Crise de leadership au sein du RPG-arc-en-ciel de l’ancien président Alpha Condé: L’eau a-t-elle coulé sur le pont ?

Le parti de l’ancien président Alpha Condé envoie depuis des jours une image désastreuse d’une alliance affaiblie, donc englué dans une guéguerre de leadership. 

Les images du tentative du hold-up de l’ancien premier ministre Kassory Fofana au siège du parti sur le RPG du professeur Alpha Condé montre plutôt un parti à l’agonie et plus que jamais divisé. 

Il donne l’impression que sans Alpha Condé c’est fini. On assiste à « un naufrage collectif». C’est chacun pour soi dans son couloir. 

Le parti a du mal à se réveiller de son sommeil brutal du 05 septembre 2021. 

En tout cas, le passage de Malick Sankhon, ancien directeur de la caisse nationale de sécurité sociale et allié de taille de l’ancien président Alpha Condé vient d’une façon ou d’une autre confirmer ce constat. 

On rame encore beaucoup, des egos partout et des gens qui veulent être en avant : une situation pour expliquer l’état de déliquescence, de décrépitude, dans lequel se trouve l’alliance RPG-arc-en-ciel peut-être? 

Et c’est surtout le hold-up de l’ancien premier ministre du gouvernement déchu M Kassory Fofana comme chef provisoire du parti qui est à la base du déclenchement de cette avalanche de réaction de colère à l’intérieur de l’ancien parti au  pouvoir. 

L’une des  plus virulentes réactions viendrait donc de l’ancien directeur de la caisse nationale de sécurité sociale M Malick Sankhon dans l’émission “mirador” d’une radio de la place (FIM FM) ce vendredi 11 mars 2022. 

Et M Sankhon en fin connaisseur du paysage politique guinéen disait lors de cette interview radiophonique ceci: « Nous avons une nouvelle donne depuis le 5 septembre. Ceux qui nous ont conduit à cette situation-là ne peuvent pas encore venir nous dire que nous devons être derrière eux. Je considère que s’il y a eu ces événements du 5 septembre, c’est parce que nous avons mal gouverné. J’assume ma part de responsabilité ». 

Et il n’a pas tort. Car l’ancien premier Ministre Kassory Fofana est l’un des artisans de la crise sociopolitique qui a conduit au coup d’état militaire du 05 septembre 2021. 

Il a soutenu ouvertement le tripatouillage de la constitution et a assumé en toute sérénité les tueries des innocents guinéens. 

Et dès son arrivée  à la tête du gouvernement, il a pu sans difficultés verrouiller le pays. 

M Kassory Fofana a surtout usé de tous les moyens despotiques pour étouffer dans l’œuf toute forme de résistance en Guinée. 

Il a opposé, divisé le peuple, sur fond d’ethnisme politique pour mieux régner. 

Donc ces révélations d’un homme qui fut non seulement proche de Lansana Conté et de Alpha Condé montre combien de fois ce pays reste encore victime de son élite.

Cette sortie de Malick Sankhon, cet ancien faucon et co-responsable de toutes les crises de ces 30 dernières années prouve que les imposteurs tiendront toujours les rênes de ce pays. 

Et la brutalité des mots employés depuis que Kassory Fofana a décidé de prendre la tête du parti de l’ancien président Alpha Condé, dit à elle seule la profondeur de la crise que traverse le parti. Les uns pointent des « traîtres », les autres des « opportunistes » ou des « profiteurs ». 

La tension va persister puisque ceux opposés à la prise de la tête du parti par Kassory Fofana de manière arbitraire tiennent à l’organisation des assises statutaires du parti, à savoir le congrès, avant toute prise de décision. 

Et le camp Kassory Fofana en bon adeptes des pratiques despotiques, personnalistes, clientélistes ne veulent pas en entendre parler. 

À cette allure, le parti sera plongé dans une situation de bicéphalisme. Car chaque camp prétend détenir la légitimité.

Mais la Guinée n’arrête pas de surprendre dans ses travers. 

Sinon comment des personnes d’une tendance poussive à la violence dans la société guinéenne, responsables de l’enterrement de l’alternance démocratique en Guinée, de la situation économique catastrophique du pays, du manque de progrès économique, social et sociétal, peuvent prétendre vouloir diriger ce pays. 

La Guinée est tout simplement une mauvaise école de démocratie en Afrique et c’est d’ailleurs le Burundi de l’Afrique occidentale.

Ce pays est esclave de son modèle despotique et de son élite antidémocratique, fausse, égotique et égoïste. 

Et depuis 1990, personne n’a jugé bon de regarder au plus près les revers de ce modèle. 

Car pendant chaque transition politique, les décisions sont prises à l’emporte-pièce. 

Le système partisan est devenu aujourd’hui le point noir de la fausse démocratie guinéenne. 

Donc des personnes comme Kassory Fofana, il y’en aura toujours en Guinée et ils vont parasiter toutes les institutions étatiques du pays. 

Quant à Mamady Doumbouya, l’actuel président de la transition tout porte à croire qu’il est venu au pouvoir pour juste permettre la pérennisation du système partisan dont Kassory Fofana est l’un des artisans fondateurs en Guinée. 

C’est ce qui explique le fait que la transition promise par la junte qui a pris le pouvoir le 05 septembre 2021 a tourné court avant même d’être lancée, les relations virant à l’aigre entre les militaires et quelques acteurs majeur de la crise. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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