Vu le manque de pédagogie, de responsabilité et l’écart de langage de certains politiciens guinéens avec des propos insensibles, irresponsables et incendiaires, la haine y trouvera toujours refuge et deviendra plus puissante que la politique elle-même.
Et pourtant la crise d’ordre politique, socio-économique et sanitaire qui y prévaut devrait amener les acteurs politiques guinéens à mesurer l’ampleur des dégâts de ce genre d’attitudes et de langage, pour faire de l’intérêt du peuple de Guinée la priorité des priorités.
Mais chacun des acteurs politiques guinéens refuse d’y penser préférant privilégier et prôner la division, la haine entre les guinéens.
Cette situation comme jadis les maîtres coloniaux les arrange, puisqu’ils peuvent à travers l’ethnocentrisme politique bénéficier du soutien de leurs militants. Ils peuvent donc également s’éterniser au pouvoir ou à la tête de leur parti, même s’ils brillent par de l’incompétence notoire ou deviennent par manque de stratégies fiables, des perdants éternels.
Et c’est pourquoi d’ailleurs, le seul point commun des acteurs politiques guinéens sans exception est le fait d’avoir un problème pour chaque solution. Ce qui fait qu’ils sont depuis l’indépendance de la Guinée incapables de trouver des solutions appropriées aux problèmes des guinéens.
L’image qu’ils donnent de la politique en Guinée, le manque de culture politique du peuple de Guinée, son manque de discernement, ou encore son attachement à l’ethnicité font que les mauvais politiques chassent les bons.
L’autre problème dans ce pays provient du fait que le Guinéen a arrêté de penser responsable et citoyen, car préférant se tourner vers des politiciens opportunistes, claniques, ethnicistes et despotiques qui ne connaissent, et ne soucient point de leur vie. Ils se servent juste du peuple pour soit garder leur privilège ou chercher à en avoir.
Certes le président Alpha Condé fait partie des problèmes de notre chère nation, mais beaucoup autour de lui et dans le milieu politique guinéen font aussi partie des problèmes guinéens.
Car la Guinée souffre énormément de manque d’hommes politiques crédibles, intègres et conscients capables de rassembler le peuple de Guinée au-delà de leur base électorale.
Dans une telle situation, il est quasiment impossible de construire une nation unie, prospère et forte, permettant d’édifier un État respectueux des droits de l’homme et des principes fondamentaux d’un système démocratique et dans laquelle nous apprendrons à puiser nos forces dans nos différences.
Ainsi, la Guinée ne connaîtra jamais le développement, la stabilité et l’unité tant que c’est ce genre de politiciens inconscients, tribalistes, divisionnistes qui continueront à s’accrocher au pouvoir ou occuper le paysage politique guinéen.
Le professeur Alpha Condé partira, mais nos problèmes resteront, car la Guinée est malade et victime de son élite ethniciste et clanique.
La Guinée n’a certes pas besoin de sauveur pour sortir de cette situation, mais la manière dont notre pays est gouverné, la manière dont le paysage politique guinéen fonctionne, doivent changer radicalement.
Il nous faut un renouvellement fondamental, si nous voulons avoir un État avec âme. Et ce changement doit commencer avec les politiciens et aller au-delà.
#Aissatou Chérif Baldé.