Vous ne pouvez pas me rendre coupable de vos méfaits !

Vous ne pouvez pas me rendre coupable de vos méfaits

S’il y a encore des bourreaux en Guinée dont on ose même pas dénoncer en tant que victime, c’est parce que l’histoire de ce pays est fondée sur le déni et le mensonge

Dans ce pays, ce sont les bourreaux d’hier qui sont aujourd’hui la référence, le modèle de société par excellence pour la jeunesse. 

Et de mon trou diasporique, lorsque j’ai le courage d’affronter mon passé en parlant de mes bourreaux d’hier source de ma séquestration, de mon emprisonnement qui a failli me coûter la vie en 1996. 

Je fais souvent face à un dénigrement de personnes nuisibles, subalternes de ces bourreaux, avec un mode de défense consistant en un refus par les bourreaux de reconnaître une réalité perceptive qui angoisse leurs victimes. 

Cette attitude de ces bourreaux d’hier, ces espions de Lansana Conté traduit un aveuglement, c’est-à-dire l’état d’une personne dont la raison est obscurcie, parce que protégé par un système d’un État qui rapetisse les victimes depuis 63 ans. 

Qu’à cela ne tienne, je reste encore plus que jamais engagée, déterminée à dénoncer les exactions, les abus, violences et viols dont j’ai été victime et dont d’autres personnes sont toujours victimes en Guinée. 

Il m’a fallu certes plus de vingt ans pour oser affronter mon passé douloureux dû à ces gens devenus aujourd’hui intouchables à cause de leurs richesses fondées sur les pleures, l’humiliation, la déshumanisation, la destruction d’autres personnes comme  Aïssatou Bobo Diallo et moi même. 

Mais croyez-moi, personne parmi vous ne pourra m’empêcher de prononcer le nom de ces personnes complices de mon arrestation sur le campus de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry en 1996.

Et cela même s’ils font partie des hommes les plus riches et influents de la Guinée et du monde. 

Cela m’importe peu ! Car ces personnes si riches soient-elles, elles furent pour ma camarade Aïssatou Bobo Diallo, les 7 autres personnes telles que Macka Baldé et moi même arrêtées et torturées par les militaires de Conté, des Bourreaux. 

Donc les noms de personnes telles que Kerfalla KPC, Abou Camara l’ancien ministre de la justice du président Lansana Conté, M Kaba l’ancien recteur de l’université de Gamal Abdel Nasser en 1996 source de mon déshumanisation en prison, de la situation traumatique dans laquelle se trouve ma camarade de prison Aïssatou Bobo Diallo de Fria depuis notre libération feront à jamais partie de mon vocabulaire et de mon existence. 

Vous ne pouvez pas au nom de leur richesse et notoriété acquise m’empêcher de prononcer le nom de ces personnes cupides. 

Qu’ils soient vos proches, modèles ou autres, le monde entier saura que pour moi, ils ont été juste que des bourreaux. 

Dans tous les cas vos affirmations mensongères, contraires à la vérité et faites sciemment dans l’intention de tromper, ne pourront pas me faire taire. 

Je suis plus que jamais résolue à combattre ce système composé que de cupides, cruels, transformant les bourreaux en des héros et faisant des victimes des personnes à abattre. 

Donc pour ce faire, j’écrirai jusqu’à vider la dernière cartouche de l’encre de mon cerveau. 

Je refuse ce déni du collectif et du symbolique qui confine à la négation de la réalité de la condition humaine et des conditions de l’expérience humaine, la pesanteur, la durée, l’origine, l’appartenance, cette réalité jamais aussi présente sans doute qu’au moment où elle est refusée davantage. 

Vous êtes si puissant aujourd’hui que vous êtes capables de transformer les victimes en des criminels dans ce pays. 

Mais je ne renonce pas ! 

Le jour où ils reconnaîtront peut-être leurs méfaits et demanderont pardon et surtout à Aïssatou Bobo Diallo de Fria, ma plume écrira autrement. 

Mais d’ici là croyez-moi , grâce à Dieu, vous n’allez pas pouvoir détruire mes défenses immunitaires. 

Car Dieu est avec les justes ! 

Mes pensées pieuses à Maître Momo, ce vaillant interprète auprès de la justice de Guinée qui fut un soutien inconditionnel pour moi et ma mère lors de mon emprisonnement.

Aïssatou Chérif Baldé. 

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