Relation clientélaire ou politisation de la fonction publique sous le régime d’Alpha Condé: un héritage plus que jamais d’actualité en Guinée.

Lorsqu’on avance l’idée selon laquelle qu’en Guinée on marche pour ne pas avancer et que nous sommes dans un pays où tout change pour que rien ne change, certains s’en offusquent.

Or l’utilisation de l’image de l’actuel ministre de la décentralisation et de l’administration du territoire Mory Condé comme photos de profils de certaines personnes sur les réseaux sociaux, nous le confirme.

Tout porte à croire que le système Alpha Condé est tout sauf un passé lointain. 

C’est juste incroyable que des jeunes guinéens se prêtent à ce jeu de culte de la personnalité sur fond de clientélisme politique. 

Mais pourquoi s’en offusquer du moment où la plupart de ces jeunes sont des adeptes de la zerocratie, du code de conduite politique pour les nuls. 

Ils sont prêts à jouer le rôle d’un petit subordonné zélé pour faire plaisir à leurs mentor de ministre qu’ils appellent affectueusement  « Grand ». 

Dans cette partie de l’Afrique, le peuple préfère se réfugier derrière les idées courtes et populistes afin d’occulter la vraie origine des problèmes du pays.

C’est l’intérêt pécuniaire qui prime sur l’intérêt du pays. 

Car pour avoir un point de chute, il suffit d’être le petit d’un ministre ou d’un cadre, en faisant ses louanges sans arrêt, être l’enfant d’un ancien tortionnaire, d’un ancien ministre sans diplôme et compétences, être un diaspo au chômage avec des diplômes falsifiés, et être très bavard sur les réseaux sociaux. 

Et c’est pourquoi on encense les ministres malgré qu’on soit conscient du degré de médiocrité de certains et leurs incapacité à bien gérer les affaires de l’État. 

Mais ces pratiques éhontées ne dérangent plus personne, elles sont désormais parties intégrantes du mode de fonctionnement de l’État. 

C’est révoltant pour une personne qui a une conscience n’est ce pas ? 

Mais comme les jeunes guinéens évoluent dans une société néopatrimoniale avec des ministres qui brillent d’une démagogie boueuse, exemptée de modèle de société, ces pratiques éhontées vont perdurer. 

Car dans chaque société, les individus prennent comme modèle le comportement en vigueur dans la couche sociale supérieure, qui montre ce qui est bien ou pas.

Et la couche sociale imitée prend elle-même l’exemple sur celle qui est située au-dessus d’elle dans l’échelle de la fortune, de compétitivité etc.. . 

Cette imitation se reproduit de bas en haut, si bien que la classe située au sommet définit le modèle culturel, politique général de ce qui est prestigieux, de ce qui a de la valeur et de la moralité, de ce qui en impose aux autres. 

Mais sauf qu’en Guinée, ces individus qui veulent être des modèles de société ne brillent que par leur négativité, c’est-à-dire c’est leur négativité qui les conduit au sommet et séduit le peuple de Guinée. 

Donc pas étonnant, que la jeunesse guinéenne imite le pas des politiciens transhumants et opportunistes politiques, des ministres démagogues et incompétents en Guinée. Et que l’image de l’actuel ministre de la décentralisation et de l’administration du territoire Mory Condé soit utilisée comme photos de profils par certaines personnes . 

Puisque le langage politique en Guinée est conçu pour que les mensonges paraissent vrais et que les médiocres continuent d’être respectables pour donner à du vent l’apparence de la solidité. 

L’objectif n’est pas de chercher à prêter à ces nouvelles technologies de communication particulièrement les réseaux sociaux le pouvoir de changer par elles-mêmes les individus qui les utilisent et plus largement le monde social…

Au contraire, les acteurs de la vie politique guinéenne cherchent plutôt à fabriquer des subordonnés opportunistes zélés, des moutons de panurges sur fond de relation clientélaires. 

Aïssatou Chérif Baldé 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *