Guinée: Naissance de la Cour de Répression des Infractions Économique et Financière (CRIEF): Espoir ou désillusion?

La mise en place de cet instrument pour traquer les criminels financiers en Guinée ne peut être effective que si les personnes chargées de poursuivre les auteurs des crimes ont une moralité sans faille. Et surtout lorsqu’ils sont animés par un patriotisme hors norme qui les pousse à mettre l’intérêt public au dessus de l’intérêt privé. 

Car en Guinée, la mise en place d’un tel instrument n’est pas une première, puisque l’ancien président Alpha Condé avait aussi essayé de mettre en place un tel instrument étatique de lutte contre la corruption, les Infractions économiques et financières.

C’est dans ce cadre qu’en juillet 2017, une loi relative à la lutte contre la corruption a été adoptée, et il fût souligné que désormais « les crimes économiques sont imprescriptibles ».

La nomination de Me Cheick Sacko au poste de ministre de la justice devrait impulser des réformes judiciaires pour éradiquer entre autres la corruption économique et financière. 

Mais il avait échoué, puisque ceux qui étaient censés appliquer la loi étaient corrompus jusqu’à la moelle épinière. 

Cet échec était dû entre autre au fait que l’ancien régime avait laissé les fossoyeurs d’hier se muter en donneur de leçons et les nouveaux vizirs tels que les jeunes ministres, les Dafs et directeurs généraux plus voraces que les anciens se remplir les poches sans être inquiétés. 

La vérité est que trois mois après le coup d’État militaire en Guinée, les nouvelles autorités guinéennes restent encore entourées par beaucoup de ces criminels financiers. Et ils sont encore présents en grand nombre au sein de l’appareil d’État. 

Mieux, beaucoup parmi les proches du président Mamady Doumbouya sont guidés et conseillés par les anciens fossoyeurs de l’ancien régime. 

Une chose est certaine, la Guinée se classe selon le rapport de Transparency International sur l’indice de perception de la corruption, publié en janvier 2019,au 138e rang mondial sur 180 pays étudiés (148e sur 180 en 2017). 

Donc un classement pas du tout reluisant. 

Une évidence qui a conduit à faire des informaticiens du ministère de l’intérieur et de la sécurité en connivence avec certains employés des ambassades guinéennes l’épicentre de la corruption et de l’arnaque par rapport à la confection des passeports. 

Apparemment, ils sont tellement bien organisés que les nouvelles autorités guinéennes ont du mal à prendre des dispositifs nécessaires pour éclairer la lanterne des guinéens sur les causes de la lenteur de la confection des passeports pour sa diaspora.

Personne pour le moment n’est en mesure d’expliquer aux guinéens si la lenteur est liée à la firme étrangère chargée de fabriquer les passeports biométriques guinéens ou plutôt aux cadres des ministères concernés qui auraient peut-être détournés une partie de l’argent pour la confection des passeports. 

Mais apparemment, ce calvaire des guinéens de l’étranger n’intéresse personne au sein de ce gouvernement. 

Pire encore, tellement que le Guinéen est devenu champion de fabricant de despotes, vouloir dénoncer ces erreurs du gouvernement de M Alpha Condé afin qu’il puisse être  corrigées par les nouvelles autorités guinéennes, semble être plus difficile que sous l’ancien régime. 

Et en le faisant, il faut s’armer de beaucoup de courage Indien et de veste anti balles pour échapper aux missiles russes envoyés par les défenseurs de la nouvelle caste de jouisseur en Guinée. 

Aïssatou Chérif Baldé

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