Guinée: marcher pour ne pas avancer et parler pour ne rien dire sont devenus un art pour Mohamed Beavogui et ses agents.

Le premier ministre sans ego laissait entendre, il n’y a pas longtemps que les caisses de l’État étaient pleines.

Et subitement il revient sur ce qu’il dit, annonçant donc un avenir sombre sur fond d’austérité pour le peuple de Guinée.

Une normalité. Car nous sommes en Guinée, le pays où tout ce qui est permis est interdit.

Mais ce discours de ce premier des ministres parlant d’austérité, de dialogue politique inclusiv va arriver à épuisement, va se vider de sa substance personnelle et particulière, puisqu’il souffre d’une insincérité pesante. 

Ce discours laisse  transparaître une ambiguïté et une instabilité d’un gouvernement de transition sans aucun programme politique.

Sinon comment peut-on expliquer la pénurie de carburant après l’augmentation de son prix?

Pourquoi ce manque d’anticipation du Directeur Général de la Société Nationale des Pétroles (SONAP), Amadou Doumbouya, lorsqu’on sait que non seulement l’économie guinéenne dépend du carburant mais aussi les 13 millions de guinéens en dependent aussi? 

Avec ce gouvernement de transition qui manque de clarté, de cohérence, de cap et qui n’est pas en mesure de savoir où il va et qui a préféré faire du recyclage des promoteurs du troisième une priorité, tout est permis et possible.

On voit bien que la Guinée de Colonel Mamady Doumbouya qui aime se jouer du panafricanisme est en train de tourner dos aux vertus suivantes: Solidarité, vivre ensemble, volonté, compétence, transparence, confiance plongeant les guinéens dans une incertitude et morosité sans fin.

Et c’est ce qui explique le caractère népotiste de ses nominations.

Car pour lui, lorsqu’il nomme quelqu’un, ce n’est pas parce qu’il est convaincu que c’est bon pour la Guinée, mais il le nomme juste pour en faire son obligé, il les réduit donc en des subalternes zélés.

Compétences, aptitudes professionnelles, intégrité morale, transparence, communication, sincérité; les personnes bénéficiaires des décrets de Mamady Doumbouya ne doivent pas en avoir.

D’où la nécessité de pêcher dans le rang des promoteurs du putsch constitutionnel de 2020 à l’image du directeur général de la société nationale du pétrole Amadou Doumbouya.

Ce faisant qui parmi eux pour un souci de transparence, d’éthique et de moralité a jusqu’ici déclaré ses biens ?

Donc Mamady Doumbouya restera tout comme son prédécesseur dans sa logique de manipulation, de diversion du peuple de Guinée. C’est pourquoi, il ne  parle que pour faire peur au silence.

Croire que dans un tel contexte, ce gouvernement va agir pour laisser aux guinéens un bilan qui se veut être orienté vers la construction d’une société démocratique, d’une économie à la fois productive et inclusive. Un bilan où chaque guinéen disposera d’un accès à la richesse et à son bien-être, sur fond d’une logique de refondation de l’État, c’est de se leurrer. 

Car Mamady Doumbouya et son clan n’arrivent toujours pas à comprendre que « gouverner c’est improviser et prévenir. L’art de gouverner c’est l’art de vaincre les difficultés ; l’art de vaincre les difficultés, c’est l’art de choisir les hommes selon leur aptitude : et cet art, c’est le secret de toute grandeur, c’est l’explication que donne l’histoire de l’éclat des plus illustres règnes; L’art de gouverner, c’est l’art d’administrer un pays, d’en conserver et d’en accroître le bien-être et la moralité, l’art de gouverner c’est savoir céder par moment aux caprices de son peuple ».

Et c’est lorsqu’on gouverne qu’à la surface que l’on peut faire face à une pénurie de carburant.

Aïssatou Chérif Baldé  

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