Allemagne: Le tribunal administratif de Dresde donne raison à un immigré guinéen victime du profilage racial.

À l’entame « Le profilage racial doit être fait par une personne qui est en situation d’autorité, donc ça peut  être des agents de sécurité dans les trains, les supermarchés, mais la plupart concernent des corps policiers »

Le profilage racial, le racisme au quotidien ou structurel font partie de la vie des immigrés africains de l’Allemagne. 

Selon une étude parue en 2017 sur la discrimination des immigrés en Allemagne, menée par l’onu sous la demande du gouvernement de la chancelière sortante Angela Merkel. 

Les africains restent les plus touchés par le racisme en Allemagne. 

Certes des efforts de sensibilisation et encore le durcissement des lois se multiplient. 

Mais la discrimination liée au profilage racial des africains par la police ou encore par les agents de sécurité se multiplient aussi. 

Le hic est que très peu d’Africains ont le courage de porter plainte lorsqu’ils sont victimes de racisme. 

Les raisons exactes de cette cette peur pourraient s’expliquer par un manque de connaissance des citoyens africains de leurs droits.

Néanmoins c’est ce qu’un jeune immigré guinéen victime du profilage racial en 2018 dans une petite ville du nom de Chemnitz située à l’est de l’Allemagne dans la région Saxe à eu à faire. 

Le jeune guinéen a été victime au mois de mars 2018 d’un contrôle de la police Fédérale dans le train sur fond du profilage racial alors qu’il revenait de son lieu de stage en compagnie d’un ami. 

Quand il a remarqué qu’ils étaient les seuls passagers à être contrôlés, il a voulu en savoir plus en demandant les raisons de ce contrôle aux policiers. 

Ceux-ci ont réagi selon le tribunal administratif de Dresden avec excès et les deux jeunes furent transportés au commissariat de police. 

Selon la décision du tribunal administratif de Dresden rendue le 18 janvier 2022, la police a agi sur fond de racisme. 

Et que les jeunes auraient bien fait de refuser de donner leur pièce d’identité à la police Fédérale. Car il n’existait aucun motif lié à l’attitude des jeunes qui devraient conduire la police à les contrôler sur fond du profilage racial. 

Le tribunal administratif juge que les policiers n’ont pas respecté les droits fondamentaux des jeunes africains , puisque le contrôle a été fait à cause de leur couleur de peau. 

Un fait que l’un des policiers à d’ailleurs admis pendant le procès. 

Et il qualifie la fouille corporelle dont a été victime le jeune guinéen et son compagnon d’ excessive, disproportionnée et manifestement déraisonnable.

Selon les preuves fournies lors du procès, le tribunal administratif de Dresde juge que les policiers ont commis une grave erreur d’appréciation et a fait un usage incorrect de son pouvoir d’appréciation. 

Les deux parties ont jusqu’à un mois pour introduire un recours en annulation devant la cour administrative d’appel de Dresde. 

Une chose est certaine, les jeunes immigrés africains subissent plus que quiconque en Allemagne le profilage racial. 

Et les réactions de la police peuvent parfois être mortelles pour les jeunes africains. 

Un jeune guinéen fut tué en juin 2020 par la police de la région de la Basse-Saxe parce qu’il avait selon la police menacé les personnes avec un couteau. 

Or la police formée pour ce genre de situation pouvait éviter la mort de ce jeune guinéen. 

Le débat sur le racisme systémique est presque tabou en Allemagne. Et les plaintes sont très rares. 

Dans les dernières années, il en a été beaucoup question après , le meurtre Georges Floyd, et ya eu aussi beaucoup de manifestations. 

Mais Ceux qui sont concernés ne sont pas assez sensibilisés pour comprendre qu’ils peuvent porter plainte contre la police, lorsqu’ils sont victimes du profilage racial ou encore du racisme à cause de leur couleur de peau. 

Le gouvernement allemand doit prendre ce problème au sérieux. 

On vise le bien vivre ensemble. Mais le gouvernement allemand doit essayer d’arriver avec des solutions inclusives et durables.

Sur ce, il faut impérativement une  collaboration avec les minorités visibles et les organismes communautaires au sein de la diaspora africaine afin de faciliter la compréhension des enjeux vécus de part et d’autre.

Par ailleurs, la police allemande doit beaucoup plus faire  des ateliers thématiques sur les enjeux de profilage racial et social et pour faire la distinction avec le profilage criminel. 

Affaire à suivre… 

Aïssatou Chérif Baldé. 

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