Ousmane Gaoual Diallo ne peut pas être un pionnier dans le processus de démocratisation en Guinée.

Ceux qui sont en train de faire croire à Ousmane Gaoual Diallo que sa posture actuelle contre son ancienne famille politique serait la meilleure voie qui puisse exister, le trompe.

Et ceux qui à cause de sa transhumance politique avérée et assumée sont en train de le qualifier de pragmatique, de démocrate sont en train juste de confondre le pragmatisme à la transhumance politique ou à l’opportunisme politique.

Ousmane Gaoual Diallo ancien membre influent de la formation politique UFDG (l’union des forces démocratiques de Guinée) prouve tous les jours qu’il fait partie de ceux qui ont fait croire à la jeunesse de cette formation politique que faire de la politique signifie: haine, ethnisme politique, extrémisme, intolérance, 

Car il n’a fait que prêcher en ces termes.

Pour lui et pour la majorité des politiciens en Guinée, le combat politique ne  se fait pas autour des idéologies, des idées ou des convictions. 

Mais plutôt autour des intérêts égoïstes, claniques pour faire enraciner les pratiques d’un État néo-patrimonialiste qui fait de tous les politiciens guinéens des entrepreneurs politiques ou encore des “big man”. 

Ce mal de la démocratie guinéenne, dont Ousmane Gaoual Diallo est aussi comptable, se décline sur plusieurs registres. 

Le plus important est cette conception du pouvoir où l’enjeu principal est le contrôle de la redistribution des ressources dans le cadre d’un État néo-patrimonial avec des partis politiques encore incapables d’assurer les fonctions traditionnelles d’éducation politique, de mobilisation, de représentation d’intérêts divers et fonctionnant sans démocratie interne, au service des ambitions de quelques individus si ce n’est d’un clan.

Le ministre Ousmane Gaoual Diallo fait partie de cette classe politique guinéenne pour laquelle être dirigeant d’un parti politique signifie faire de la conquête du pouvoir un moyen de contrôle et de distribution des ressources.. Et surtout mettre en place un parti politique notable avec en sa tête un « big man », c’est-à-dire un personnage influent et bien entouré, principalement grâce au recours systématique du clientélisme. 

Pour finir, il n’a pas hésité de par le passé à soutenir la naissance des partis ethniques qui constituent aujourd’hui une sérieuse entrave à la consolidation de la transition démocratique en Guinée. Car partout où les partis ethniques se forment et cristallisent leur base électorale, les élections deviennent dans un tel contexte de simples exercices permettant de mesurer la dimension démographique d’une ethnie, une sorte de recensement au fait. 

Une conception de la conquête du pouvoir, qui encourage la faiblesse de la structure organisationnelle et programmatique des partis politiques. Car pour ces acteurs politiques les partis politiques étant un fond de commerce, ils sont créés et animés avant tout comme des fiefs au service des individus ou d’un clan.

Et le résultat final d’une telle situation est que dans un tel contexte l’élection signifierait tout simplement une sélection ou un recensement démographique. 

Ainsi de tels partis politiques ne peuvent prétendre vouloir faire enraciner la démocratie en Guinée

Donc en quoi Ousmane Gaoual Diallo qui a contribué à faire de L’UFDG un tel parti peut être un exemple de pragmatisme ou de pionnier de la démocrate en Guinée ?

Ousmane Gaoual Diallo à travers sa posture actuelle qui ne fera pas de lui un gagnant prouve tout simplement qu’il a la maîtrise désormais des eaux troubles, ces marécages politiques et les données topographiques de ces bas-fonds pas comme les autres.

Il a compris que la politique en Guinée est devenue la voie la plus facile pour s’enrichir rapidement et faire partie de la caste des jouisseurs et des privilègiés.

Et c’est pourquoi des personnes diplômées comme lui et surtout les jeunes se battent pour être bien vus des ténors politiques.

Les réseaux sociaux et les sites en ligne, sont pleins des flatteries de telles personnes.

Tel fut le cas pour Ousmane Gaoual Diallo avant qu’il ne devienne ministre porte-parole du gouvernement. 

Et il était pratiquement le chouchou de tous les médias en ligne proche de L’UFDG et de tous les militants de ce parti. 

Ils le font parce qu’ils savent qu’il suffit d’une nomination dans un cabinet, à un poste ministériel et la vie prend une autre tournure.

Belles voitures, sorties en restaurants chics, belles maisons, costumes italiens, belles femmes, billets d’avion, comptes bancaires garnis, etc.

La progression est tellement fulgurante que tous les jeunes guinéens se ruent vers la politique.

Que voulez-vous ? 

Celui qui est moins diplômé que vous, qui trainait dans les rues matin et soir à la recherche de sa pitance commence à vous narguer au bout de quelques mois car il est devenu ministre ou un jeune très proche d’un certain homme politique bien placé ?

Aïssatou Chérif Baldé

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