Après réflexion dans un silence religieux sur le débat politique guinéen toujours sur fond d’ethnisme, il est grand temps d’exhorter les guinéens à se débarrasser de ce fardeau aliénant source du retard de la Guinée.
La Guinée est victime de son élite ethniciste et clanique qui à cause de la lutte factionnelle pour le contrôle suprême de l’État continue comme jadis les colons à façonner les distinctions ethniques au sein de la société guinéenne.
L’élite guinéenne pour atteindre cet objectif, dupe le peuple en faisant semblant d’accorder la priorité à l’intérêt de leur ethnie d’appartenance et pourtant c’est irrémédiablement faux.
Le mot « ethnie » qui est entré au dictionnaire français vers 1930 est une pure invention du pouvoir colonial en Afrique pour le contrôle et l’aliénation du colonisé.
Et pour les occidentaux « Ce mot désigne un ensemble humain rassemblé par une communauté de langue et de culture mais qui, s’il a une existence territoriale, n’a pas d’existence politique, comme dans « peuple », dégradé en « peuplade », ou « nation ».
Il a servi en fait à désigner les « peuples inférieurs » étudiés par la science occidentale ».
Et cette terminologie a pour ce faire beaucoup en commun avec le racisme puisqu’elle constitue aussi une forme d’exclusion ou une diabolisation de l’autre.
Malheureusement, la diabolisation, l’exclusion de l’autre sont depuis l’indépendance de la Guinée les fondements de L’État.
Cependant, elle n’a eu que des conséquences désastreuses pour l’Afrique.
Cet ethnisme importé au Rwanda au temps colonial, divisant un même peuple avec une même identité, langue et territoire, s’est transformé en un conflit ayant conduit à l’horreur de 1994.
Vu le contexte socio-politique et historique africain, cette diabolisation ou exclusion de l’autre en Afrique et en Guinée sous l’influence des idéologues de la colonisation, disciples de Gobineau, Hegel, Karl Marx en racisme à fondement physique, stature et autres doivent y être bannies.
Nous devons emmener les guinéens à comprendre qu’ «ethnicisme» est le fait de parler une langue commune, de partager certains usages et des souvenirs historiques.
Et il ne doit pas être perçu comme une fatalité exorcisée.
Car de nos différences doivent naître impérativement notre force.
Vous pouvez alors M le président Mamady Doumbouya avec l’aide de la jeune population lutter efficacement contre cet instrument dangereux au service des zeroctates.
Cela signifie que le renouvellement rapide des générations porteurs de nouveaux questionnements peut susciter des brassages de populations, faits de rencontres et d’alliances.
Ces nouvelles générations, si elles sont bien encadrées peuvent empêcher que l’appartenance ethnique, souvent complexe, soit réduite à une identité «originelle» simpliste et instrumentalisée par une faction politique à coup de discriminations, voire d’exclusions.
Car M le président Mamady Doumbouya, vous n’êtes pas sans savoir que l’ethnocentrisme politique se lit très souvent dans les mentalités et politiques des dirigeants et une faction des citoyens qui se croient supérieurs aux autres.
Le débat politique dans notre pays en fait foi et même s’ils sont conscients de la dangerosité de ce phénomène qui peut donner libre cours à des violences interethniques destructrices.
Ce fléau prédominant aujourd’hui dans la société guinéenne semble être alimenté par plusieurs facteurs.
Le leadership politique à la tête de la Guinée a toujours été lamentable. Le cas du président Alpha Condé déchu en est un exemple palpable, puisque lui-même était un parrain de l’ethnicité en Guinée.
Le second facteur encourageant ce phénomène est le fait qu’il y ait un sentiment qui s’est installé que pour réussir, que ce soit pour un emploi ou un appel d’offres dans le secteur public ou privé, l’élément déterminant est qui l’on connaît, souvent basé sur l’ethnie ou la région plus que ses propres compétences et potentiels.
Le troisième facteur est lié au fait que la Guinée à l’image de beaucoup d’autres pays africains semble être devenue une société basée sur le patronage.
Ce qui alimente l’ethnocentrisme politique plutôt qu’une société basée sur le mérite.
Les cadres des partis politiques au pouvoir pour l’emploi ces dernières années ont été utilisés à des fins opportunistes, ethnicistes ou de factions.
Le gouvernement guinéen récemment déchu et tous les autres avant lui n’ont le plus souvent employé
pour des positions clés au niveau gouvernemental et dans les grandes entreprises, que des amis et des alliés provenant de leur propre région ou communauté ethnique, plutôt que des personnes selon leurs talents et compétences.
En effet M le président Mamady Doumbouya cette fatalité exorcisée depuis 1958 dont les conséquences sont pernicieuses sur la santé de la société guinéenne qui persiste et se pérennise en Guinée n’a permis pourtant qu’à une petite faction de profiter des richesses du pays.
Et malheureusement ils sont présents encore partout empêchant ainsi tout changement positif pouvant faire émerger la Guinée au profit de la population.
Cependant M le président Mamady Doumbouya, il faut alors retenir ceci: aucun gouvernement de ce monde basé sur l’ethnie, la région ou une faction politique ne peut être l’œuvre d’une prospérité durable, inclusive.
Le contrat social vous liant avec le peuple de Guinée ne doit pas faire que quelques heureux ethniques. Et chacun dans la société guinéenne doit être protégé et bénéficiaire de la prospérité de l’État guinéen quelque soit son affiliation ethnique ou politique.
Il est urgent donc de chercher un moyen d’élimination de cette fatalité exorcisée qui freine depuis 63 ans le développement de la Guinée.
Pour ce faire, il faut commencer par renforcer les organisations institutionnelles et constitutionnelles en termes d’expertises en vue de promouvoir la bonne gouvernance.
Les médias ont également un rôle important à jouer dans la conscientisation des populations en ce qui concerne le changement de mentalité sur cette question.
Alors M le président Mamady Doumbouya, la balle est dans votre camp !
#Aissatou Chérif Baldé.