Il y a de cela un an, le site guinéen “Guinéenews“ publiait un article parlant du taux de croissance des sociétés de l’État guinéen, présentes dans la région de Boké.
Dans cet article, on expliquait que les sociétés d’État telles que SOGUIPAMI (société guinéenne de patrimoine minier) et ANAIM (agence nationale pour les infrastructures minières) avaient enregistré une croissance de 11% de leurs revenus, s’établissant ainsi à 35 millions de dollars américains.
Une nouvelle très bonne, si ces revenus étaient destinés aussi au développement socio-économique de la région de Boké et de la Guinée.
Car, à côté de ses sociétés appartenant à l’Etat guinéen, il existe des sociétés minières étrangères dans cette région telles que la multinationale allemande Aluminiumoxidwerke qui se font par année des millions voire des milliards d’euros, provenant de l’exploitation sauvage de la bauxite de cette zone.
Mais pendant ce temps la région de Boké manque de tout et sa population vit aujourd’hui entre désespoir, pauvreté et fatalité, et pense même que cette pauvreté anormale serait naturelle.
Malgré que cette région enrichit les substituts de l’État guinéen depuis l’indépendance et qu’une grande partie du budget de ce même État y dépendrait, les choses ne changent toujours pas pour les habitants de Boké.
Les réformes de l’actuel gouvernement censéés y apporter des changements déforment plutôt.
Pire, pour permettre aux pays industrialisés d’avoir accès à la bauxite de Boké afin de garantir le fonctionnement de leur économie, l’État guinéen autorisé même l’expropriation des terres des populations de Boké.
Et les pays tels que l’Allemagne qui se disent pays des droits de l’homme font avec et ne se gênent pas de déporter après les jeunes guinéens vivant chez eux avec irrespect, indignité et humiliation.
Lors de la dernière déportation du 28.06.2021, il y figurait même des pères de famille arrachés de force à leurs enfants.
Quoi de plus normal pour le gouvernement de M Kassory Fofana avec ses ministres chargés de ses dossiers, M Damantang Camara et Dr Kalil Kaba.
Ils veulent ainsi sanctionner les jeunes guinéens qui ont osé fuir le manque de perspectives, l’oppression et le manque de liberté, le chômage, la pauvreté au prix de leur vie en Guinée.
Ceci est sans doute une façon éhontée de prouver son obéissance aux chancelleries occidentales.
L’autre fait insupportable dans cette histoire d’exploitation sauvage de la bauxite guinéenne est le fait que les directeurs des sociétés de l’État (ANAIM, SOGUIPAMI, CBG) vivent dans l’opulence et ne se gênent pas d’exposer de façon ostentatoire leur bien mal acquis.
Ils financent en longueur de temps des mouvements de soutien au régime ou encore des organisations fictives, insensées, créées pour participer aussi au pillage systématique des ressources du pays.
Et certains enfants de Boké complices de cette situation catastrophique préfèrent se taire à cause des miettes qu’on leur donne.
Certes, l’actuel Psdt M Alpha Condé tente de réformer un appareil d’État délabré, tente de mettre fin à la corruption, au détournement des biens publics, en commençant par rajeunir la fonction publique, c’est-à-dire en donnant la chance aux jeunes guinéens d’occuper des postes ministériels, des postes de directeur général.
Mais étant lui-même devenu l’incarnation de cet État depuis son arrivée au pouvoir, c’est-à-dire “Un sublime corrupteur entouré de corrupteur”, ces réformes voulues seront vouées à l’échec.
Et c’est ce qui explique d’ailleurs l’état du délabrement de l’hôpital d’Ignace deen de Conakry avec ces toilettes indignes d’une république. Car, on ne peut pas faire du neuf avec du vieux.
Lorsqu’on recrute d’anciens voleurs de la République et en fabrique de nouveaux voleurs plus gourmands que les anciens dans le seul but de s’éterniser au pouvoir, le résultat des réformes ne peut être que odieux.
En observant l’administration publique guinéenne et le slogan du président guinéen Alpha Condé “gouverner autrement”, il faut résister à l’envie de se pincer pour vérifier que ce que l’on entend ou voit comme les toilettes de l’hôpital d’Ignace deen est bien réel.
Ces slogans et réformes sont comme suit: “Vous appuyez sur des boutons, mais il ne se passe rien derrière” et “C’est comme si on avait un tableau de bord, mais que les fils étaient déconnectés.
Ainsi fonctionne le gouvernement du président Alpha Condé.
Aissatou Cherif Balde.