Les nouvelles du jour en Afrique notamment en Guinée et en RDC.

1-Guinée: Une transition politique à tout-va.

Comment les guinéens peuvent-ils s’y retrouver quand même les acteurs de la transition politique enclenchée le 05 septembre 2021 n’y voient pas clair? 

Pour l’heure ça va dans tous les sens en Guinée: Crise politique sur fond d’une manifestation de la classe politique prévue ce 28 juin 2022; Présence des émissaires de la cedeao pour dénouer la crise guinéenne; Nominations de personnes aux attitudes immorales, abjectes au sein de la fonction publique; Et récupération des biens de l’État. 

Le seul Leitmotiv des discours de Mamady Doumbouya qu’il n’a pas étouffé reste la récupération des biens de l’État. Celui-ci continue d’être au centre du projet politique du gouvernement de la transition guinéenne, même si pour l’heure aucun membre de son gouvernement n’a fait la déclaration de ses biens.

La surdité sociale et politique est devenue son instrument favori. 

Tout porte à croire que la venue des émissaires de la cedeao la semaine dernière en Guinée n’y changera pas grand-chose. 

Le régime militaire guinéen fidèle à sa posture actuelle continue à travers son ministre de la Justice M Charles Wright et la CRIEF à traquer les présumés criminels financiers de la République. 

Le tout nouveau ministre de la justice Charles Wright vient d’instruire au parquet hier mardi 26 juillet 22 d’engager des poursuites judiciaires contre deux de ses prédécesseurs. 

Il s’agit de l’ancien ministre par intérim de la justice, Mohamed Lamine Fofana, et de Me Mory Doumbouya pour des faits présumés de corruption, de détournement de deniers publics et de complicité portant sur une somme de 19 milliards de francs guinéens. 

On apprend aussi que le bouillant ministre des gardes et sceaux a déclaré vouloir engager une poursuite judiciaire contre l’ancien Président de la cour constitutionnelle M Mohamed Lamine Bangoura. 

Ce dernier est poursuivi avec plusieurs autres des conseillers à la cour constitutionnelle. 

Un mandat d’arrêt international a été d’ailleurs lancé contre l’ex DAF de cette institution condamné par la Crief pour détournement des deniers publics,

Quant à l’ancien président de la cour constitutionnelle, il doit être poursuivi parce qu’il s’est selon les informations de la justice lancé dans une acquisition immobilière au Sénégal portant sur un immeuble R+4 objet du titre foncier N°1647/NGA du lot 4 Dakar pour un montant de quatre cent quatre millions de francs CFA (404 000 000 CFA) et d’une villa à Nongo à 5 milliards Gnf. 

M Mohamed Lamine Bangoura et 10 autres personnes travaillant pour la cour constitutionnelle sont accusées des faits présumés de corruption, enrichissement illicite, blanchiment d’argent, faux et usage de faux en écriture publique, parjure, détournement de deniers publics et complicité. 

Donc du discours du 05 septembre 2021 de Mamady Doumbouya il ne reste plus que la récupération de deniers publics.. 

Et selon la justice guinéenne, elle a pu à travers ces poursuites d’anciens dignitaires récupérer 4,6 millions USD et 25,99 milliards GNF.

Mais peut-on réellement prétendre combattre la corruption organisée, lorsqu’on parle de refondation de l’État sans faire preuve d’exemplarité en déclarant ses biens ? 

Jusqu’où la surdité sociale et politique de la junte militaire peut-elle mener la Guinée ?

Car la crise guinéenne avec l’annonce de la manifestation de l’opposition politique guinéenne le jeudi 28 juillet semble prendre de la forme et surtout grâce à l’implication timide de la communauté internationale qui n’intervient d’ailleurs dans des situations pareilles que  lorsque ses intérêts sont menacés .

Espérons que la manifestation prévue demain 28 juillet 22 ne va renouer avec la marche sacrificielle connue sous le régime déchu d’Alpha Condé avec ses décomptes macabres. 

2-RDC/Goma: Des manifestations contre la mission de l’ONU à Goma font état de plusieurs morts. 

Le gouvernement congolais a dressé un bilan de cinq personnes tuées en marge des manifestations populaires entamées lundi à Goma pour exiger le départ de la Monusco accusée de passivité et de tourisme militaire dans la restauration de la paix et la sécurité dans la partie orientale du pays.  

Les manifestants commencent à incendier les installations de la MONUSCO et refusent de quitter le centre opérationnel de la mission onusienne. 

Ces manifestations interviennent après l’appel, le 15 juillet 2022, du président du Sénat congolais demandant à la Monusco de «plier bagages».

Les organisations de la société civile font état de 17 morts. 

La manifestation avait été organisée à l’appel des organisations de la société civile et du parti au pouvoir, Union pour la démocratie et le progrès social.

Il faut rappeler que la Monusco est la plus importante mission onusienne au monde avec au moins 14.000 Casques bleus.

Et elle était supposée protéger les citoyens. Non seulement elle s’en est montrée incapable pendant 23 ans, mais aujourd’hui, elle les tue.

Mieux, on a comme l’impression que cette mission onusienne y est présente pour faire du tourisme militaire. Car l’instabilité dans cette zone dure depuis 23 et sous le regard indifférent des 14 milles soldats onusiens. 

Goma se situe, à la frontière avec le Rwanda, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Et on y enregistre plus de 30 groupes rebelles soutenus par le régime Rwandais. 

Le Rwanda tout comme l’Ouganda sont accusés par le régime congolais d’agression.

Et l’armée congolaise, dans un contexte de tension maximum avec le Rwanda soutenu par les puissances occidentales n’arrive pas à stabiliser cette partie du pays. 

Comme pour dire que le premier ennemi de l’Afrique, c’est l’africain d’abord.

Aissatou Cherif Baldé

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