Dans un décret publié le samedi, 27 août 2022, le président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya a procédé à la dissolution de plusieurs conseils communaux, tous accusés de malversations financières.
Pour l’exécution de sa décision, le président de la transition Mamady a demandé au ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), Mory Condé d’installer des délégations spéciales à la tête de ces mairies.
Si ces faits sont avérés, cela prouve à suffisance que les partis politiques actuels sont une très mauvaise école de démocratie et de bonne gouvernance en Guinée.
Et la pratique de la politique dans cette partie de l’Afrique de l’ouest a bien des côtés pervers, dont le seul perdant de ce jeu sinistre est le peuple qui pour des raisons factionnelles et ethnicistes refusent d’être exigeant avec les partis politiques actuels.
Les partis politiques se constituent et agissent que dans l’unique optique d’obtenir le pouvoir. Le bien être de la population, n’a jamais été leur objectif. Ils agissent tous comme des loups affamés prêts à se partager leur proie commun qui est la nation guinéenne.
Tous ces partis politiques agissent loin de l’éthique qui doit mettre en avant une politique au service du peuple.
Les partis politiques guinéens sont par essence clientélistes et gérés par des entrepreneurs politiques. Ils sont non seulement minés par la corruption, mais manquent de transparence dans la gestion des finances de leur partis politiques. Les chefs de partis politiques ne rendent jamais compte de l’état des finances du parti. Aucune transparence, aucune information relative aux entrées et décaissements d’argent des partis politiques n’est disponible.
C’est un secret de polichinelle que garde soigneusement les chefs du parti.
Alors il n’est pas étonnant que les conseils communaux issus des partis politiques soient corrompus ou corrupteurs du moment où le fonctionnement de leurs partis politiques est consubstantiel à l’opacité, au clientélisme, au népotisme. Or tous ces facteurs favorisent la corruption organisée.
La sphère politique guinéenne ne regorge que des dealers politiques. Et ils sont beaucoup plus préoccupés à protéger l’intérêt d’un clan qu’à celui du peuple.
On joue depuis toujours à la comédie démocratique, tout en prêchant l’eau alors qu’au fond, ils boivent tous du vin.
Mais comme le président Mamady Doumbouya, refuse de comprendre que pour la réussite de la transition démocratique, il faut exhorter les guinéens à se libérer de l’emprise spectrale de l’ethnisme politique.
La fin de la prolifération des entrepreneurs politiques corrompus et corrupteurs ne sera pas une chose facile.
Pour rappel en science politique l’entrepreneur politique « c’est aussi l’individu qui saisit dans l’action politique un moyen de s’enrichir. Il ne s’agit pas simplement de s’enrichir par des transferts publics (prédation), mais d’obtenir une rémunération en contrepartie d’un mandat ou d’une fonction politique. Les professionnels de la politique identifient ainsi une opportunité de profit dans le fait de pouvoir vivre de la politique. Leur richesse est directement liée au travail de coordination politique qu’ils effectuent, autrement dit à la mise en correspondance des demandes et des offres politiques ainsi qu’à leur capacité à résoudre des conflits d’efficacité ou de répartition par des innovations politiques. Au profit de prédation et au profit collectif s’ajoutent ainsi des profits de coordination».
Ce raisonnement peut s’étendre malheureusement sur tous les professionnels du secteur politique guinéen.
Aïssatou Chérif Baldé