Guinée: Discours d’un président sur fond d’un limogeage disproportionné ou démission et une sortie d’une ancienne première dame qui provoque un haut le cœur.

Madame Hadja Andrée Touré n’est pas Tierno Monénembo ! 

Elle peut se permettre de réagir à la sortie du religieux Robert Sarah sur l’histoire de la rebaptisation de l’aéroport de Conakry et la restitution des cases Belle-vue de façon méprisante et haineuse sur le peuple Bassari de la Guinée sans être victime d’injures haineuses et ethnicistes. 

Et d’ailleurs pourquoi ne devrait-elle pas réagir ainsi ? 

Lorsqu’elle peut compter sur le soutien des membres du CNRD tels que le puissant cerveau de la junte militaire M Amara Camara, ces nostalgiques du régime de terreur de son mari feu Ahmed Sékou Touré.

Mamady Doumbouya déjà sous l’emprise des concepteurs de l’ethnisme et de la violence d’état ? 

Quant à Mamady Doumbouya, il a voulu à travers son discours adressé à la nation à l’occasion de la fête de fin d’année réitéré sa fermeté à vouloir gérer le pays d’une main de fer.

Et de vouloir servir le peuple de Guinée, tout en faisant de la justice la boussole de l’État et en la rendant indépendante. 

Un discours ambitieux, mais creux, ambigu digne d’un régime communiste. 

Et pourquoi ? 

Le limogeage ou la démission de Mme Fatou Yarie Soumah au poste de ministre des gardes et sceaux juste après trois mois et cela parce qu’elle a tout simplement refusé d’être une ministre téléguidée aux ordres le prouve à plus d’un titre. 

En apprenant cette démission d’une femme qui ne veut pas être coûte coûte sous la lumière dans un pays où des pseudo-libérateurs font l’apologie des bourreaux, avec une transition avec deux gouvernements parallèles, on tombe de l’armoire. 

Car le timing est très mal placé et on sent l’amateurisme et l’arrogance de vrais nostalgiques du pouvoir de terreur du PDG-RDA. 

Quoi qu’on qu’on dise de cet acte, il reste inopportun, disproportionné puisque l’on ne sait pas réellement si Dame Fatoumata Yarie Soumah a démissionné ou pas. 

Une chose est certaine, elle ne voulait pas cautionner qu’on continue de cracher sur les cadavres fumants des victimes des violences d’état en Guinée, son grand père étant aussi une victime du régime de terreur de Sékou Touré. 

Mieux elle ne supportait plus d’être écartée sur des décisions clés de son département par le tout puissant cerveau du régime guinéen M Amara Camara, cet adepte de l’ethnicité et de la conception de la violence d’état. 

Apparemment le Colonel Doumbouya ne réalise pas que de telles décisions peuvent déboucher sur un autre virage historique.

Et il veut avoir comme ministre que des personnes soumises et a horreur des ministres incapables de garder leur liberté de parole.

Ce départ met à nu que la posture que Colonel Doumbouya a voulu transmettre au public à travers son discours n’est que superficielle. Et il n’y tient que du bout de ses lèvres. 

Il incarne cette posture superficielle, que parce que son clan autour de lui, lui a fait croire qu’il lui faut l’onction du peuple pour mieux le martyriser et l’emmener à adhérer à des  aspirations au changement qui ne le sont pas. 

Sauf que ce clan concepteur de la violence d’état et de l’ethnisme a occulté de lui faire savoir qu’il existe encore une partie du peuple de Guinée qui a compris qu’il veut aussi à l’image de ses prédécesseurs se servir du peuple pour son prétendu bien être afin d’atteindre ses objectifs. 

Et c’est ce qui explique que ce clan se couvre d’un manteau de circonstance fait sur mesure juste pour faire croire au regard de ses maîtres à l’international qu’il est respectueux de l’intangibilité de la volonté populaire. 

Le départ de Mme Fatoumata Yarie Soumah prouve qu’il préfère prendre le raccourci et qu’il ne  respecte que la volonté de son clan. 

Or, lorsque l’on est habitué aux raccourcis, on risque de passer à côté des choses qui valent le détour. 

On a surtout compris qu’il préfére avoir des ministres et des peuples soumis aux confiseries malveillantes de l’ethnisme. 

Et avec une telle méthode on ne renforce que le mal. 

Ils veulent aussi instaurer deux clans dans ce pays: Un clan qui applaudit lorsqu’on pointe du doigt les ignominies du régime «  Alpha Condé», un autre qui applaudit lorsqu’on pointe du doigt leurs dérapages, abus.

Il en était ainsi avec le régime du professeur Alpha Condé. 

On sait qu’ils ne veulent pas que cela change. 

Car ils savent que le jour où le peuple de Guinée sortira des partisaneries pour embrasser l’humanité, l’union, la solidarité, les imposteurs n’auront plus droit à la parole, les fondements de leur pouvoir clanique s’effondreront. 

Par dessus tout, nous allons alors déconstruire cette politique aux fondements machiavéliques, ethnicistes, arbitraires pour empêcher les crises à répétition. 

Car déconstruire ne veut pas dire haïr. Montrer les tares de nos sociétés ne veut pas dire mépriser. Cette démarche vise plutôt à nous rendre meilleurs.

Comprenne qui pourra ! 

Pour finir Mr le président Mamady Doumbouya “l’homme politique, c’est cet homme capable de dire à l’avance ce qui va arriver demain, la semaine prochaine, le mois prochain, l’année prochaine. Et surtout être capable d’expliquer pourquoi tout cela n’est pas arrivé”. 

Madame Fatoumata Yarie Soumah, vous sortez par la grande porte de l’histoire. 

Dans un pays normal, étant dans un gouvernement de transition, c’est toute l’équipe qui allait partir avec vous en guise de solidarité. 

Mais vu que vous teniez à ce que les membres du gouvernement fassent la déclaration de leur patrimoine. Ils sont sûrement contents de votre départ.

Le premier ministre prêt à accepter tout, même l’apologie d’un régime de terreur a déjà fait son choix. 

Comme le disait Thierno Monénembo “Hisser un rat au sommet de l’Etat, tous les guinéens viendront s’agenouiller”. 

Aïssatou Chérif Baldé. 

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