Au nom de la démocratie libérale et de la croissance, sans développement, Berlin est prêt à coopérer avec les dictateurs africains.

Berlin accueillait le vendredi 27.08.21, l’initiative Compact with Africa. Une conférence initiée en 2017 à Hambourg, lors de la conférence du G20 présidée alors par l’État allemand. 

L’Allemagne qui jusque-là orientait ses investissements vers l’Afrique australe voulait avec cette initiative étendre ses investissements sur les autres régions du continent africain. 

L’initiative Compact with Africa est destinée à soutenir l’investissement privé allemand sur le continent avec l’implication du gouvernement allemand sur fond d’un partenariat d’égal à égal. 

Les pays africains concernés par l’initiative allemande sont notamment au nombre de 12 ( la Guinée, le Rwanda, le Maroc, la Tunisie, la Côte d’Ivoire, le Rwanda, le Sénégal, le Maroc, le Ghana, l’Éthiopie, le Togo et l’Égypte.

Le rôle de cette initiative épaulée par les États membres du G20-Compact, les institutions du brettons woods(FMI et la Banque mondiale) la banque africaine de développement, est de trouver des partenaires pour les États africains au sein du cercle du G20-Compact pouvant les aider à trouver des investisseurs privés. 

Une fois que ce partenariat est noué, il y a lieu de mettre en place un agenda de programme de réforme et de mesures d’aides dans le domaine des finances et de la politique économique calquée des réalités des pays africains.

Les pays bénéficiaires de l’initiative doivent alors suivre ces programmes de réforme et les mesures d’aides à la lettre pour espérer donc voir les investisseurs privés s’intéresser à leurs pays et y investir. 

Pendant que les États africains travaillent dans la réalisation de ses réformes, le G20-Compact s’active alors à leurs trouver des investisseurs privés tout en coordonnant les mesures d’aides nécessaires.

Ils se rencontrent dans ce qu’on appelle les Compact-Teams pour évaluer le niveau des réformes atteintes et éventuellement parler des prochains projets et manquements. 

Et pour cette troisième édition qui sonne comme un au revoir, à un mois quasiment du départ de la chancelière Angela Merkel, à l’issue des législatives du 26 septembre, il faut noter que l’Allemagne a invité malgré la crise sanitaire mondiale les présidents africains. Et parmi eux notamment certains États africains avec des régimes despotiques ou aux allures despotiques tels que la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin, le Sénégal. 

Le sommet du vendredi 27.08.21 était donc axé sur l’état de la coopération commerciale, économique entre l’Allemagne et l’Afrique.

Et pour rendre cette coopération possible, l’Allemagne a dès le départ porté son choix sur certains pays africains réformistes avec des gouvernements sérieux et responsables.

En 2017 ce choix fut porté sur la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Tunisie afin de leur apporter un soutien dans le domaine de l’énergie renouvelable, dans le domaine du secteur bancaire et financier. Et des accords de partenariat furent alors mis en place pour concrétiser ces projets et réformes dans ces pays.

Entre 2017 et 2018 le ministère fédéral d’aide au développement et de la coopération (BMZ) afin de permettre la réalisation des réformes et projets dans ces pays cités ci-dessus avait mis en place un fond d’une valeur de 800 Millions d’euros . En tout l’Allemagne avait mis à la disposition de ces trois pays un fond d’une valeur  de 1,4 Milliard. 

Plus loin, en Novembre 2019 le ministère fédéral d’aide au développement et de la coopération (BMZ) avait signé dans le cadre de l’initiative Compact with Africa des partenariats avec d’autres États africains réformistes tels que l’Éthiopie, le Sénégal et le Maroc.

En effet, l’Allemagne a aujourd’hui des partenariats et des coopérations dans le cadre de son initiative Compact with Africa avec 6 États africains notamment la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Sénégal, la Tunisie, le Togo, le Maroc.

Le but de cette coopération est de promouvoir l’énergie renouvelable, l’efficacité énergétique et l’amélioration du secteur bancaire et financier. 

Selon le gouvernement allemand, son initiative a des effets positifs sur les pays compacts et c’est ce qui ressort du rapport de la Banque mondiale sur les pays africains réformistes bénéficiaires de l’initiative allemande. 

Sauf que dans ce rapport allemand, le nom de la République de Guinée n’y figure pas.

Une situation pas trop surprenante, malgré pourtant la présence du président Alpha Condé en compagnie de beaucoup de cadres corrompus et corrupteurs à Berlin le vendredi 27.08.21.

Certains guinéens vivant en Allemagne et à la recherche d’un point de chute en Guinée, n’ont pas hésité de se faire inviter par  l’ambassade de la Guinée à Berlin dans l’espoir de voir le fama puissanci. 

Mais malheureusement la présence du président Alpha Condé n’a servi à rien du tout.

Rigueur allemande oblige ! 

À part le fait que l’Allemagne exploite aujourd’hui les mines de Sangarédi et qu’à travers cette exploitation, sur les 2 millions de tonnes de bauxite que l’Allemagne importe par an 93,1%   proviendraient des sous sols guinéens, aucun partenariat à l’image des autres pays tel que le Ghana ne lie aujourd’hui l’Allemagne à la Guinée. 

Pourtant M Alpha Condé pour avoir un tel partenariat privilégié avec l’Allemagne avait signé l’accord portant sur l’immigration d’une validité de 5 ans dont le but est de rapatrier les jeunes guinéens vivants en Allemagne. 

Or, le fait que la Guinée n’a pas eu droit à un tel partenariat privilégié avec l’Allemagne n’a rien à voir avec le caractère despotique du régime guinéen. Car elle figure sur la liste des 12 pays africains retenus pour cette initiative en 2017.

Mieux, lorsqu’il s’agit de promouvoir l’expansion capitaliste, l’économie bourgeoise allemande, le gouvernement allemand n’a que faire des droits de l’homme et du respect des principes démocratiques. 

Le problème se situe plutôt au niveau de la Guinée qui demeure malgré une énorme potentialité énergétique, agricole et de ressources minières immenses, un État déficitaire, défaillant, corrompu et corrupteur qui refuse d’enclencher des vraies réformes pouvant sortir le pays du trou d’air.

Le gouvernement de M Alpha Condé refuse manifestement le développement et engage aujourd’hui le pays plus que jamais dans un obscur processus de développement. 

Quel Gâchis ! Car gouverner un pays c’est prévoir. 

On ne peut pas gouverner un pays en se basant sur des simples impressions ou des intérêts du moment.

On ne peut pas gouverner un pays par caprice ou avec des songes.

Mais le Fama Alpha Condé continue sans gêne à gouverner qu’à la surface et c’est pourquoi sa politique gouvernementale ne fait que se rapetisser. 

L’Allemagne n’est pas donc prête à prendre de tels risques, même si de manière générale les investissements financiers présentent des risques. 

Dommage Fama Alias Alpha Condé! 

Et de mon trou diasporique je continue à être cette  africaine indignée par l’humiliation infligée à nos pays africains grâce à notre élite irresponsable au nom de la démocratie libérale et de la croissance sans le développement, l’emploi et le revenu. 

Aïssatou Chérif Baldé

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