Les élections qui sont en temps réel la pierre angulaire de la démocratie, puisque c’est à travers elles que le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple se manifeste aisément, sont malheureusement depuis l’avènement en Guinée du multipartisme au début des années 90 source de conflit.
Ainsi depuis 1990, les élections entraînent souvent des affrontements meurtriers avec un spectacle très triste mettant à mal l’évolution démocratique en Guinée. Et avec le pouvoir despotique de Mr Alpha Condé , la tenue des élections est devenue synonyme de conflit, d’affrontement meurtrier.
Donc un fait cauchemardesque pour les populations guinéennes et surtout celles qui militent pour l’opposition politique.
Et ce qui donne l’impression que les peuples de Guinée désabusés aujourd’hui par la situation commencent à regretter l’époque du monopartisme, du parti-État, où de tels conflits ne pouvaient pas paraître puisque le vainqueur des élections étaient connu d’avance et qu’il n’y avait qu’un seul parti qui participait aux élections.
En effet, on avait pourtant cru qu’avec l’arrivée de l’opposant historique à la tête de l’État, les guinéens n’allaient plus faire face à de tels conflits puisqu’il, en a été victime de par le passé.
Sauf que la réalité semble être tout autre aujourd’hui en Guinée. Et avec le pouvoir actuel, les élections continuent de plonger la Guinée encore aujourd’hui dans une situation conflictuelle, une crise électorale récurrente.
Et pourtant les élections étant cet instrument à travers lequel le peuple doit librement exprimer son choix ne doit pas être perçues comme source de conflit ou utilisées comme telles, puisqu’elles doivent forcément être très fréquentes dans un processus démocratique.
À l’évidence, les acteurs politiques guinéens en premier lieu Mr Alpha Condé passent par tous les moyens pour faire du processus électoral, une source de division, de haine, d’affrontements meurtriers. L’attaque du cortège de l’opposant guinéen Mr Cellou Dalein Diallo à la rentrée de la ville de Kankan hier 11.10.20 sont illustratifs de cet état de fait.
Ce qui pousse à se demander, pourquoi les élections qui sont censées favoriser un cadre nouveau, sont sources de violences et de haines?
Pourquoi les élections au lieu de stabiliser, déstabilisent
le plus souvent en Guinée ?
Au fait les causes de cette situation crisogène liée à l’organisation des élections en Guinée sont surtout très variées. Mais elles ne sont pas propres à la Guinée, puisque dans beaucoup de pays africains, elles font parties de ce qu’on appelle la violence politique, qui est une forme de conflits anarchiques et destructives, destinée à atteindre
un but politique, comme paramètre de la stratégie. Et ce genre de violence politique vise le contrôle du pouvoir politique en passant par la force. L’élection présidentielle de 2010 en Guinée ou encore celle de 2011 en Côte d’Ivoire constitue un exemple très illustratif de ce genre de violence. Et Mr. Alpha est aujourd’hui le parrain de cette violence.
À l’évidence, cette violence politique voulue et entretenue par le pouvoir guinéen est favorisée par le manque de culture politique, citoyenne des guinéens, par l’appétit du pouvoir chez les leaders politiques et les tenants du pouvoir, et surtout par la lutte du contrôle des structures en charge d’organisation des élections.
En effet, l’accent doit surtout être mis sur le manque de culture
politique démocratique des guinéens qui demeure l’une des causes principales de ces crises électorales émaillées d’affrontements souvent meurtriers. Et le manque de culture politique constitue un véritable frein à l’enracinement du pluralisme en Guinée qui se traduit par le manque d`éducation
démocratique de la population guinéenne. Une population qui a malheureusement une méconnaissance des règles démocratiques telles que : la liberté de presse et de l’information, l’existence de l’alternance véritable
du pouvoir, le respect de la constitution, l’existence de plusieurs partis politiques
aux idéologies différentes qui luttent sainement pour la conquête du pouvoir, la séparation réelle des pouvoirs , le respect de la dignité humaine, la liberté de travail etc…
Plus inquiétant encore est le fait que cette méconnaissance des règles de la démocratie soit observée même chez les intellectuels notamment les leaders politiques, une situation qui complique donc l’émergence d’une société démocratique en Guinée. Car la classe politique guinéenne caractérisée d’ores et déjà par une déficience morale et intellectuelle, font une très mauvaise appréciation du jeu démocratique. Et leur appréciation est souvent
liée à la satisfaction de leurs intérêts égoïstes. Étant d’ailleurs toujours de mauvaise foi, ils nagent dans le dilatoire,oubliant qu’ils sont d’abord des formateurs et des exemples et feignant de comprendre qu’ils sont en face d’une population à presque 80% analphabète, privilégiant ainsi leurs ambitions et droits par rapport à leurs devoir.
L’autre facteur encourageant cette violence électorale est lié à l’appétit du pouvoir du guinéen. La plupart des hommes politiques guinéens à l’image de Mr Alpha Condé ont des comportements despotiques et autoritaires. Le pouvoir rien que le pouvoir sans conviction aucune, sans un idéal semble être le leitmotiv du politicien guinéen en l’occurrence Mr Alpha Condé. Tellement ils sont obnubilés par le pouvoir d’État, ils oublient tout autour d’eux et perdent le sens même de leur humanisme.
L’État étant dans ce contexte, la seule source de revenus intarissable et le seul
moyen d’enrichissement rapide, chacun se transforme donc en politicien et pense avoir la capacité de la gestion des services publics. Car ils savent qu’une fois avoir occupé un poste ministériel, de DAF, de DG ou une fois devenu Président le
de la République , ils seront libres de dilapider les ressources de l’État sans être inquiétés. Ils savent qu’en Guinée lorsqu’on est président de la République ou ministre outre le budget officiel qui permet le fonctionnement du pays, on dispose facilement d’un budget spécial qui échappe à tout contrôle fiscal. Ils disposent donc d’une caisse noire qui leur permet d’acheter une clientèle politique. Ensuite, être au pouvoir est un moyen de placer dans l’administration publique tous ses proches. Encourageant ainsi le népotisme, le clientélisme. L’actuel président de la République Mr Alpha Condé et son premier ministre Kassory Fofana sont l’incarnation de ces pratiques nocives.
Ainsi le pouvoir devient cet instrument qui confère honneur et prestige à son détenteur.
Et c’est pourquoi les chefs leaders se battent pour être la clé de voûte de leur société et de leur clan mais jamais pour être un chef d’état. Et dans ce contexte les élections deviennent forcément un champ d’affrontement. Un fait qui explique d’ailleurs pourquoi l’actuelle première Dame guinéenne Madame Djené Kaba ou encore le premier ministre Mr Kassory Fofana se distinguent pendant cette période électorale par un écart de language inédit, teinté de haine et de mépris.
Un autre facteur qui est à la base de ces crises électorales à répétition en Guinée est lié au contrôle des structures ayant
en charge les élections telle que la CENI, qui demeure tant au niveau des opposants que du pouvoir un aspect de leur « programme de gouvernement ».
En effet, le contrôle de ces structures focalise leur attention, créant ainsi la suspicion et la méfiance entre eux. Et dans cette bataille fausse ou vraie que livre l’opposition et chaque partie voulant vaille que vaille avoir une mainmise sur le dispositif électoral, la tension devient extrême et insoutenable depuis 10 ans pour la population guinéenne .
Ainsi dans ce bras de fer si bras de fer y’en a ,on aboutit le plus souvent à une absence de dialogue inclusif et constructif, chaque partie campant sur ses positions. S’appuyant alors sur les forces régaliennes, le pouvoir impose ses points de vue en accaparant tout le déroulement du processus électoral.
Certes dans une telle situation crisogène, il existe outre ces facteurs cités ci-dessus, d’autres qui sont exogènes tels que le rôle de la communauté internationale qui manque de tact et de transparence dans la gestion de telle crise, mais aussi et surtout le rôle de la presse internationale qui ayant des objectifs inavoués tentent souvent de travestir les informations selon une vision dictée par leur gouvernement et envénimant ainsi la tension.
Mais nonobstant cet état de fait les facteurs endogènes cités ci-dessus sont plus déterminants dans la naissance d’une telle crise.
En somme, face aux insuffisances des systèmes électoraux en Guinée avec pour conséquence une crise électorale sans fin, la subvention par l’état des Organisations de la Société Civile, l’engagement des jeunes à assumer plus de responsabilité, la formation de la population par le pouvoir, la société civile et les partis politiques en vue de promouvoir l’émergence d’une culture politique citoyenne sont d’une impérieuse nécessité.
Le gouvernement guinéen, les leaders politiques surtout les jeunes leaders doivent s’engager à œuvrer pour des élections inclusives, apaisées et participatives en Guinée, pour pousser les autorités guinéennes à institutionnaliser le dialogue politique, dans le respect des règles du jeu démocratique, pour éviter qu’à chaque fois qu’un conflit électoral se pose, qu’il ne soit remplacé par un accord.
Il faudra aussi nécessairement encourager à cet effet, l’alternance au sein des partis politiques, pour empêcher la pérennisation des présidents de partis politiques à l’image de Mr Alpha Condé. Car en Guinée une fois président de parti politique, toujours président.
Et l’État guinéen, si État y’en à doit surtout travailler sur la formation et la compréhension du fonctionnement des systèmes électoraux des leaders politiques, et des citoyens guinéens en général, car ils en manquent profondément.
Enfin, les autorités guinéennes sous un autre régime bien évidemment, doivent mettre en place un mécanisme juridique de lutte contre la fraude électorale, notamment par l’élaboration de codes électoraux consensuels, tout en renforçant l’indépendance de la CENI.
À défaut les élections continueront à empêcher l’enracinement de la démocratie en Guinée et resteront source de conflit, de diversion et de division en Guinée.
Et le faux opposant historique guinéen galvanisé par ses sbires sans foi ni loi continuera à réprimer le peuple.
#Aissatou Chérif Balde .
Alpha Condé il lui reste d aller à la C.P.I