Francophonie: Des chiffres ahurissants quant au nombre de locuteurs de la langue française.

Le 20 mars de chaque année est célébrée la journée mondiale de la francophonie, à travers l’agence internationale de la francophonie, créée en 1970, devenue organisation en 2015

C’est l’occasion pour les médias français et francophones de balancer des chiffres ahurissants quant au nombre de locuteurs de la langue de la France. 

En quelques années, nous sommes passés de 200 mille à 300 mille. Soit une croissance de 50% en moins de 20 ans. 

Ce qui m’intrigue est qu’il n’y a aucune voix qui ose remettre en doute ces chiffres, au contraire nos élites formées et formatées à l’école coloniales reprennent fièrement ces discours sans retenu ces données statistiques que je trouve absolument fallacieux.

Observons de près:

Comment est ce possible qu’une langue puisse avoir une telle croissance dans un environnement de mondialisation où l’anglais a tendance à s’imposer comme langue universelle et dans un contexte de développement des langues locales?

Comment peut on concevoir que le berceau de la langue française, La France, et ses pays voisins (Belgique, Suisse et Canada) n’ont pas connu une croissance de plus de 10% de leurs populations dans cette période ? Étonnant. 

Donc comme ils le disent clairement, 60% des locuteurs sont Africains!

Avec environ 2 mille langues que compte l’Afrique le continent est toujours subordonné aux autres continents. 

Si nous suivons leur logique, nous comprendrons que toute la population des ex colonies est obligatoirement rangée dans un camp ou dans un autre: Je suis guinéen donc francophone (+1), une femme qui fait des jumeaux ajoute 2 locuteurs potentiels qui sont immédiatement considérés réels.

Ainsi tous les citoyens d’un pays dit francophone sont considérés comme citoyens locuteurs du français bien que la langue française soit cantonnée au niveau des élites lettrées. 

Si nous tenons compte du taux d’alphabétisation dans certains pays comme la Guinée qui est de 30,4% et 43,1% en Côte d’Ivoire (2019), on se demande comment être locuteur d’une langue étrangère dans cette situation, en sachant que le Pular, le maninka (Dioula), le Baoulé etc sont parlés par plus de la moitié des populations de ces deux pays, où le français n’est pas nécessaire pour se déplacer, travailler et communiquer.

À un moment donné, marquons une pause et réfléchissons ! 

Pourquoi tant de bruit autour des langues? 

Pourquoi des milliards sont dépensés pour entretenir les alliances et programmes TV et radio en français ou anglais par les européens ?

L’enjeu est majeur:  “Il s’agit pour la France d’un enjeu de soft power (ou plutôt de « puissance douce »), face à la concurrence de l’anglais et plus récemment du mandarin, la Chine ayant rejoint la course à l’influence linguistique par l’intermédiaire des instituts Confucius” lit-on dans un article de presse. 

La France tient sa puissance diplomatique à l’échelle de l’usage de sa langue par les Etats qui perpétuent la tradition linguistique coloniale “La diplomatie française a mis en place deux politiques qui mobilisent « plus de 500 agents expatriés et environ 600 millions d’euros » (Jean Benoît Bouton 2019)” .

Ce qui reste clair est que les décideurs français craignent que leur langue recule et agissent avec tous les moyens possibles pour la survie de leur influence linguistique et leur terrain de prédilection est l’Afrique.

Souvenez-vous, il y a quelques années, un soi-disant centre de recherche se fend d’une publication sur les langues africaines, dans laquelle les locuteurs du Pular n’étaient que 4 millions en Afrique. Et le mot maninka (Mandingo, Dioula, Bambara) n’y figurait pas. C’était une blague.

Seuls les africains sont encore accrochés aux langues coloniales, et pourtant les scientifiques ont démontré clairement que le fait d’apprendre dans sa langue maternelle est plus avantageux, mais nous manquons de courage pour faire des réformes qui s’imposent. 

Pourquoi s’étonner alors de la baisse du niveau de nos élèves et étudiants ? Incohérence !

Le français est un atout pour nous si nous nous en servons intelligemment. 

À cause de son mauvais usage, il est devenu l’handicap de notre développement.

Min mi suɓike winda janga e haala pular fii ɓamtal gendi am.

Faire la promotion de sa langue maternelle ne signifie pas qu’on est contre les autres langues ou qu’on est francophobe, au contraire je suis promoteur d’ ADLAM?????, un amoureux de la France, je suis un francophile et je ne me considère pas francophone, je suis un Pularophone.

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Lamarana DIALLO

Abidjan Côte d’Ivoire 

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