Guinée: le ministre des travaux publics limogé sur fond d’affairisme.

Après sa suspension par le Premier ministre Gomou, il vient d’être limogé par le chef de la junte militaire guinéenne Mamady Doumbouya. 

Le désormais ancien ministre Yaya Sow des Infrastructures a été selon le décret lu à la chaîne de télévision nationale limogé en raison d’une enquête anti-corruption dans laquelle il est cité. 

En clair c’est “en raison de l’ouverture d’une enquête judiciaire devant la Cour de répression des infractions économiques et financières” (Crief), qu’il a été limogé.

Déjà aujourd’hui le ministre de la Justice Charles Wright a annoncé dans un communiqué rendu public des poursuites judiciaires contre le ministre limogé et ses cadres. 

Dans ce communiqué, le ministre de la Justice Charles Alphonse Wright ordonne des poursuites judiciaires contre le désormais ex-ministre des Travaux publics et des Transports Yaya Sow et sept cadres du département qui ont fait l’objet de limogeage le mercredi soir. Ils doivent être poursuivis pour des faits présumés de corruption, de détournement de deniers publics et de complicité.

Le putschiste Mamady Doumbouya a assuré en prenant le pouvoir qu’il n’y aurait pas de “chasse aux sorcières” mais que la justice serait la “boussole” du pays. 

Or à bien regarder, il existe aujourd’hui beaucoup de cadres corrompus autour de lui qui n’ont jusqu’à présent pas fait l’objet d’une poursuite quelconque. 

Et c’est pourquoi il est pour l’heure impossible de voir cet écartement brutal de M Sow comme «un signal fort» en matière de lutte contre la corruption et que, pour le président, «personne n’est intouchable».

Le gouvernement de transition guinéen est plein de cadre corrompus et Mamady Doumbouya le sait pertinemment. 

Et depuis sa prise du pouvoir, plusieurs cas de corruption de ces cadres à l’image de ceux de l’office nationale de la publicité (OGP) , ceux Conseil national de la transition (CNT) ou encore ceux travaillant à la présidence de la République ont été signalés. 

Mais ils n’ont fait l’objet d’aucune enquête ou poursuite. Comme pour dire, ce ne sont pas tous ceux qui parlent le langage du truand qui peuvent faire l’objet d’un limogeage par Doumbouya. 

Les serials-menteurs, les faussaires, imposteurs ou encore les  “Journalistes  alimentaires” qui souffrent d’une précarité matérielle pourtant très dangereux pour le pays, sont les rois de la République de Mamady Doumbouya. Il a besoin d’eux. 

Avec eux on gouverne un pays en se basant sur des simples impressions ou des intérêts du moment, ou avec des songes ou par caprice.

De toute évidence, la population, quant à elle, observe avec intérêt l’évolution de la situation et attend de voir les résultats concrets de la CRIEF dans la poursuite des 187 anciens dignitaires du régime déchu. 

Par le passé, sous des gouvernements précédents, des hauts responsables ont été interpellés dans diverses affaires, mais aucune condamnation n’a été annoncée. 

D’ailleurs certains des mis en cause ont eu à reprendre leurs fonctions avant même que les enquêtes déclenchées n’arrivent à leur aboutissement.

Affaire à suivre…. 

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