Quels préalables conduisent certains africains à dénigrer les panafricanistes?

En tout cas en Guinée, il existe une partie de la jeunesse guinéenne divisée en deux groupes l’un soutenant la junte militaire guinéenne et l’autre l’opposition politique qui dénigrent sur les réseaux sociaux des personnalités africaines telles que Nathalie Yamb, Alain Foka, Kemi Seba opposées à la mise sous tutelle des peuples africains

Ils voient non seulement en l’État français le seul qui doit avoir puissance du destin des africains, mais ils prônent à travers leurs attitudes l’infantilisation et l’aliénation mentale sur le continent africain. 

Pour eux, l’ancien maître qui ne veut pas accepter ce rôle doit avoir la voix au chapitre, malgré qu’il n’a rien fait quand il le pouvait.

Et comment penser d’ailleurs qu’il s’est converti à d’autres sentiments?

Dans quelle page de l’histoire ou des mythologies, avons-nous vu le dominant panser les plaies du dominé ?

Pourtant ces jeunes qui vivent au quotidien les conséquences de l’impérialisme mélanophobe telles que l’immigration mortelle, perte de revenu, racisme, ethnisme politique savent que cet État français finance, entretient les pouvoirs les plus despotiques sur le continent Africain. 

Et sur fond d’accord de coopération des années 60 initiés par De Gaulle, l’Etat français impose encore aujourd’hui aux peuples africains des Républiques héréditaires et des présidents rôtisseurs tels que Paul Biya, Ali Bongo, Faure Eyadema, Sassou N’Guesso, Mahamat Idriss Déby Itno, Outtara,  qui oppressent, tuent les africains et leurs refusent le développement. 

Et l’État français regorge aussi de politiciens controversés, racistes, négrophobes tels que Zemmour,Le Pen qui insultent en longueur de journée les africains dans les médias. Mais visitent pourtant librement l’Afrique sans problème.

Pour ces guinéens adeptes de la servitude volontaire, une normalité, car après Dieu c’est le maître.

Une africaine comme Nathalie Yamb n’a pas le droit de penser à briser les chaînes de la dépendance économique, politique, sécuritaire et politique.

Pourquoi d’ailleurs ? 

Car pour eux il appartient à la France de guérir le continent de son trauma postcolonial. 

« On avait fourré dans sa pauvre cervelle qu’une fatalité pesait sur lui ; qu’il n’avait pas puissance sur son propre destin. »

Dès que l’on tente de s’opposer à ce système d’asservissement criminel françafrique, on est taxé de haineux, d’ennemi du maître.

On te reprend le même refrain que le maître. Ils te diront par exemple de retourner en Afrique ou bien de rendre la nationalité française, c’est comme si, les milliers de soldats français présents sur le sol africain en temps de guerre tout comme en temps de paix, ont demandé l’avis des africains.

Ou bien lorsque les européens se partageaient l’Afrique, ils ont demandé l’avis des africains.

Mieux c’est comme si être naturalisé français, allemand ou bien le fait de vivre en Europe seraient la carte d’identité pour défendre l’indignité, le racisme, la négrophobie, de soutenir des présidents africains pantins rôtisseurs et des opposants à la solde des puissances néocolonialistes.

L’autre argument avancé par ces adeptes de la mise sous tutelle perpétuelle de l’Afrique est la suivante : Les panafricanistes coopèrent avec la Russie, la Chine et la Turquie.

Ceci étant, ils n’ont pas le droit de défendre l’autodétermination des peuples africains.

Et ils reprennent la même rhétorique de la puissance colonisatrice qui pourtant coopère avec tous ces États, malgré qu’ils les qualifient d’être des États autoritaires.

Ils ne cherchent pas à savoir pourquoi l’Angleterre qui a eu beaucoup plus de colonies que l’État français, a quitté le continent sans faire du bruit ? 

Le Nigeria, ancienne colonie anglaise et première économie de l’Afrique avec plus de 70% du PIB de l’Afrique de l’ouest, est incontestablement le plus riche du continent africain en termes de PIB (450 milliards de dollars US environ) mais aussi un gros investisseur dans la sous-région et au-delà.

Et pourtant le Nigeria coopère avec la Chine, la Russie et ne souffre pas pour autant de sa coopération avec la Chine et de la Russie.

Il n’existe pour l’heure aucun plan de colonisation du Nigeria par ces deux pays. Et l’Angleterre, ancien pays colonisateur, ne s’y oppose pas non plus.

Or selon la CNUCED, le plus gros détenteur d’actifs étrangers en Afrique est l’Angleterre, avec en tête les investisseurs du Royaume-Uni (65 milliards de dollars).

Mais on ne voit pas l’Angleterre ou ses multinationales imposer à ses anciennes colonies des dynasties despotiques comme ce que fait actuellement la France au Tchad et avant au Togo et au Gabon.

L’Égypte, l’Éthiopie, le Rwanda, le Kenya, l’Afrique du Sud, l’Angola coopèrent tous aussi avec la Russie et la Chine et ne sont pas aussi colonisés par ces deux nations.

Et l’Allemagne, la Hollande, l’Italie, le Danemark investissent aussi massivement en Afrique mais ne se mêlent pas de la politique intérieure des pays africains. 

Pourquoi doit-on donc au nom d’une vision néo-impériale française imposer aux africains le choix de leurs partenaires ?

Pourquoi un africain ou une africaine comme Nathalie Yamb, Aminata Traoré n’ont pas le droit de porter un regard critique sur le système d’asservissement criminel françafrique? 

Une chose est certaine, si au Sénégal, au Mali, au Burkina-Faso, en Côte d’Ivoire et partout d’ailleurs en Afrique la jeunesse est dans la logique de Kagame qui disait ceci:  « Nos aînés ont tracé la voix pour la souveraineté du continent africain et c’est à vous de réaliser les rêves des pères fondateurs».

On assiste en Guinée à la progression des adeptes du système criminel françafrique très nombreux dans les sphères de l’État guinéen et dans les rangs de l’opposition politique. 

Et pour cette minorité dirigeante, si les postcolonisés sont des victimes, ils ne peuvent pas être les seuls responsables de leur salut. 

Ils n’ont pas le droit de générer en leur sein des lumières, ces intellectuels qui vont éclairer le peuple. Le peuple africain et guinéen doivent continuer à traîner son aliénation. 

Cette minorité de satrapies et d’intellectuels en Guinée accepte l’absurdité des puissances néocolonialistes qui est de vouloir responsabiliser en infantilisant ; donner de l’autonomie en contrôlant.

Elle reste donc fidèle aux idéologies dont les fondements sont le paternalisme, l’infantilisation et l’assistanat. 

Des idéologies selon lesquelles, l’homme africain incapable de tout faire, doit continuer d’être l’éternel enfant assisté qui ne veut donc pas grandir. 

Notre développement, notre histoire doivent être écrits par les puissances tutélaires éternelles dont l’opinion sur ce que nous sommes, ce que nous faisons et où nous allons est vitale. 

Et pour faire triompher des maux tels que: suffisance, bureaucratie, culture de l’assistanat, dirigisme, élitisme.

Une fois chez le maître, l’aliénation est tellement profondément ancrée dans son cerveau, qu’il se réjoui même du dispositif de rattrapage de type discrimination positive

À force d’y penser, on risque de sombrer aussi. 

Car il n’existe pas de préalables conduisant le peuple africain à croire au messianisme de la France sur le destin de l’Afrique !

Les murs et les programmes scolaires ne font pas l’éducation. C’est le contenu de ces programmes qui la fait. Et ce contenu est comptable de l’état des satrapies.  

D’où la naissance de cette violence dans le discours de l’intellectuel et des satrapies envers le peuple opposé au système criminel françafrique et ces présidents despotes. 

Aïssatou Chérif Baldé

Un commentaire

  1. Je suis ravi de lire vos analyses bien fondées. C’est le réveillon et la contribution de toutes la jeunesse africaine est nécessaire pour la victoire des peuples noirs.

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