Guinée: savez-vous pourquoi la transition politique de Doumbouya durera aussi longtemps que possible ?

Au Mali déjà, les Assises nationales de refondation organisées du 11 au 30 décembre dernier ont recommandé une transition d’une durée de 6 mois à cinq ans, sans trancher. 

Ici on peut tout de même comprendre, car ce pays est en guerre et le contrôle de plus de la moitié du pays lui échappe.

Au Tchad, le fils D’idriss Deby n’ira pas non plus, ce pays à l’image du Togo avec la bénédiction de la France va devenir une nouvelle dynastie tyrannique. 

En Guinée il restera aussi longtemps que possible et pourquoi ? 

C’est parce que dans ce pays, la politique semble être devenue la voie la plus facile pour s’enrichir rapidement.

Et plusieurs jeunes diplômés des universités se battent pour être bien vus des ténors politiques. 

Les réseaux sociaux et les sites en ligne sont pleins des flatteries de tels jeunes. 

Car il suffit d’une nomination dans un cabinet et la vie prend une autre tournure. 

Belles voitures, sorties en restaurants chics, belles maisons, costumes italiens, belles femmes, billets d’avion, comptes bancaires garnis, etc.

La progression est tellement fulgurante que tous les jeunes tortues se ruent vers la politique.

Que voulez-vous aux jeunes tortues? 

Celui qui est moins diplômé que vous, qui trainait dans les rues matin et soir à la recherche de sa pitance commence à vous narguer au bout de quelques mois car il est devenu très proche d’un certain homme politique bien placé. 

Ça donne envie n’est ce pas ? 

La deuxième raison se présente comme suit:

Les politiques guinéens sont dépourvus de courant idéologique, seul l’intérêt personnel immédiat compte (au nom des électeurs bien sûr). 

Les seuls courants politiques connus à “Tortueland” sont :

– La mouvance présidentielle

– L’opposition. 

En réalité, l’opposition politique n’existe donc presque pas. Il l n’y a que des frustrés, des mécontents, ou encore d’anciens privilégiés de l’État exclus par le nouveau détenteur du pouvoir qui cherchent à revenir aux commandes. 

Beaucoup parmi ces gens ont leurs veste à la main. Ils peuvent ainsi la retourner quand leurs intérêts sont en jeu. 

Et c’est pourquoi il existe un nombre important des anciens ténors de L’UFDG et des supporters de l’enterrement de l’alternance démocratique en Guinée dans le gouvernement du nouveau président de transition. 

Ceci est un fait devenu tradition et ça s’appelle en Guinée sensecouleurs et ailleurs transhumance politique. 

Et  pour eux c’est normal puisque être dans l’opposition en Guinée rime avec pauvreté. 

Mieux, les mandats présidentiels sont interminables, par conséquent la carrière d’opposant aussi. 

De toute façon, Il n’y a pas de honte à aller à la mangeoire kaaa. Car ils ne pas veulent mourir sans avoir la part du gâteau. 

En tout cas, l’assainissement de la fonction publique par le vaillant ministre de Doumbouya, Jules Yombouno risque donc de faire grossir le rang des opposants politiques de circonstance nani. 

La troisième raison est le fait que les imposteurs affamés savent compter sur le peuple “tortue” très corrupteur, divisé, clanique et népotiste. 

Et dans cette partie de l’Afrique devenue“ Tortueland” le peuple préfère se réfugier derrière les idées courtes et populistes afin d’occulter la vraie origine des problèmes du pays. 

Or, sous d’autres cieux, les politiciens, les cadres, les diplomates créent le cadre et les conditions nécessaires pour que le peuple s’épanouisse, travaille dans les meilleures conditions pour gagner sa vie et subvenir à ses besoins. 

À Tortueland, c’est un tout autre procédé, le peuple n’est pas exigeant. 

Celui qu’on a dépeint comme le Diable le matin peut-être présenté comme un Ange immaculé du bon Dieu le soir du même jour.

Les intérêts pécuniaires et politiques déterminent l’angle sous lequel l’adversaire est présenté.

Et pour conquérir un nouvel électorat par exemple, pour maintenir celui existant, ou être nommé à un poste stratégique l’élite guinéenne a plusieurs secrets dans son sac :

1- Distribuer des vivres et faire des dons aux populations dans les périodes de campagnes électorales…

2- Faire des distributions d’argent en espèces pour acheter des voix, la conscience lors des campagnes électorales

3- Organiser des tournois sportifs dotés d’un prix au nom du candidat. 

4- Donner de l’argent en espèces aux populations en cas de sinistres tels que l’inondation et précisez aux populations que ce don vient de votre propre poche.

5- Être le petit d’un ministre ou d’un cadre, faire ses louanges sans arrêt, être l’enfant d’un ancien tortionnaire, d’un ancien ministre sans diplôme et compétences, être un diaspo au chômage avec des diplômes falsifiés adeptes de la démagogie, du populisme et le point de chute tu l’auras. 

Or tout cet argent provient des caisses de l’État guinéen, donc c’est l’argent du contribuable guinéen kaaa. 

En gros l’élite guinéenne verse dans la fabrication des divisions et des luttes ethnicistes, dans la patrimonialisation de l’Etat avec ses conséquences népotiques ,clientélistes, corruptives à grande échelle. 

Et le peuple continue d’être une victime transformée en flatteurs par une élite criminelle. 

Une aubaine pour Doumbouya et son clan afin de faire de l’aspiration au changement une farce et de devenir la prochaine déception programmée de l’histoire récente de la Guinée. 

Doit-on en rire ou pleurer, sacré adeptes de la servitude volontaire?

Je ne sais rien du tout!

Dites le moi ! 

Aïssatou Chérif Baldé 

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