Prétendue présence d’une base militaire française en Guinée notamment au Fouta: pourquoi ce silence coupable du ministre de la Défense nationale guinéenne ?

Pourquoi la présence de l’actuel ministre de la Défense nationale guinéenne en France soulève des interrogations et des inquiétudes? 

La sortie récente de l’ancien préfet de Labé Safioulaye Bah, serait-elle calculée, manipulée, préméditée pour légitimer éventuellement la présence de l’armée française à Labé pour une prétendue lutte antiterroriste? 

Comment un chef d’État africain ayant tous ses sens et facultés mentales peut faire aujourd’hui appel à l’armée française pour lutter contre le terrorisme après son échec cuisant dans la zone sahélienne en Afrique?

Il existe aujourd’hui des rumeurs persistantes selon lesquelles, l’actuel ministre de la Défense Idi Amin Sidiki Camara s’est rendu à Paris pour rencontrer l’armée française dans le but de sceller un accord découlant sur l’installation d’une base militaire française dans la région du Fouta notamment dans la ville de Labé. 

Ces rumeurs ou informations relayées par les médias maliens et appuyées par un tweet du chef d’état major de l’armée française doivent tout de même mettre les citoyens guinéens en  alerte maximum. 

Car on le sait pertinemment que l’actuel président guinéen M Mamady Doumbouya est plus proche de la France que n’importe quel autre président guinéen. 

Il est aujourd’hui conseillé par le président Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, par le président Faure Eyadema du Togo qui sont les principaux pions majeurs de la confiscation de l’indépendance des États de l’Afrique de l’ouest. 

Et sans l’appui de la France et de ces deux présidents africains cités ci-haut, Mamady Doumbouya n’aurait pas pu faire une transition d’une durée de 36 mois. 

À l’état actuel des choses, il ne serait pas exclu que l’État français en difficulté au Mali et dans beaucoup d’autres pays en Afrique, tente de récupérer la Guinée et la ramener là où De Gaulle a voulu qu’elle soit.

C’est-à-dire un pays avec une indépendance politique, économique, militaire confisquée et conformément aux accords de coopération que l’État français a imposé à toutes ces colonies exceptées la Guinée. 

À l’évidence, Mamady Doumbouya à l’instar de Macky Sall, Alhassane Ouattara qui brillent par un mimétisme et une tricherie permanente veut aussi faire croire mordicus aux Guinéens que la solution aux problèmes qu’on a causé se trouverait dans les mains de la France. 

Si tel n’était pas le cas, son ministre de défense aurait via un communiqué de presse réagi pour lever l’équivoque. 

Cependant, si ces informations relayées se confirment, cela prouve que Mamady Doumbouya est venu au pouvoir pour servir un clan hégémonique dominant et pour faire de la Guinée une soumise à la France impérialiste. 

Certains de ces agissements correspondent déjà à ces rumeurs. Car la junte militaire face aux puissances néocolonialistes verse dans des contradictions et dans une politique de l’autruche et de l’auto-infantilisation qui font des ravages partout en Afrique.

Et par ailleurs comment peut-on après 6 décennies d’indépendances confier la sécurité de son pays à une puissance colonisatrice? 

Ceci confirme le fait que l’État guinéen est défaillant et que Mamady Doumbouya n’a nullement l’intention de le redresser. 

« Un État défaillant est en effet un État qui ne remplit pas les fonctions régaliennes essentielles en matière d’ordre public, de police, de justice et qui ne parvient pas à s’opposer aux troubles internes, aux crises politiques ou ethniques, provoquant l’exode de certaines populations, voire le déclenchement de guerres civiles… Un État est donc qualifié de défaillant lorsqu’il n’y a aucune autorité centrale en mesure d’assurer à titre exclusif l’exercice de la violence légitime au sein des frontières dudit pays et lorsqu’il n’assure pas le respect des droits de la personne et la satisfaction des besoins fondamentaux des populations ». 

Nonobstant que l’État guinéen soit selon cette définition un exemple parfait des États dits défaillants, rien ne peut justifier la présence de l’armée française au Fouta. 

Cette junte militaire guinéenne, soutenue par le gouvernement français souffre surtout apparemment d’une humeur ombrageuse qui occasionne orgueil, supériorité et domination, avec une fausseté de jugement qui provoque des déviations du raisonnement et une altération logique, se traduisant par des interprétations tendancieuses irréductibles. 

Mais elle oublie que les temps ont changé et que l’autodétermination des peuples africains est non négociable. 

Le “non“” historique guinéen de 1958 à l’impérialisme obtenu au prix du sang de nos ancêtres est irréversible. 

Le peuple de Guinée notamment le peuple du Fouta a le droit à l’autodétermination en vertu duquel il détermine librement son statut politique et poursuit depuis 1958 librement son développement économique, social et culturel.

Tout n’est pas parfait. Mais nous sommes loin de croire au messianisme français sur le destin de la Guinée. 

Les africains de partout dans le monde souhaitent mettre fin aux  ingérences subversives, à l’indignation sélective, à la justice à géométrie variable, au  pillage systématique, à la monnaie coloniale FCFA, et aux  bases militaires du gouvernement français en Afrique. 

Car pour la France, la déclaration universelle des droits de l’homme existant depuis plus de 60 ans n’est valable que pour eux  les “civilisés” qui évitent la guerre chez eux et se serrent les coudes dans la mise au pas des “barbares“.

Alors Mamady Doumbouya, libre à vous de respirer la France plus que la Guinée. 

La Guinée restera vent debout contre les pouvoirs néo-impérialistes, ces soutiens indéfectibles des despotismes idiots en Afrique. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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