La CEDEAO fait un rétropédalage spectaculaire dans le dossier malien: Prise de conscience ou une énième manœuvre dilatoire?

La CEDEAO, l’organisation sous-régionale ouest africaine qui a en engagé un bras de fer avec la junte militaire malienne, a tenu à la surprise générale des maliens à inviter le président Assimi Goita à une conférence sur le dossier malien prévue ce vendredi 25 mars 22 à Accra au Ghana. 

Le président malien Assimi Goïta a par le biais de son ministère des affaires étrangères décidé de ne pas participer à la conférence de la CÉDÉAO. 

Mais selon la note du ministre des affaires étrangères, il se fera représenter à ladite conférence par le ministre des affaires étrangères M Abdoulaye Diop, par le porte-parole du gouvernement et ministre de l’administration du territoire Abdoulaye Maiga, par Ibrahima Ikassa Maiga ministre de la réforme de l’état chargé des relations avec les institutions et par Madame Fatoumata Sékou Dicko ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée des réformes politiques et institutionnelles.

Et que veut la CEDEAO finalement ? 

Après l’échec de ses intimidations, de ses sanctions illégales et injustes contre le peuple malien pour faire fléchir la junte militaire malienne. 

Pour ainsi livrer les maliens aux diktats du gouvernement français, l’organisation sous-régionale ouest africaine à fait un rétropédalage surprenant. 

Car elle fait depuis la prise des sanctions du 09.01.22 contre l’Etat malien à un soutien grandissant du peuple malien mais aussi et surtout à celui de la jeunesse africaine au gouvernement malien. 

Le président malien Assimi Goita est considéré par une large majorité de l’opinion publique africaine comme étant un opposant à l’impérialisme français. 

Et pendant ce temps, l’image du président ivoirien Alhassane Ouattara et celle de Nana Akufo Addo l’actuel président en exercice de la CÉDÉAO ne font que se ternir. Ces deux présidents sont plus que jamais considérés comme des valets et traîtres à la solde des puissances néocolonialistes. 

Et après la suspension des médias français au Mali par le gouvernement malien la semaine dernière pour fausses allégations contre l’armée malienne. 

Le président Macron n’a pas hésité de dire en conférence de presse qu’il allait demander au président ghanéen de prendre les mesures nécessaires contre l’État malien. Et que le gouvernement français allait appuyer ces sanctions comme d’habitude d’ailleurs. 

Une sortie d’un président français qui met en cause la souveraineté des États africains et le rôle de la CEDEAO censée défendre l’intérêt des États membres de son institution et celui des peuples africains. 

Pourquoi ce revirement de la CEDEAO ? 

Elle vient pourtant de rejeter la proposition du gouvernement de transition malien qui a accepté de réduire de deux ans la durée de la transition.

S’agit il donc d’une nouvelle manœuvre dilatoire pour discréditer les autorités de la transition malienne et les opposer au peuple malien ? 

Ou bien c’est parce que le président en exercice de la CEDEAO M Nana Akufo Addo se rend compte qu’il ne peut pas continuer à suivre Alhassane Ouattara dans ce rôle de marionnette de la France ? 

En tout cas, si l’Afrique refuse de s’unir et prendre conscience des dangers qu’elle court face au redessinement du nouvel ordre mondial qui s’impose désormais et cela depuis le début de la guerre en Ukraine, elle sera la grande perdante. 

Une chose est certaine, l’ordre économique, géopolitique mondial actuel, comme voulu par les Américains et les Européens qui n’a mené l’Afrique qu’au chaos, avec ses conflits oubliés, ne va plus continuer à exister. 

Un nouvel ordre mondial, où l’Afrique n’est pas unie, ne lui permettra jamais de jouer un rôle important. 

Et cela conduira sans doute à son asservissement. 

N’est-ce pas c’est l’abstention à l’ONU de certains États africains lors du vote de la résolution sur la guerre en Ukraine qui irrite actuellement la présidente de la Commission Européenne Ursula von der Leyen jusqu’à ce qu’elle exige qu’une sanction soit prise contre ces États africains ? 

Alors si la CÉDÉAO est de bonne foi pour aider le Mali à s’en sortir, qu’elle se mette d’abord au service du peuple malien et accepte ces choix et aspirations à l’autodétermination et  comme le fait d’ailleurs l’Union Européenne. 

Une chose est sûre, le peuple malien est avec sa Transition, et restera derrière elle. 

Tant qu’elle est sur cette lancée, le Malien est encore prêt à supporter d’autres embargos plus lourds que ceux auxquels ils font face. 

Aïssatou Chérif Baldé 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *