La CROISSANCE: ce qui va soutenir l’économie guinéenne

Depuis que je dénonce les tares du régime actuel guinéen, j’entends très souvent les défenseurs du régime guinéen me lancer à la figure, qu’en lieu et place des critiques, il faut plutôt faire des propositions. Et pourtant une dénonciation selon la logique des choses peut être perçue comme une proposition du moment où l’on critique ce qui ne va pas , afin que la situation s’améliore n’est ce pas.

Nonobstant cet état de fait, j’ai pensé à paraphraser quelques idées pouvant soutenir la croissance économique pour sortir la Guinée du trou d’air, même si cela semble être compliqué avec le gouvernement incompétent de Conakry.

Ainsi pour avoir une croissance soutenue pour lutter efficacement contre la pauvreté dans un pays comme la Guinée, l’objectif est de porter le taux de croissance à deux chiffres, afin de créer les conditions idéales pour une large redistribution des richesses.

Cette croissance devra être à la portée de l’économie nationale si la priorité est donnée à la réhabilitation et au renforcement des capacités dans le Secteur privé national, l’Agriculture, l’Energie et l’Industrie. Ainsi, il faudra commencer par accorder une place de choix à la promotion des PME et TPE à travers le développement d’un partenariat gagnant et inclusif avec le secteur privé national.

En effet les PME/PMI représentent un levier important dans le développement économique de notre pays. Malgré ses potentialités, ce segment d’entreprises reste confronté à des difficultés d’accès au financement, aux marchés, à l’investissement et aux débouchés commerciaux. Pour y palier, il faut faire des PME de véritables moteurs de la croissance, en apportant un appui affirmé aux opérateurs économiques nationaux à travers :

une concertation permanente et un dialogue proactif avec le Patronat ;

une assistance aux PME/PMI dans les efforts de renforcement de leurs capacités managériales et technologiques ;

la mise sur pied d’un réseau organisé de PME/PMI pour promouvoir les clusters et des « champions nationaux » à l’instar des économies émergentes ;

la participation des PME/PMI dans les secteurs stratégiques et les grands projets structurants ;

l’application effective du principe de la préférence aux PME nationales par un pourcentage à déterminer pour les marchés publics à l’instar des pratiques internationales en la matière.

Il faut aussi parvenir à lever les contraintes qui entravent le développement du secteur agricole (difficultés d’accès à l’eau, à la terre et au financement pour instaurer une véritable agriculture moderne et inclusive) reposant sur :

une véritable réforme foncière en mettant les intérêts et besoins des populations rurales au cœur de celle-ci ;

le développement de la mécanisation et de l’irrigation agricoles ;

la fourniture d’intrants agricoles en quantité et en qualité à des prix accessibles;

l’organisation efficace des circuits de transformation, de commercialisation et de conservation des produits agricoles et halieutiques ;

la création d’une structure adaptée de financement de l’économie agricole.

Par ailleurs, la situation actuelle de la production de l’énergie en Guinée est plus que désastreuse en dépit des potentialités avérées et reconnues. Pour ce faire il est impératif de faire le rattrapage du déficit énergétique une priorité en vue d’augmenter les capacités de production de notre économie à travers :

l’accroissement de la production d’électricité en s’appuyant en priorité sur la valorisation du potentiel hydroélectrique ;

la valorisation des énergies alternatives telles que les biomasse, l’énergie solaire;

l’extension et la modernisation des installations et équipements de transport et de distribution.

Le secteur industriel guinéen quant à lui est caractérisé par une conjonction de difficultés conduisant souvent à une cascade de fermetures d’entreprises. Il s’y ajoute une production insuffisamment compétitive, une faiblesse dans le système de promotion et de l’innovation technologique et le coût élevé des facteurs de production notamment l’énergie.

Il s’agira de proposer une politique industrielle de développement qui repose entre autres sur :

une politique de relance des activités industrielles dans des conditions assurant une plus grande compétitivité et la possibilité de reconquérir des marchés extérieurs ;

le renouvellement des outils et parcs industriels ;

le développement des services financiers de qualité capables de mobiliser les ressources financières nécessaires pour accroître la demande de capitaux d’investissements dans ce secteur en particulier.

Mr le Président Alpha Condé après bientôt 10 années passées à la tête de l’État guinéen, si État y’en à, votre bilan reste mitigé, du moment où aucun de ces secteurs cités ci-dessus n’ont pu sortir la Guinée du trou d’air. Et cela en dépit des milliards de francs guinéens investis dans ces domaines comme celui de l’énergie.Pas étonnant, lorsque l’incompétence, la médiocrité, l’ethnocentrisme politique, le népotisme, le clientélisme demeurent les critères de recrutement pour servir l’État.

Il est sûrement ainsi, parce que vous n’avez certes jamais eu pour ambition de réorienter notre modèle de développement vers la construction d’une société démocratique et d’une économie, à la fois productive et inclusive, où chaque guinéen disposera d’un accès à la richesse et à son bien-être.

Aissatou Chérif Balde la politique autrement.

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