Selon une vidéo d’une conférence de presse postée mardi soir sur un compte Facebook non vérifié mais qui appartiendrait à la présidence, le coup d’état militaire a échoué en Guinée-Bissau.
Et sur la vidéo, on voit le président Umaro Sissoco Embaló qui déclare en portugais que la tentative de coup d’état avait fait de nombreuses victimes, sans toutefois donner de chiffre exact.
Il ajoute que certains des auteurs de l’attaque avaient été arrêtés.
Et tout à commencé ce mardi après midi lorsque des coups de feu ont retenti autour du palais présidentiel. Le président et le premier ministre se trouvaient à une réunion interministérielle à l’intérieur du bâtiment.
Les échanges de tirs ont semé la panique dans la capitale, poussant la population à se terrer dans les maisons. Les commerces et les écoles restèrent fermés.
En effet, les événements de ce mardi en Guinée-Bissau surviennent dans une atmosphère de “discorde” provoquée par le remaniement ministériel du président la semaine dernière. Car ce remaniement ministériel semble ne pas avoir plu à certains caciques qui ont fait l’objet d’un limogeage.
Mais cette tentative du coup d’état intervient dans un contexte très complexe de la région ouest africaine secouée depuis l’année dernière par des coups d’État militaires: Mali, Guinée, Burkina-Faso.
Ces coups d’État militaires ont une singularité différente de celles des années précédentes puisque le peuple y adhère en masse.
Il semble que le calme est vraiment revenu dans ce petit pays de l’Afrique de l’ouest qui a connu en 1998, pendant la guerre civile, des atrocités graves.
Ce fût au total 2 500 personnes qui ont été tuées dans des affrontements entre le général [Ansumane] Mané et le président d’antan Joao Bernardo Vieira, dit “Nino”.
Il faut rappeler que la Guinée-Bissau a une longue histoire d’instabilité politique et de coups d’État militaires, dont le dernier remonte à 2012.
Ce pays d’Afrique de l’ouest a connu neuf coups ou tentatives de coup d’État depuis 1974.
Et le président Umaro Sissoco Embaló, lui-même ancien premier ministre, a été élu au sommet de l’Etat en 2020 après avoir remporté un second tour de scrutin contre un autre ex-premier ministre.
Mais il a fallu plusieurs tractations avant de le voir prendre officiellement la tête du pays.
Le sulfureux président n’a toujours pas eu de bonnes relations diplomatiques avec ses homologues ouest-africains et surtout avec l’ancien président guinéen Alpha Condé avec lequel il entretenait des relations très difficiles.
Mais lui qui brillait au départ par ces sorties panafricanistes est entré en disgrâce auprès d’une partie de la jeunesse africaine après son soutien apporté aux sanctions de la CÉDÉAO contre la junte militaire malienne.
M. Embalo a déclaré vouloir résoudre les tensions politiques d et surtout rompre avec les pratiques des coups d’État dans ce pays qui compte quelque 1,9 million d’habitants.
Affaire à suivre….
Aïssatou Chérif Baldé.