humilité, sans conscience de soi, sans vertu, sans intégrité. 

Mieux, journalistes, acteurs politiques ou de la société civile, chacun est prêt pour des intérêts personnels à accepter d’être subordonné à l’incompétence, au népotisme, à la corruption, au despotisme; au manque d’audace, et à l’hypocrisie. 

Face à cette incompétence protégée au plus haut sommet de l’Etat guinéen, le désordre, l’idiotie, l’ignardise restent roi et l’ennemi du talent en Guinée.

Pourtant tout esprit rationnel sait qu’on ne peut pas passer sous silence un sujet aussi crucial. 

Ce combat devant mettre fin aux défaillances de l’État doit être irréversible, car depuis six décennies l’espace social guinéen offre le spectacle d’une société synonyme de corruption, d’instabilité, de violence, de répression et d’insécurité. 

Les crises qu’elles soient socio-économiques, politiques se suivent et se ressemblent, (de 2003,2006,2007,2009,2010,2015, 2019, 2021 à nos jours) au point où il serait suspect de vouloir envoyer au banc des accusés, celui qui oserait dénoncer ces cadres corrompus, incompétents ou qui qualifierait cette société de “crisogène” en échange de société de merde. 

De la contestation régulière des élections irrégulières, frauduleuses, à la défiguration de la démocratie, aux scandales de corruption récurrentes, et sur lesquels se greffe une situation de dégradation sécuritaire, toujours vivace dont l’aspect le plus visible demeure la violence exercée sur les militants de l’opposition politique, la société guinéenne ne se trouve pas loin d’une désagrègation. 

Face à cette corruption chronique et à la prolifération de l’ethnisme politique au sein de  l’administration guinéenne, au déploiement de la pauvreté extrême de sa population, la destruction de l’environnement dans les zones minières du pays, personne ne doit se taire. 

N’est-ce pas les sous-dictateurs, les incompétents protégés du régime guinéen se sont ligués contre la liberté des peuples?

Osons alors à travers cette liberté qu’on se donne de dire et d’écrire ce qui est pour dévoiler leur vue perfide, la marche tortueuse de leur tyrannie au nom des lois qu’ils ont faites eux-mêmes pour protéger leur pouvoir clanique, ethniciste, hégémonique dominant. 

Ils seront donc contraints de reculer à chaque pas ou de venir se briser contre la force invincible de l’opinion et de la volonté générale. 

Car la médiocrité, l’incompétence ne veulent rien supporter de grand, elles ressemblent à ce tyran qui ajuste tous les hommes à la mesure de son lit. 

Aïssatou Chérif Baldé 

Un commentaire

  1. Diadia merci vraiment le virus de l’incompétence ne date pas d’aujoudhui mais depuis la nuit des temps merci infiniment. Sincèrement j’ai tout perdu depuis que je te lise guère

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