Projet de 3ème mandat en Afrique francophone: Silence on prend acte en Guinée et volte-face en Côte d’Ivoire !

Partout dans le monde le soucis majeur d’un président sortant est beaucoup plus axé sur le bilan qu’il doit laisser à son peuple.

Sauf que dans les pays francophones d’Afriques sous tutelle de la France neocolonialiste, le soucis majeur de ses presidents despotiques tel que Alhassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Alpha Condé de la Guinée est de trouver les voies et moyens pour se pérenniser au pouvoir et même si cela était contraire à la volonté du peuple.

Alhassane Ouattara en bon président sous ordre de la France-Afrique a fait le jeudi 06.08.20 une volte-face assourdissante en annonçant sa candidature pour un troisième mandat après son tripatouillage constitutionnel de 2016 suivi par après de son annonce retentissante qu’il avait faite en mars dernier devant le Congrès ivoirien réuni à Yamoussoukro. Voici un extrait de ses propos tenus lors de cette grande réunion de Yamoussoukro en mars dernier: « En conséquence … (il est interrompu à plusieurs reprises par certains députés) en conséquence, je voudrais vous annoncer solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle …. (il est de nouveau interrompu), à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération ».

Et cette volte-face de Ouattara se passe tenez-vous bien sous le silence coupable de ses maîtres français, qui aiment se faire passer pour des donneurs de leçons en matière de démocratie en Afrique et pourtant ils parrainent au nom de la France-Afrique tous les présidents dévots despotiques de l’Afrique francophone coloniale et impose d’ailleurs au prix du sang des peuples africains ses sous-préfets mal élus, illégitimes, neocolonialistes pour étouffer la liberté des peuples d’Afriques, l’exploiter, l’exclavagiser, l’appauvrir avec des indépendances confisquées dans le but d’enrichir l’oligarchie française et de maintenir les peuples d’Afriques dans la dépendance totale.

Et quand est il de la Guinée de l’opposant historique guinéen Mr Alpha Condé?

Malheureusement ce pays avec en sa tête un président aussi despotique, néocolonialiste ne fait  pas exception, car celui qui se nomme le « Mandela » de la Guinée, veut aussi venir gonfler la liste si longue des présidents dictateurs africains à vie tout en entretenant le flou autour de la question de 3ème mandat , comme c’est fût le cas d’ailleurs avec le tripatouillage constitutionnel, puisqu’il aurait annoncé le jeudi 06.08.20 lors de la clôture du congrès de son parti politique le RPG qu’il prenait acte de l’envie de sa famille politique de le voir remettre la pendule à zéro, afin d’être à nouveau candidat pour un nouveau et troisième mandat.

Mais contrairement à son homologue Alassane Ouattara, il n’a pas totalement le soutien de ses maîtres français, puisque les ressources minières guinéennes sont aujourd’hui beaucoup plus concentrées dans les mains des russes, des chinois, que celles des français. Donc l’intérêt de la France en Guinée est très minime comparé à la Côte d’Ivoire qui elle demeure depuis la proclamation de son indépendance confisquée l’antichambre de la France impérialiste en Afrique.

Mieux Mr Alpha Condé sait certes  porter son costume de président neolonialiste, mais il refuse de jouer, d’assumer pleinement ce rôle, comme c’est le cas d’ailleurs avec Ouattara ou Macky Sall.

Et pourtant contrairement à Mr.. Ouattara, il a un parcours atypique puisqu’il aurait combattu pendant 40 ans dans le but de venir insuffler au peuple de Guinée cette lueur d’espoir de vivre dans une société prospère, que ce peuple attend depuis 61 ans. Un combat qui lui a valu le nom de l’opposant historique.

Or, depuis son arrivée au pouvoir cette lueur d’espoir s’est estompé petit à petit laissant place à un désespoir et un désenchantement au sein d’une société guinéenne à la recherche d’un homme providentiel.

Coincé aujourd’hui entre une opposition en manque d’orientation, de stratégie et une panoplie d’anciens et nouveaux prédateurs de l’économie guinéenne, le faux « Mandela guinéen » prend soin de gouverner de manière tout à fait opposé aux idées qu’ils professaient auparavant. Il a du mal à se rester fidèle, car il agit aujourd’hui de façon égoïste et égotique. Et il semble, par manque d’amour propre pour la Guinée, avoir besoin d’être autorisé par son entourage nuisible ou encore la fausse communauté internationale à prendre des responsabilités politiques, et pourtant s’il était surtout soucieux du devenir de son peuple, il n’aura point besoin d’un troisième mandat, ainsi il aurait pu être effectivement le « Mandela guinéen » en ouvrant  pour une première fois en Guinée la voie à une alternance démocratique pacifique sans effusion de sang.

Il devrait plutôt aujourd’hui se soucier du bilan qu’il allait laisser au peuple de Guinée ; et un bilan qui se voulait d’être le résultat d’un modèle de développement orienté vers la construction d’une société démocratique, unie, solidaire, d’une économie à la fois productive et inclusive permettant à chaque guinéen d’accéder à la richesse et à son au bien-être.

Malheureusement tel n’est pas le cas aujourd’hui, car la Guinée a pour une énième fois de son histoire le désavantage, de se présenter sous une physionomie de plus en plus inquiétante. Son contexte  est en effet marqué  par des déséquilibres aussi bien économiques (hausse des prix, déficit des comptes publics et extérieurs, gabegie , détournements de deniers publics, fermeture en cascade d’entreprises nationales, difficultés d’accès au financement et aux marchés publics pour les PME/PMI, etc.) que sociaux (chômage persistant des jeunes, pauvreté galopante dans les zones périurbaines et rurales, insécurité, situation précaire des femmes et des retraités, grèves cycliques dans le secteur de l’enseignement , faible prise en charge de l’économie populaire et informelle dans les politiques publiques, etc.).

Alors comment peut-on penser lorsqu’on est sensé et lucide à s’éterniser au pouvoir avec un tel bilan?

Et pourquoi l’alternance doit rester après 61ans d’indépendances lettre morte ou bien se faire dans le sang dans les pays sous tutelle de la France en Afrique ?

Une chose est certaine, ce comportement antidémocratique de ses présidents subalternes de la France-Afrique n’augure rien de bon pour les peuples africains.

Cette incapacité chronique de l’élite guinéenne, africaine francophone à respecter l’alternance démocratique pacifique demeure aujourd’hui l’une des causes graves de l’instabilité politique dans cette région.

Et elle va perdurer puisque dans le contexte de la Françafrique, cette démocratie de façade ou tout change pour que rien ne change, permet d’ailleurs de faciliter les systèmes de pillage occultes de l’Afrique et les « amis » des grandes démocraties comme la France vont bientôt intervenir en Côte d’Ivoire quand l’autorité de Ouattara sera légitimement contestée au nom de l’alternance et en Guinée ce sera silence entretuez-vous barbares! Nous n’y avons aucun intérêt et parmis l’opposition guinéenne il n’y a aucun Laurent Gbagbo.

Peuple d’Afrique francophone vous n’êtes pas libre !

#Aissatou Chérif Balde la politique autrement.

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