Après la visite de Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine à Moscou, il y a de cela quatre mois.
C’est au tour de l’actuel président bissau-Guinéen, le Général Umaro Sissoco Embalo, et actuel président en exercice de la Cédéao de se rendre à Moscou dans un contexte très tendu pour prôner la paix entre deux pays en guerre.
Et c’est dans ce cadre que le président russe Vladimir Poutine a donc reçu, mardi, son homologue bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, dans la capitale russe, Moscou.
Le Kremlin a alors à travers un communiqué expliqué les questions qui ont fait l’objet d’une discussion entre les deux chefs d’État.
Selon le communiqué du gouvernement Russe, il a surtout été question lors de cette rencontre de relations internationales et des relations bilatérales entre les deux pays qui ne datent pas de maintenant.
Le dit communiqué qui cite Poutine indique ceci « Alors que nos deux pays célèbrent l’année prochaine le cinquantenaire des relations diplomatiques, nous avons encore beaucoup à faire pour développer les relations commerciales et économiques »
Le président Poutine a souligné que « La Russie est déterminée à développer davantage ses relations avec la Guinée-Bissau et tous les pays africains », a soutenu le président russe.
Il a indiqué que « 400 millions de personnes vivent dans les États membres de la Cédéao et que le produit intérieur brut global de ces pays s’élève à près de 550 milliards de dollars»
Pour le président russe, « Le plus important, c’est que la croissance du volume des échanges est très significative. Nous espérons apporter une contribution significative au développement des relations entre la Russie, les États membres de la Cédéao et l’ensemble du continent africain en général, pendant votre présidence de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest »
Quant au président en exercice de la Cédéao, il a indiqué lors de cet entretien, que son pays resterait un « partenaire indéfectible » de la Russie.
Concernant la guerre en Ukraine, Embalo, a déclaré que le conflit et ses incidences, telles que l’arrêt des exportations de céréales et d’engrais, « ont entravé le progrès dans le monde ».
Le président en exercice de la Cédéao a exprimé son espoir « de rétablir le dialogue entre Kiev et Moscou ».
Il a estimé que malgré l’enlisement en cours, les belligérants peuvent toujours parvenir à un accord de paix.
Parlant du rôle et l’influence grandissante de la Russie en Afrique, Embalo a fait part de sa volonté de discuter des questions de sécurité en Afrique de l’Ouest avec Poutine.
Il a ajouté que la Guinée-Bissau serait prête à acheter des navires de guerre et des hélicoptères à la Russie, une proposition qui, selon Poutine, trouvera une réponse favorable.
Mais avant de se rendre en Ukraine ce mercredi, Embalo a surtout martelé la priorité pour les pays africains de chercher la paix entre Moscou et Kiev, en demandant toutefois à son homologue russe d’y œuvrer lui-même.
Comme pour dire, le monde actuel étant devenu multipolaire, de par des changements économiques, politiques, géostratégiques en opposition au monde bipolaire auquel le monde était contraint d’accepter jusqu’ici, chaque pays y trouvera son compte.
Les adeptes du concept bipolaire présents en Afrique de l’ouest, qui veulent rester des puissances tutélaires éternelles dont l’opinion sur ce que nous sommes doit être vitale, doivent comprendre que désormais la puissance est partagée par plusieurs pôles.
L’Afrique aura par la force de la mobilisation de son peuple conscient, un de ses pôles.
Aïssatou Chérif Baldé