Guinée: Le pays où chaque subordonné inutile est ministrable.

Chaque bourreau est recyclable, même le diable est présidentiable. 

C’est-à-dire c’est un pays où tout est permis même ce qui est interdit.

Là-bas la mission de l’État  est d’empêcher les bons citoyens de vivre pénard et dignement.

Cet État s’active depuis toujours pour empêcher les cadres intègres, patriotes d’avoir plus de visibilité.

Indépendant depuis 63 ans, y obtenir aujourd’hui encore un passeport est plus difficile qu’atteindre le sommet du mont Nimba. 

On tâtonne, on vit dans un État inachevé, néopatrimonialiste où ce ne sont que les entrepreneurs politiques qui ont la voix au chapitre. 

Et la vie du Guinéen peut donc continuer à être consubstantielle à l’indignité, à la misère, à l’immobilisme.

Car on aime porter ces personnes qui détestent la cohérence, la transparence, la rigueur, la droiture préférant systématiquement le bricolage, l’amateurisme, l’improvisation, le hasard, le contournement des lois.

Et on s’étonne par après que la transition politique en cours tourne à l’aigre et que même les avocats violent la loi.

Nous pouvons engager un avocat pour être défendu par exemple, une fois qu’il a obtenu son cachet, il refuse de vous défendre, de faire son travail.

Il encaise donc son cachet et brille par un silence religieux.

Naturellement, une plainte au près du Bâtonnier de l’ordre des avocats ne servira à rien. Ils travaillent tous ensemble et ils se protègent.

Une normalité, nous parlons de la Guinée. On préfére s’engraisser dans l’infamie, car l’honneur, le respect de la parole donnée n’y existent pas chez certains.

Et c’est comme si tout échappait de plus en plus à cet État, et que les acteurs politiques, tout comme les différents régimes sont plus préoccupés par les problèmes du quotidien que par une action et une vision qui permettraient au peuple d’assurer la plénitude de son destin et de sa dignité.

C’est comme si le sort de ce pays dépendrait éternellement des autres, c’est-à-dire les interventions économiques, financières venant d’ailleurs qu’ils dilapident sans cesse.

Or, personne ne viendra développer ce pays à la place de son peuple et aucun pays ne peut assurer son avenir dans de telles conditions. 

À ce titre, il est temps que cette génération objectivement privée d’avenir commence à travailler à l’effondrement de ce système néopatrimonial et à l’avènement d’une Guinée  digne, unie et prospère. 

Dans le cas échéant, la Guinée restera une sorte de cul-de-sac, de terminus de voie de garage où aucun espoir de mobilité ascendante n’est permis.

Aïssatou Chérif Baldé 

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