L’enrôlement dans les ambassades guinéennes pour fin de confection des passeports en Europe et notamment en Allemagne a été suspendu par les autorités guinéennes depuis le 01 février 2022.
Cette décision de l’ambassade de la Guinée à Berlin rendue publique après celle du ministère de l’intérieur, de la sécurité et de la protection civile et valable depuis le 01 février inquiète et angoisse à plus d’un titre la diaspora guinéenne de l’Allemagne.
Car ils sont nombreux à avoir versé l’argent sur le compte de l’ambassade de la Guinée à Berlin pour fin d’enrôlement.
Et la procédure pour l’obtention d’un passeport à l’ambassade de la Guinée à Berlin exige le virement du montant total des frais de confection du passeport qui varie entre 125 euros à 250 euros par personne.
Ils sont des centaines à avoir versé l’argent sur le compte de l’ambassade de la Guinée à Berlin, sans être enrôlés et sans être remboursés.
Et les milliers de personnes qui se sont fait enrôlées sont encore aujourd’hui sans passeport.
Selon le témoignage de M Sow Oumar résidant en Allemagne, il aurait payé 450 euros pour lui et les membres de sa famille.
Or non seulement ils ne seront pas enrôlés, mais ils ne seront pas remboursés non plus.
Quant à Adams Kanté il dit avoir déboursé une somme de 650 euros pour obtenir son passeport, mais jusqu’à présent il est aujourd’hui comme les milliers de guinéens vivant en Allemagne sans aucune nouvelle de son passeport.
Et selon L’ONG Guinée-Solidaire-Organisation e. V sis à Hambourg, les appels des citoyens guinéens angoissés se multiplient depuis l’annonce de la suspension de l’enrôlement. Car ils sont aujourd’hui partagés entre des inquiétudes incessantes et une angoisse existentielle.
De nombreuses personnes souffrent aujourd’hui à cause de ce manque criard de passeports, d’angoisse ou de peur existentielle sans trouver de réelles solutions à ce problème qui les affectent sérieusement dans leur vie quotidienne en Allemagne.
Malgré tous les efforts mis en œuvre par L’ONG Guinée-Solidaire-Organisation e. V., qui s’est vu obligée de prendre un avocat en Guinée afin d’obtenir des solutions fiables à cette problématique des passeports, la situation n’évolue pas pour la diaspora guinéenne sans en Allemagne.
Cette situation est devenue pour bon nombre de personnes une véritable torture mentale qui plonge certains dans une situation très traumatique.
Beaucoup ont à cause de ce manque de passeports perdu leur travail ou leur formation.
Pour le moment, le gouvernement ne montre aucun signe de vouloir écouter ce que dit la diaspora guinéenne de l’Allemagne.
Le ministre des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger M Morisandan Kouyaté fait la sourde oreille et jusqu’à quand.
Il doit pourtant comprendre que cette politique a des conséquences graves et durables sur la vie des immigrés guinéens de l’Allemagne.
Étant donc le ministre de tutelle de la diaspora guinéenne de partout dans le monde, il devrait donc informer les guinéens, les rassurer sur leurs sort et non les abandonner.
Apparemment, les revendications, les inquiétudes de la diaspora guinéenne de l’Allemagne parce que privé de passeports, preuve de son identité et ses explications sur la pression qu’elle subisse des autorités allemandes passent à dix coudées au-dessus des oreilles de M Morisandan Kouyaté et de M Bachir Diallo. Ils n’écoutent pas parce que ce n’est pas ce qu’ils veulent entendre.
Maintenant que vous souffrez d’une incommunicabilité notoire, d’un manque d’écoute.
À défaut d’obtenir les passeports, pouvez-vous au moins rembourser les frais d’enrôlement versés sur Le compte de l’ambassade de la Guinée à Berlin ou bien cet argent sera aussi détourné pour d’autres fins ?
En tout état de cause, vouloir assumer une telle injustice flagrante, c’est faire preuve d’irresponsabilité et d’inhumanité excessive. Et c’est là l’essence de l’indifférence.
Aïssatou Chérif Baldé.
