Alpha Condé qui suivait selon le régime militaire de Conakry des soins médicaux à Abu Dhabi avait regagné Conakry le 8 avril dernier à la demande des « plus hautes autorités guinéennes ».
L’ancien président ne souhaitait pas rentrer en Guinée, mais il le fera sur ordre du président Colonel Doumbouya.
Et dès son arrivée à Conakry, il a rencontré plusieurs cadres de son parti politique le RPG-arc-en-ciel pour clarifier sa position par rapport à la guerre de leadership et de succession déclenchée au sein du parti à son insu.
Il a reçu le dimanche 24 avril 2022, plusieurs dirigeants de son parti le RPG arc-en-ciel dans le domicile privé de son épouse à Landrea, dans la commune de Dixinn.
Ces premières retrouvailles post-coup d’Etat se sont tenues loin des micros et caméras et il a tenu selon les indiscrétions à clarifier qu’il n’a jusqu’à preuve de contraire désigné personne pour le succéder.
Mieux, il ajoutera qu’il n’était pas au courant de la convention qui avait désigné son ancien premier ministre Kassory Fofana comme président par intérim du parti.
Selon les dires de certains, il mentionna à plusieurs reprises le terme trahison et qu’il serait toujours le président du parti et qu’il ne sera candidat à d’aucune élection en Guinée.
Sa présence à Conakry fut marquée par l’arrestation par la La Crief (Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières) de Amadou Damaro Camara et de Lounceny Camara, deux baobabs de son régime déchu.
Depuis lors, les ennuis judiciaires ne finissent pas pour le président déchu et ses ministres.
Car l’ancien président de la République est poursuivi avec 26 de ses anciens collaborateurs pour crimes de sang.
Mais si plusieurs de ces ministres se trouvent aujourd’hui écroués pour détournement de déniers publics, blanchiment d’argent et d’enrichissement illicite à la maison d’arrêt de Coronthie.
Tel n’est pas le cas pour le moment pour Alpha condé, renversé le 05 septembre 2021 par le Colonel psdt Doumbouya et pourquoi?
Selon un communiqué du régime militaire guinéen, l’ancien président Alpha Condé a quitté Conakry ce samedi 21 mai 2022 à bord d’un aéronef affrété à l’occasion en destination de la Turquie.
L’avion qui le transportait a atterri à Istanbul, en Turquie, en fin de journée du 21 mai.
Un communiqué de la junte au pouvoir à Conakry, diffusé la veille, avait annoncé « que le professeur Alpha Condé se rendait à l’étranger pour des rendez-vous médicaux».
Et toujours selon le texte lu par la lieutenante-colonelle Aminata Diallo, porte-parole du Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD), cette décision est motivée par le souci du « respect de la dignité et de l’intégrité de l’ancien président », mais aussi par « des raisons humanitaires ». Elle a été prise en « parfaite conformité » avec les procédures judiciaires intentées contre Alpha Condé, ont insisté les autorités de Conakry.
Alors si l’on comprend bien le communiqué du régime militaire guinéen, le voyage de l’ancien président n’est pas une façon pour lui d’échapper à la justice guinéenne.
Cependant, il y a lieu de s’inquiéter de ce voyage. Car la décision du régime militaire guinéen souffre de manque de transparence et de sincérité…
Tout porte que Alpha Condé était revenu à Conakry juste pour mettre de l’ordre dans sa famille politique et permettre donc à la junte militaire guinéenne de poursuivre sans contrainte sa transition politique aux allures de mandat.
Et il ne faudra certainement pas s’attendre à un rapide retour au pays de l’ancien président pour faire face à la justice.
Par ailleurs, le fait que l’opposition politique guinéenne a fait le choix de faire désormais front commun avec le RPG-arc-en-ciel, elle ne peut plus exiger le retour de M Alpha Condé au pays pour faire face à la justice guinéenne.
Car les deux groupes restent intimement liés comme le jour et la nuit.
Alpha Condé peut donc, grâce à la complicité de l’opposition politique guinéenne, échapper à la justice. Il ne fera plus l’objet de poursuite judiciaire à cause des chefs d’inculpations suivant: atteinte volontaire à la vie humaine, notamment pour meurtre, assassinat, complicité de meurtre et d’assassinat ; atteinte atteintes involontaire à la vie et complicité d’atteinte involontaire à la vie et de complicité ; atteinte à la personne constituée par les disparitions forcées, détention, enlèvement ou toute autre forme de privation de liberté et de complicté ; atteintes volontaire à l’intégrité physique ou psychique de la personne, la torture ou traitements cruels….
Tant pis pour les victimes !
Une telle situation est rendue possible dans un pays, c’est lorsque le peuple décide de confier son destin à des politiciens entrepreneurs politiques.
C’est-à-dire des habiles manipulateurs qui se rapprochent des illusionnistes et qui pensent que le pouvoir en Guinée est une question de propriété privée, d’ethnie, de communauté, de clan et un héritage familial.
Aïssatou Chérif Baldé