Non, Dr Dioubaté, les lauréats boursiers des écoles franco-arabes de 2006 à 2011 ont tous des masters et des doctorats, et ils travaillent tous au Maroc, en France, au Canada ou Aux Etats unis.
C’est avec un cœur serré que j’ai visionné la vidéo du passage de Mr Diouabaté sur DJOMA-FM, directeur de l’ONABE ; une vidéo dans laquelle il tient des propos fallacieux et mensongers sur les lauréats bousiers des écoles franco-arabes de 2010-2011, accusant ceux-ci de n’avoir aucun niveau, ni en français ni en arabe. Et il dit, sans aucune gêne, que c’est l’Etat marocain qui lui a dit qu’il n’octroie plus de bourses d’études pour les élèves des écoles franco-arabes, car ceux qui étaient venus en 2010 ne pouvaient suivre des cours ni en français ni en arabe.
D’abord, il faut commencer par rappeler que l’Etat marocain n’impose à aucun pays une option d’étude universitaire pour ses étudiants, car chaque pays a ses priorités, ses objectifs, ce qu’il veut pour l’avenir de sa nation. Depuis 2009 je suis au Maroc, et je n’ai jamais entendu cela de la bouche d’un étudiant, qu’il soit marocain ou étranger. Apparemment, les seuls qui imposent des options non-désirées à leurs étudiants c’est Mr Dioubaté et son ONABE. Et ce ne sont pas que les franco-arabisants qui souffrent de la dictature de ce monsieur, car même les étudiants des branches techniques et scientifiques se retrouvent parfois au Maroc largués dans des options qu’ils n’ont pas choisies, et, soit ils continuent dans ces directions qu’ils ne veulent pas, soit ils perdent une année pour changer après d’option. Et les étudiants guinéens qui ont souffert de ça sont tellement nombreux que les citer me prendrait une journée. Bon-sang ! Pourquoi ceux qui sont sensés nous aider, nous guider et nous montrer la bonne direction sont ceux qui nous déroutent, nous mentent et nous exposent face aux dangers ?! Mais, c’est ça aussi le guinéen, aucune gêne de mentir, juste pour sauver ses intérêts égoïstes, et ce, même si ça va faire couler le pays.
Il faut donc dire à Mr Dioubaté que les jeunes lauréats de 2010 dont ils parlent sont tous vivants, et ont eu des parcours brillants. D’abord, Mr Dioubaté avait choisi pour eux des options telles que : Langue et Littérature arabe, Théologie… mais eux, voulaient faire autres choses, et c’est ce qu’ils ont fait. Après la Licence, ces jeunes qui avaient l’opportunité de faire le Master et le Doctorat au Maroc, ont tous eu des admissions pour aller poursuivre leurs études en France. Alors je me demande de quels étudiants parle Mr Dioubaté quand il dit qu’au Maroc, ils ne pouvaient suivre des cours, ni en Français ni en Arabe ?! Ce monsieur doit être débarqué de son poste, car tout le monde souffre chez lui, aucune organisation, aucune vision, et le tout dans un orgueil démesuré.
Pour revenir à l’essentiel, il faut rappeler à ce monsieur, ce que les lauréats des écoles franco arabes depuis 2006 sont devenus, en lui citant quelques exemples :
Aminata Diallo, lauréate boursière en 2006, est titulaire d’une licence, d’un master et d’un doctorat en Théologie Islamique.
Mohammed Lamine Keita, lauréat boursier en 2006, est titulaire d’une licence, d’un master et d’un doctorat en Théologie islamique.
Abdoulaye Diallo, lauréat et boursier de 2007, est titulaire d’une licence, d’un master et d’un doctorat en Théologie islamique.
Mahmoudou Samoura, lauréat et boursier de 2008, est titulaire d’une licence et de deux masters ; en droit public en traduction.
Ousmane Doumbouya, lauréat et boursier de 2008, est titulaire d’une licence et d’un master en droit public.
Mamadou Sita Bah, lauréat et boursier de 2008, est titulaire d’une licence et d’un master en droit. Il prépare sa thèse de doctorat en France.
Alimou Diallo, lauréat et boursier de 2009, est titulaire d’une licence et d’un master en droit. Il prépare sa thèse de doctorat en France.
Abdoulaye Bah, lauréat et boursier de 2009, est titulaire d’une licence en langue et littérature arabe, et d’un master en théologie islamique. Aujourd’hui, il est enseignant chercheur à Casablanca et prépare sa thèse de doctorat en théologie.
Mariama Bah, lauréate et boursière de 2009, est titulaire d’une licence et d’un master en droit public. Elle prépare sa thèse de doctorat en France.
Mamoudou Diallo, lauréat et boursier de 2009, est aujourd’hui titulaire d’une licence et d’un master en droit public.
Ensuite s’en est suivi les brillants étudiants de l’année scolaire 2010-2011 dont monsieur Dioubaté a parlé dans la vidéo. Ces lauréats boursiers ont tous eu leurs licences au Maroc, et certains d’entre eux sont en France et d’autres au Canada, où ils préparent leurs thèses de doctorat et/ou travaillent dans l’éducation.
Pour conclure, il faut dire à Monsieur Diaoubaté, que si les élèves issus des écoles franco-arabes étaient différents de leurs frères issus des écoles d’étude en français simple, et qu’ils ne pouvaient suivre des cours ni en Français ni en Arabe, comme il le prétend, aucun d’eux n’aurait pu avoir ne serait-ce que la licence, à plus forte raison le master et le doctorat.
C’est vous monsieur Dioubaté qui n’avez pas de respect pour les écoles franco-arabes, et seul vous et Dieu savez pourquoi.
Dans les pays qui se respectent, toutes les options sont importantes, pour la construction des bases du développement. Mais chez nous, c’est le contraire.
Ce n’est pas étonnant, car les dirigeants que nous avons ne sont pas illettrés, ils savent lire et écrire, mais ne savent ni lire entre les lignes, ni aller en profondeur pour cerner et comprendre ce qu’il nous faut pour sortir ce pays de l’ornière.
Ils n’ont pas de vision globale, pas d’inspiration, et ne savent pas imiter les pays qui ont d’excellents modèles.
Sachons seulement une chose, tant que nous avons des dinosaures qui refusent d’aller en retraite au sommet de l’Etat, nous n’irons nulle part, car ils ne sont pas d’actualité, et ne peuvent répondre aux attentes de ce jeune peuple.
Des dinosaures qui ne savent même pas manipuler un ordinateur bureautique sont versés partout dans les bureaux, à cette époque où les pays qui se respectent sont dans les intelligences artificielles.
Abdoulaye Bah (Djangui), enseignant chercheur à Casablanca.