Guinée: Le pays où les martyrs sont oubliés, raillés et utilisés.

Il y a juste un an que le président Alpha Condé faisait tomber son dernier masque. Il s’agit bien de la date du 22.03.20 où se sont tenues les élections législatives, cumulées au référendum illégitime qui a permis à l’actuel président de la République de Guinée, d’obtenir son troisième mandat. 

Il eut à montrer ce jour qu’il était prêt à tout, pour faire passer son coup d’état constitutionnel. Et c’est pourquoi beaucoup de jeunes guinéens ont eu à perdre leur vie en ce jour du 22.03.20. 

Les violences et violation des droits de l’homme étaient tellement graves que l’on avait l’impression d’être gouverné par un despote narcissique, atteint de sénilité avec un pouvoir exsangue et pathologique qui ne recule devant rien pour faire asseoir son autorité hégémonique. 

Élections à huis clos, tueries, viols, pillages, enlèvements, division, haine, tout était ce jour admis par cet homme pour faire passer son projet de coup d’état constitutionnel. 

De Conakry à N’Zérékoré en passant par Labé, Kindia, Mamou, il fallait étouffer dans l’œuf tous ceux qui étaient opposés au projet du tripatouillage constitutionnel. 

Mr Alpha Condé à travers ces sous-dictateurs tels que Mr Damaro Camara a prouvé ce jour qu’il savait être brûlant avec des liaisons dangereuses, comme de la glace. Et qu’il avait autour de lui que des personnes carbonisées par des sentiments glacés, d’où son indifférence face aux violences du 22.03.20. 

Un an après l’obtention de son tripatouillage constitutionnel, les victimes de ce jour sont reléguées tout simplement aux oubliettes. 

L’État guinéen ne rendra non seulement jamais justice pour ces personnes assassinées et les coupables ne seront jamais inquiétés.

Et quant à l’opposition politique, elle fait aussi preuve d’une indifférence grave face à ces nombreuses victimes telles que: Boubacar Diallo, Hafiziou Diallo, Mamadou Oury, Mamadou Baïlo Diallo, Thierno Hamidou Bah, Thierno Oumar Diallo, Issa Yero etc… 

Dans ce pays, tout semble être mis en place pour que le peuple ne regrette pas ses martyrs et cela depuis 1958.

Le peuple de Guinée s’est habitué à oublier les martyrs, les victimes d’injustice, de barbarie et d’inégalités.

Ce peuple est guidé par des acteurs politiques incapables de ressentir au plus profond de leur cœur l’injustice que subissent les guinéens qui ont fait le choix de se battre à leurs côtés pour qu’enfin naisse en Guinée, un État avec âme et respectueux des droits humains.

Ils sont tout simplement sans respect et reconnaissance vis à vis de ceux qui ont péri pour que la Guinée devienne une terre où plus personne ne doit mourir pour fait de manifestations. 

Le cas des victimes du 28 septembre 2009 est illustratif de cette attitude immorale des acteurs politiques guinéens. 

Et c’est pourquoi, il serait très difficile de parler de réconciliation nationale dans ce pays, car les plaies béantes sont très nombreuses et ont du mal à se refermer. 

C’est pour toutes ces raisons, qu’il est facile pour un despote à l’état embryonnaire de devenir une fois arrivé au pouvoir un tortionnaire avec une grande capacité de pouvoir fomenter la servilité, la cruauté et l’idiotie des extrémistes haineux . Et ils savent tous qu’en Guinée les martyrs d’hier peuvent devenir les bourreaux d’aujourd’hui.

Mieux, le peuple de Guinée refuse d’enrichir sa mémoire, polir son esprit et former son jugement pour éviter d’égaliser la voix des cadres traîtres à la voix des hommes politiques intègres et patriotes. 

Alors pas étonnant qu’un an après que toutes ces personnes soient tombées, le nombre de victimes du régime guinéen continue d’augmenter. 

On a l’impression d’ailleurs qu’en Guinée plus les oppressions se suivent plus elles se ressemblent.

Or, toute forme d’oppression d’un peuple ou même d’un simple individu est l’oppression de tous et on ne peut violer la liberté d’un seul sans violer la liberté de tous. 

Et les lois arbitraires, la tyrannie et l’oppression dont le régime guinéen fait usage devraient en temps réel être petits comparées au pouvoir de défense de la liberté d’un peuple averti.

Car, il ne saurait y avoir  d’armures plus solides contre l’oppression plus que la solidarité, elle demeure un outil merveilleux pour lutter contre une dictature. 

Si nous voulons conserver notre liberté, nous devons protéger même nos ennemis de cette nouvelle oppression en Guinée. Et si l’on ne s’y astreint pas, ils créeront un précédant tortionnaire qui nous atteindra plus violemment. 

Que dieu sauve le peuple de Guinée de ses démons.

Répos éternel aux victimes des assassinats du 22.03.20. 

#AISSATOU CHÉRIF BALDE.

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