La nation guinéenne doit se construire autour de l’idée que «l’identité sociale d’une personne se fait par le travail. Je suis quelqu’un parce que j’ai un métier».

Pauvreté, insécurité, sous-emploi, chômage, partis politiques condamnés à ne servir que de « faire-valoir », système de santé défaillant, éducation nationale émiettée, moyen de transport public inexistant, déguerpissements arbitraires, logements inaccessibles, logements sociaux inexistants, société civile persécutée, victimes des crises et conflits, immigration mortelle, incivisme, ethnicité, corruption, division, injustice, impunité, transhumance politique, dépendance économique, manque d’eau, d’électricité, l’auto-infantilisation, dette… 

Quelle Guinée de demain voulons-nous? 

Une chose est certaine, la Guinée  de demain, dans la prospérité et la solidarité, passe par une transformation sociale, économique et structurelle qui s’articule autour de l’unité nationale, la démocratie et la bonne gouvernance pour une économie dynamique pouvant créer le plein emploi pour les jeunes. 

Il faut cependant commencer par relever les échecs de nos Gouvernants en matière de politique d’emploi en passant par: 

  • l’éducation et la formation tout au long de la vie;
  • assurer l’adéquation entre la formation et l’emploi;
  • la mise en place d’un dispositif d’appui ciblé à l’auto-emploi en vue de la réduction du sous-emploi et de la migration du secteur informel vers le secteur formel;
  • assurer l’égalité dans l’emploi tout en promouvant une discrimination positive. 

Par ailleurs, il faudra impérativement mettre la jeune femme guinéenne au cœur des  priorités de  l’Etat, car celle-ci constitue à elle seule un indicateur de vulnérabilité notamment pour nos concitoyennes vivant dans le monde rural. 

La précarité dans laquelle évolue cette frange de la population est préoccupante au regard des dépenses de prestige qu’engagent impunément nos dirigeants. 

Or, la jeune femme doit être un vecteur de développement en même temps que socle de la famille guinéenne.

Toute politique de développement devrait faire de ce segment, un levier essentiel pour combattre et éradiquer la pauvreté et cela sera possible que par:

  • le renforcement de son autonomie financière, par la promotion de l’entrepreneuriat féminin dont la finalité sera de favoriser son insertion dans le circuit économique pour en faire un véritable moteur de la croissance ; 
  • l’accompagnement et l’encadrement des organisations de femmes en matière de formation ;
  • la promotion des structures financières décentralisées et la création d’une Banque des Femmes pour un accès plus facile au financement de leurs activités et projets. 

Pour construire donc la Guinée de demain et mettre fin à ces convulsions, on doit en tant que État avoir la volonté ferme de devoir indiquer aux Guinéens les voies et les moyens susceptibles d’en venir à bout de ces problèmes, et donc de créer les conditions de l’émergence, ultime étape vers le développement. 

On cherchera à réaliser ne fût- ce qu’en partie cet engagement en passant par une politique efficace en matière emploi pour inverser la courbe du taux d’emploi informel et de sous emplois, qui demeure encore trop fort en Guinée. 

La crise de l’emploi-jeune s’est amplifiée d’ailleurs ces dix dernières années en Guinée.

Et la Guinée doit impérativement se construire autour de l’idée que «l’identité sociale d’une personne se fait par le travail. Je suis quelqu’un parce que j’ai un métier». 

Car c’est cette mentalité qui fait entre autres qu’en Allemagne, le taux de chômage des jeunes de (15-24 ans) est le plus bas d’Europe. Il est à 7,1%, près de trois fois inférieur à son équivalent français.

Avec de telles performances économiques, aucun jeune guinéen ne prendra le chemin de l’immigration mortelle pour périr dans les tréfonds de la méditerranée avec l’indifférence totale des États africains et de l’Europe. 

Aïssatou Chérif Baldé

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