Un jeune africain d’origine sénégalaise a été tué de 5 balles par la police le lundi 08 août aux environs de 16h00 à Dortmund.
Comme d’habitude la police se défend que le jeune homme Mohamed Dramé âgé seulement de 16 ans avait une arme blanche et c’est pourquoi ils l’ont assassiné.
Selon les informations relayées par la presse allemande, c’est un employé du centre d’hébergement où il vivait qui a fait appel à la police puisqu’il a vu le jeune mineur, demandeur d’asile non accompagné avec un couteau dans la cour du centre.
Et il avait peur qu’il se suicide, puisqu’il avait des soucis de santé d’ordre psychique.
La police s’est aussitôt rendue sur les lieux avec onze policiers. Ils utilisent d’abord des pistolets paralysants et du gaz poivré. En vain.
Subitement, ils décident de faire usage de leur mitraillette en tirant 6 fois sur le jeune mineur rapporte le magazine d’information Stern.
Et le procureur général de la ville de Dortmund Carsten Dombert, cité par ce magazine, déclare que les enquêteurs ont trouvé 6 balles sur les lieux du crime et 5 balles ont atteint le jeune mineur.
Une balle l’a atteint dans son ventre, sa mâchoire fut blessée par une autre balle, trois autres balles ont atteint son épaule et enfin son avant bras fut aussi touché par une cinquième balle.
Le jeune sénégalais succombera de ses blessures lors d’une opération d’urgence à l’hôpital.
Une enquête a été ouverte par le procureur général de la ville de Dortmund.
Selon les résultats des premières enquêtes, le procureur général de la ville de Dortmund estime que rien n’indiquait que le jeune sénégalais avait l’intention d’agresser la police avec un couteau.
En effet, le jeune garçon avait des problèmes d’ordre psychique et venait de déménager dans ce centre pour mineurs non accompagnés.
Et c’est pourquoi on se demande comment la police a pu tirer toutes ces balles sur un mineur de 16 ans ?
L’opération policière aurait-elle été différente s’il ln’avait pas été un réfugié africain d’origine sénégalaise mais un citoyen allemand blanc ?
On peut répondre à l’affirmative, car la police allemande souffre d’un racisme institutionnel. La négrophobie au sein de la police allemande est tout simplement tolérée.
La police du nord de Dortmund où vivait le jeune sénégalais est connue aussi pour son manque de neutralité face aux africains vivant dans cette zone de la ville. Elle y fait quotidiennement usage du racial profiling . On sait qu’elle contrôle les africains à cause de leurs couleurs de peau et n’agit jamais indépendamment de la couleur de la peau. Par conséquent, les contrôles à caractère racial sont donc d’actualité là-bas.
Lorsque la police tue un africain en Allemagne, il ne risque malheureusement rien.
Et c’est ce que confirme, le ministre de l’Intérieur de Rhénanie du Nord-Westphalie, Herbert Reul. Pour lui, il n’a pas encore reconnu de bavure de la part de ses fonctionnaires dans l’affaire actuelle. Selon lui, l’utilisation d’une mitraillette est assez courante lors d’interventions qui s’aggravent.
Donc tirer sur un jeune mineur armé d’un couteau 6 balles est pour ce ministre une normalité.
Le syndicat régional de la police de la région de la Rhénanie du Nord-Westphalie à abordé dans le même sens que le ministre de l’intérieur.
Pour ces gens, la violence policière à l’encontre des africains sur fond de racisme et de négrophobie n’existe pas et même si elle existe, on ne doit pas en parler. On préfère parler de l’assassinat des Afro-Americains par la police américaine.
Et pour ce genre de responsables, il est donc normal que les onze policiers présents sur les lieux n’aient pas pu mettre en garde à vue un jeune de 16 ans.
Pourtant, les experts de la police critiquent les actions violentes des forces de sécurité en Allemagne.
Ils ont qualifié d’inhabituelle, l’utilisation de la mitraillette dans ce genre d’interventions. Pour eux, bien que ces armes fassent partie de l’équipement des voitures de police allemandes, elles ne sont destinées qu’à des “cas absolument exceptionnels”.
Malheureusement le cas de Mohamed Dramé ne pouvait pas être une exception, puisque il était africain, réfugié et sa couleur de peau pose un problème à la police de Dortmund.
Depuis l’assassinat le 7 janvier 2005 de Oury Jalloh à Dessau, on a comme l’impression que rien ne change au sein de la police allemande, même si les lois anti-racisme existent.
Pour rappel, Oury Jalloh a été retrouvé brûlé dans une cellule de la police à Dessau . Il avait les mains et les pieds liés et il était cloué à un matelas anti-feu.
La cellule de détention de la station de police de Dessau dans laquelle il se trouvait était verrouillée. L’homme, fortement alcoolisé, criait et beuglait. Les policiers de service éteignent par deux fois la sirène d’alarme. L’un d’eux est au téléphone et se sent gêné par les cris. Il ferme l’interphone. Quelques minutes plus tard, l’homme, calciné, est retrouvé par les pompiers.
Et ce 08 août 2022, un autre jeune africain est assassiné à Dortmund et personne ne répondra de ces actes ignobles.
Et nos garçons d’origines africaines continueront d’être tués en Allemagne aussi. Il n’y aura ni actions, ni réactions.
Les chefs d’États africains en ont décidé ainsi, la vie d’un africain ne doit compter nulle part.
Le racisme, cette théorie fallacieuse, avec une idéologie fondée sur le pillage, la servitude, les crimes, l’indignité qui fait un mauvais usage de la science pour justifier la discrimination raciale, pour légitimer l’impérialisme mélanophobe tue l’africain aujourd’hui même sur les terres de ses ancêtres.
Aissatou Cherif Balde