Pour commencer, nous savons que partout dans le monde, le métier d’avocat fait des envieux et jouit d’un grand prestige.
C’est un métier qui est paré de mille atours : « le prestige de la robe, la valeur que l’on prête aux savoirs dont ils sont détenteurs, le respect qu’inspirent les hommes de loi, l’espoir que l’on place dans leurs conseils sensés nous sortir des situations les plus périlleuses, la dramaturgie qui accompagne souvent le premier rendez-vous entre l’avocat et son client».
Et dans un pays comme la Guinée où l’injustice, l’impunité, la violence d’état, l’oppression, les arrestations arbitraires sont devenues une norme, l’espoir qu’on porte sur l’avocat est très énorme.
Car on croit que l’avocat peut à travers son métier nous sortir des situations périlleuses que vivent d’ailleurs la plupart des personnes opposées à l’injustice en Guinée.
Vu de loin, on respecte et apprécie ces personnages naturellement pour leur savoir.
Sauf que ce procès du 28 septembre tant attendu vient de jeter une ombre sur ce tableau.
Les avocats présents dans ce procès ouvert le 28 septembre 2022 afin de mettre la lumière sur les massacres commis le 28 septembre 2009. Et pour enfin engager la responsabilité pénale individuelle des personnes impliquées dans ces massacres ignominieux montrent une face cachée jusqu’ici de la robe.
Ce procès ressort non seulement les dysfonctionnements de cette profession en Guinée, mais aussi et surtout la médiocrité et l’incompétence de certains hommes de la loi.
Sans vouloir faire preuve de sensationnalisme, lorsqu’on tente de noter ces avocats qui ont questionné par exemple Toumba Diakité, l’aide de camp de l’ancien président Dadis Camara dans ce procès.
On dira qu’une grande partie des avocats a été jusqu’ici médiocre, incompétente et à peu près approximative.
Toumba Diakité n’est certes pas un témoin facile puisque son témoignage reste très solide.
Mais une grande majorité des guinéens a été choquée d’observer comment Maître Béa l’un des avocats les plus connus des médias guinéens fut aujourd’hui malmené par Toumba Diakité.
Maître Bea connu aussi pour avoir défendu la plupart des opposants politiques en Guinée sous l’ancien régime à force de vouloir vaille que vaille pousser Toumba Diakité à se contredire est devenu émotif.
Envahi pendant l’interrogatoire par la frustration, il a versé carrément dans l’invective et les spéculations.
Maître Bea s’est tellement acharné sur l’accusé Toumba Diakité qui a bien évidemment la maîtrise de ce qu’il dit, qu’il a fini par faire preuve de manque de professionnalisme et de sang froid.
Il fut d’ailleurs pour ces faits rappelé à maintes reprises par le président du tribunal à l’ordre.
On devrait en temps réel lui initier une procédure pour outrage au tribunal.
Son acharnement a permis à Toumba Diakité non seulement de renforcer son témoignage, mais aussi et surtout de gagner en crédibilité.
On constate en gros que, grâce à maître Béa, et tous les autres avocats avant lui que Toumba Diakité en sort vraiment gagnant.
Et on comprend maintenant pourquoi ces hommes et femmes politiques, les activistes et tant d’autres victimes d’injustice en Guinée qui prennent ces avocats pour assurer leur défense n’ont que trois options: la grâce, l’exil forcé, ou la prison.
Ces avocats aux honoraires exorbitants, flous qui trimballent les dossiers de leurs clients d’un média à l’autre ne pensent qu’à la poche de leur client.
Avec eux, c’est l’exercice du droit de travers ou voire même l’application de la loi de la jungle.
À défaut de pomper le public avec la langue de Molière, ces hommes de lois hommes prouvent qu’ils sont le résultat d’une imposture préfabriquée.
Le vers est dans le fruit de la justice et rien n’est fait pour l’extirper. Imposture, amour de l’argent, incompétence cohabitent ensemble dans ce procès.
La justice et le barreau de Conakry vont mal.
Les «robes noires»ont lavé le linge sale de la justice et de l’éducation guinéenne en public.
Ils étalent au grand jour, les «difficultés sérieuses» qui ressemblent à une gangrène et se résument en ces maux : corruption, impunité, lacunes, incompétence, imposture, amour de l’argent, le trafic d’influence dont l’impact sur le fonctionnement de l’État est très préoccupant.
Et apparemment le feuilleton de cette aventure ne fait que commencer.
Les Guinéens mouillés par la ferveur de ce procès jusqu’aux os se détournent lentement et sûrement de la transition politique de la junte militaire guinéenne, cet autre trompe l’œil soutenu par l’organisation sous-régionale ouest africaine la Cédéao et leurs maîtres tutélaires.
Aïssatou Chérif Baldé
C’est vraiment triste Djadja,comme tu viens de le dire( Les «robes noires»ont lavé le linge sale de la justice et de l’éducation guinéenne en public. )
Ce que j ai pu retenir du peu que j ai vu, la guinée était gouvernée dans un désordre total. Quand a mr Toumba,il fuit les questions neanmoins le niveau des avocats reste a desirer.