Quel mot retenir pour qualifier la façon dont l’histoire du premier régime guinéen est bien souvent évoquée en Guinée?

Il n’y aucun doute sur le fait qu’un régime aussi totalitaire soit il, peut aussi avoir des bénéficiaires et aussi un côté positif. Et le premier régime guinéen piloté par Ahmed Sekou Touré ne fait pas exception à cette règle. 

Mais qu’à cela ne tienne, il faut en tant qu’intellectuel avoir la décence et le bon sens de reconnaître que le premier régime guinéen était un régime oppressif, arbitraire. 

Et il s’agissait bien d’un système autoritaire profondément injuste, contraire aux fondements de l’idéologie panafricaniste et aux mots fondateurs de la première république: travail, justice, solidarité.  

Vouloir occulter cet état de fait, parce que faisant partie de ce système donc valet et bénéficiaire d’un système étatique arbitraire et injuste, basé que sur des brèches et depuis 62 ans c’est faire preuve de  “déni “. 

C’est une sorte de refus, une sorte de système qui a été choisi  et mis en place par les bénéficiaires pour ne pas reconnaître une réalité perceptive qui les angoisse. 

L’on comprend alors un ’“aveuglement” qui traduit l’état de ces personnes bénéficiaires dont la raison est obscurcie. 

Mais malheureusement la plupart des profiteurs du pouvoir de Sekou Touré, Lansana Conté et maintenant Alpha Condé sont dans cette logique. 

Lorsqu’on essaie de leur faire comprendre qu’il existe d’autres guinéens qui ne voient pas le régime de Sekou Touré tel qu’ils le perçoivent, Ils sortent de leur gonds et te taxent de traître ou encore de bien vouloir porter le costume de la victimisation. 

Cependant, ils oublient que sans les bourreaux, les persécuteurs, les valets des despotes, il est impossible de parler de victimes. 

Ces éternels gardiens de l’inhumanité et de l’irréparable d’un système despotique qui avilit et ruine le peuple de Guinée depuis 62 ans ne veulent pas le voir s’effondrer. 

Leur objectif est de continuer à jouir du système, à garder leur progéniture plus près pour assurer sa pérennisation et 

Ils étaient les valets de Sekou Touré, de Lansana Conté et maintenant d’Alpha Condé. 

C’est pourquoi, ils ne se gênent pas selon le contexte de faire des “affirmations mensongères”, contraires à la vérité et faites sciemment dans l’intention de tromper le peuple de Guinée.

Car ils ont selon le contexte et la position, la rageuse nécessité de démontrer les mérites et qualités exceptionnelles d’un système autoritaire. Ils sont donc obstinés à aller vers le déni de l’histoire. 

D’où  l’obstination rageuse à l’auto-justification : l’affirmation des bienfaits d’un régime despotique permettant de légitimer l’inhumanité.

Or, ils devraient pourtant comprendre que ceux qui ignorent l’histoire sont condamnés à la répéter.

Il est évident qu’en Guinée pour arriver au sommet de l’État, il faut faire usage de l’ethnocentrisme politique, du divisionnisme, de la haine et du déni de l’histoire. 

Une chose est certaine:”être intellectuel, c’est aussi apprendre à expliquer aux plus jeunes l’importance du contexte, garder les faits dans leur contexte et respecter, au nom de la société de demain, la valeur du contexte”. 

Et dans la Guinée d’aujourd’hui, il est très difficile pour un bénéficiaire de ce système qui dure depuis 62 ans de traverser tant de confusions, tant de mensonges, tant de dénis. 

Car, Il y avait trop de distance entre les notions de liberté, solidarité , justice et développement enseignées et le vécu quotidien dans la Guinée d’ Ahmed Sekou Touré et de tous les régimes d’après lui. 

Aissatou Cherif Balde. 

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