La Guinée un pays sans Etat, une population sans espoir ?

En Guinée les années se suivent, mais les problèmes restent les mêmes!

Depuis les élections présidentielles de 2010, la Guinée vit entre violence inédite, instabilité politique, impunité et corruption incessante où opposition et mouvance s’accusent mutuellement d’être à la base de la tragédie et l’instabilité politique que vit ce pays depuis l’arrivée du président Alpha Condé au pouvoir. 

Mieux la décision du pouvoir guinéen de faire de l’alternance démocratique pacifique lettre morte, suivie par après de la reconduite par le président de la république Mr Alpha Condé de la presque totalité de tous les membres du gouvernement sortant de Kassory Fofana, poussent l’incertitude et le désespoir à gagner davantage du terrain tout en présentant la Guinée sous une physionomie de plus en plus inquiétante. 

La situation semble depuis le lendemain du 18.10.20 se dégrader davantage parce que le premier responsable de l’État  Mr. Alpha Condé, malgré la situation crisogène qui y prévaut, soldée de perte en vie humaine, d’emprisonnement d’opposants politiques, de morts de prisonniers politiques, de restrictions des libertés individuelles, refuse  de faire profil bas pour décanter la situation et surpasser cette période de crise et préférant ainsi montrer des tendances de plus en plus autoritaires. 

Et pourtant la population guinéenne vouait à son arrivée à la tête de l’Etat guinéen (si Etat y’en a), un avenir prometteur. 

Car quoiqu’on dise, il fait partie de  cette classe politique guinéenne qui a œuvré à l’instauration d’un système démocratique en Guinée. 

Sauf que, cet espoir s’estompe peu à peu, laissant place à un désespoir total de la population et surtout la couche juvénile qui se trouve aujourd’hui confrontée à toute sorte de maux (chômage, violence, manque d’éducation, immigration clandestine) d’une nation sans Etat. 

Parlant de l’immigration, les jeunes guinéens continuent de perdre leur vie en méditerranée et dans l’indifférence totale du gouvernement guinéen. Depuis le début de cette année 2021, sur la route de l’Europe, une quinzaine de jeunes guinéens sont portés disparus dans la mer méditerranéenne.  

Pendant ce temps, la population guinéenne voit s’agiter les élites politiques exposant leur style de vie luxueux de façon ostentatoire. Mais sur le terrain, le quotidien du peuple tarde à changer.  

Les routes goudronnées, les écoles ou les hôpitaux sont toujours aussi rares dans le pays. Certaines régions de la Guinée vivent en marge de tout progrès. Et le temps semble s’arrêter dans ce pays… 

Pourtant, avec un nombre record de ministres et de partis politiques pour une population d’environ 12 millions d’habitants, les cadres ne manquent pas.

Mais la Guinée est gangrenée par la corruption, l’ethnocentrisme, le népotisme, le clientélisme. « Chacun veut sa part du gâteau ». Il est évident que les ambitions personnelles l’emportent sur le souci d’édifier un État stable dans la continuité et de répondre aux besoins de la population.

Et dans ce pays fort de plusieurs peuples différents, où l’identité ethnique prime encore sur l’identité nationale, tout incident peut déboucher sur des violences interethniques.

Mais les acteurs politiques guinéens n’y prêtent pas attention, puisque issus tous de cette génération qui depuis plus de 62 ans pille le pays, pratique la politique du ventre pour instaurer un système de patron-client entre eux et leurs militants.. Et qui par manque de culture politique, d’identité nationale commune forte et d’éducation, n’a d’autre choix que de suivre une classe politique inefficace et irresponsable. Une classe politique habituée à des compromissions contre nature pour avoir des postes ministériels ou pour accéder au pouvoir. 

Des faits qui mettent en évidence que la Guinée est un pays où l’ordre des choses est fortement perturbé. Un désordre, une image de la décadence que vit le pays , voulu pour désorienter et semer plus de chaos. 

De la violence postélectorale en passant par la grève cyclique des enseignants, le non respect de l’alternance démocratique, la défiguration de la démocratie guinéenne, la violation grave des droits de l’homme, la corruption, la division démontrent ici à suffisance que le choix de Alpha Condé a pris de l’eau. 

Ce pays est surtout malade de son élite ethniciste et clanique qui à cause de la lutte factionnelle, exacerbée et une montée des tensions sociales et politiques pour le contrôle suprême de l’État contribue à façonner la société guinéenne  comme jadis le colon “diviser pour régner”.

Pour cette classe politique, l’édification d’un État de droit n’est point leur soucis et c’est pourquoi d’ailleurs, elle tolère les contournements des lois, la substitution des lois de la République par des accords et maintenant la défiguration de la démocratie guinéenne et cela de manière très subtile. 

Il est alors impératif et urgent d’avoir une nouvelle classe politique efficace et responsable en Guinée qui suppose des individualités intègres et compétentes en la matière.

Car il faut comprendre que, à part quelques nominations aux postes ministériels ou de premiers ministres, les femmes et hommes politiques, crédibles, engagés en politiques n’ont jamais eu l’opportunité de tenir les gouvernails de ce pays. 

Les partis politiques d’opposition à cause de leur ego démesuré, suivi d’amateurisme,  d’incohérence et d’inefficacité tardent à se constituer en un vrai contrepoids politique.

Certains de ses responsables politiques ne voyant actuellement aucune perspective d’avenir, puisque le gouvernement guinéen organise des élections qu’elle gagne, encouragerait le clanisme, le népotisme, se rallient sans gêne au pouvoir du président Alpha Condé pour faire de la politique du ventre. Et c’est pourquoi l’alternance démocratique pacifique est devenue entre autres lettre morte. 

Alors de fil à aiguille, la contagion gagne et s’installe dans l’esprit des acteurs politiques et est devenue une règle, puisque tous les ministres déchus de Alpha Condé deviennent tous des politiciens ou adhèrent au parti du chef de fil de l’opposition. Ainsi, s’ensuit l’impunité qui favorise la corruption, la transhumance politique et fait de Mr Alpha Condé un chef d’état éternellement opposé qui n’a pas le courage de faire de son slogan “gouverner autrement”, une réalité. 

Les gouvernants en Guinée deviennent alors des corrupteurs et des corrompus à la fois. Tel est le cas aujourd’hui en Guinée.

Quelle leçon et quel message du civisme, de moralité, d’éthique et d’intégrité venant au plus haut sommet de l’État qui n’hésite pas à soudoyer à coup de millions de francs guinéens pour parvenir à ses fins ! Et après on s’étonne de la propagation de l’incivisme, de la corruption à la nabayagate!

Et pour déboulonner ce système mafieux en Guinée, il faut  avoir des hommes et femmes politiques forts de caractères et engagés, intègres et crédibles. Car on ne peut pas se passer d’une classe politique quelque soit la dégradation économique et sociale du pays et quelque soit le témoignage négatif qu’ont laissé certains responsables politiques.

Favoriser l’alternance de nature à donner une bouffée d’oxygène à la classe politique en friche, avec une autre manière de faire de la politique autrement, reste incontournable. Le Renouveau, reste donc la seule solution crédible pour redorer son blason et renouer confiance avec le peuple.

Il est vrai que je suis de ceux qui jettent toujours des pierres à la classe politique, tout parti confondu. Mais ma démarche s’inscrit dans une pensée positive pour la refondation et le renouveau de la classe politique guinéenne et travailler au renouvellement des ressources humaines.

« Faire de la politique c’est faire le choix de servir son pays et non se servir de son pays pour des raisons égotiques et égoïstes ». C’est un engagement dans un esprit de responsabilité.

Un pays ne peut pas se passer de sa classe politique:«ce n’est pas une question d’hommes, d’époque ou d’appartenance régionale, ethnique ou socio- culturelle, mais un principe habité dans un état d’esprit de service et de responsabilité »

#Aissatou Chérif Baldé

Un commentaire

  1. Nickel ? ma soeur chérie la combattante infatigable pour l’instauration d’une véritable démocratie en Guinée.

    Chapeau ? pour toi

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