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Chronique: L’exclusion de la mentalité ethniciste demeure le soubassement d’une nation guinéenne forte et épanouie.

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Après réflexion dans un silence religieux sur le débat politique guinéen; je me rends compte que la Guinée est victime de son élite ethniciste et clanique qui à cause de la lutte factionnelle pour le contrôle suprême de l’État a façonné comme jadis les colons les distinctions ethniques au sein de la société guinéenne.

Et cette élite pour atteindre cet objectif, dupe, manipule le peuple en faisant semblant d’accorder la priorité à l’intérêt de leur ethnie d’appartenance et pourtant c’est irrémédiablement faux. 

Elle est pourtant consciente que les conséquences d’une telle politique peuvent être dévastatrices pour le développement économique et social du pays.

Car elle freine non seulement le développement du  pays, mais remet en cause le vivre ensemble des guinéens en entravant le processus de formation d’une nation unie et prospère.

Ce phénomène qui est l’ethnocentrisme politique se lisent très souvent dans les mentalités des dirigeants et une faction des citoyens qui se croient supérieurs aux autres. 

Le débat politique actuel en fait foi et même si les auteurs sont conscients de la dangerosité de ce phénomène qui peut donner libre cours à des violences interethniques destructrices. 

Et les cas d’exemples de telles violences sur le continent sont très nombreux. 

Facteurs prédominants

En effet, ce fléau prédominant aujourd’hui dans la société guinéenne semble être alimenté par plusieurs facteurs:

Le premier facteur est lié au manque de leadership. Le leadership politique à la tête de la Guinée a toujours été lamentable.

Et le cas du premier président démocratiquement élu M Alpha Condé en est un exemple palpable. Il a brillé pendant 10 ans par un manque de leadership extrême. Ceci a conduit le pays de crise en crise pour aboutir au coup de force militaire du 05 septembre 2021. 

Quant au deuxième facteur encourageant, ce phénomène; il est lié au fait qu’il y ait ce sentiment qui s’est installé que pour réussir, que ce soit pour un emploi ou un appel d’offre dans le secteur public ou privé. L’élément déterminant pour être employé est qui l’on connaît, souvent basé sur l’ethnie ou la région plus que sur les propres compétences et potentiels.

Et Le troisième facteur est lié au fait que la Guinée à l’image de beaucoup d’autres pays africains semble être devenue une société basée sur le patronage. 

Une forme d’État qui alimente l’ethnocentrisme politique, encourage la politique du ventre en lieu et place d’une société basée sur le mérite. 

Et c’est ce qui explique que les cadres des partis politiques au pouvoir pour l’emploi sont le plus souvent utilisés à des fins opportunistes, ethnicistes ou de factions.

Les dirigeants guinéens fidèles à ce phénomène emploient parfois pour des positions clés au niveau gouvernemental et dans les grandes entreprises, des amis et des alliés provenant de leur propre région ou communauté ethnique. Ils refusent donc d’employer des personnes selon leurs talents et compétences. 

        Bénéficiaires

En effet ce phénomène dont les conséquences sont pernicieuses sur la santé de la société guinéenne qui persiste et se pérennise en Guinée depuis son indépendance n’a permis pourtant qu’à une petite faction de profiter des richesses du pays. 

Or, il faut retenir ceci: aucun gouvernement de ce monde basé sur l’ethnie, la région ou une faction politique ne peut être l’œuvre d’une prospérité durable, inclusive. 

Le contrat social liant le peuple de Guinée avec son élite ne doit pas faire que quelques heureux ethniques.

Et chacun dans la société guinéenne doit être protégé ou profiter des richesses du pays, quelle que soit son affiliation ethnique ou politique.

Par conséquent, Il est urgent donc de  chercher un moyen d’élimination de ce phénomène qui freine depuis 63 ans le développement de la Guinée. 

     Propositions

Pour y remédier, il faut impérativement commencer par renforcer les organisations institutionnelles et constitutionnelles en termes d’expertises en vue de promouvoir la bonne gouvernance.

Institutionnaliser les partis politiques reste par exemple le seul moyen de faire d’eux des organisations durables, ancrées dans la société ; de facto, légitimes, stables et efficaces sur le terrain, susceptibles de contribuer de façon positive au débat politique et à la consolidation de la démocratie. 

Et cela permettrait de limiter la prolifération des partis politiques à connotation ethniciste. 

Car partout où des pareils partis se forment et cristallisent leur base électorale, les élections deviennent de simples exercices permettant de mesurer la dimension démographique d’une ethnie, autrement dit une sorte de recensement. 

Les médias surtout les radios communautaires ont également un rôle important à jouer dans la conscientisation et sensibilisation des populations en ce qui concerne le changement de mentalité sur cette question.

Aissatou Chérif Baldé. 

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