La Guinée de demain, dans la prospérité et la solidarité, passe par une transformation sociale, économique et structurelle qui s’articule autour de l’unité nationale, la démocratie et la bonne gouvernance pour une économie durable et dynamique pouvant créer le plein emploi pour les jeunes.
Seul la création de l’emploi pour les jeunes peut redonner espoir à la jeunesse guinéenne, qui sera ainsi plus forte pour multiplier ses succès sur l’échiquier des grandes nations et porter plus haut la voix de la Guinée.
Ainsi le soucis de chaque dirigeant sensé devrait faire du plein-emploi des jeunes guinéens, son objectif principal.
Mais malheureusement tel n’a jamais été le cas des dirigeants guinéens et leurs échec dans ce domaine est plus que cuisant et surtout ces 10 dernières années où le pouvoir politique cultive sans gêne la culture de la dépendance et de la mendicité dans la société guinéenne. Une mentalité qui impacte très sérieusement la construction sociale des jeunes en Guinée.
En effet, la mentalité du travail ou celle du dur labeur a été de nos jours, remplacé par l’esprit de facilité, de mendicité et l’oisiveté dans la société guinéenne et c’est l’une des raisons pourquoi chacun veut faire de la politique en Guinée, puisque le régime actuel en a fait un métier où chaque médiocre, chaque fainéant, chaque chômeur en Guinée ou encore de la diaspora peut de surcroît se lancer en politique, ou être parachuté dans le gouvernement, et chaque escroc, flatteur peut se faire passer pour un journaliste en Guinée.
Le pouvoir actuel refuse de faire comprendre à la jeunesse guinéenne que l’État guinéen doit impérativement se construire autour de l’idée que «l’identité sociale d’une personne se fait par le travail. Je suis quelqu’un parce que j’ai un métier». Et c’est cette mentalité qui fait entre autres qu’en Allemagne, le taux de chômage des jeunes (15-24 ans) est le plus bas d’Europe, 7,1%, près de trois fois inférieur à son équivalent français.
De la formation des jeunes à l’aide accordée aux chômeurs en passant par les emplois dits «atypiques», le système allemand vise à garder les personnes en emploi. Durant leurs études, plus de la moitié des étudiants allemands découvrent par exemple rapidement l’entreprise en effectuant un apprentissage, leur permettant d’être plus attractifs sur le marché du travail. «Les jeunes sont qualifiés, travaillent tôt et sont autonomes.
Cela peut paraître, pour certains irréalisables en Guinée, et pourtant en me basant sur mon expérience et expertise en tant que conseillère à la politique de l’emploi et développement de stratégie de lutte contre le chômage en Allemagne, j’ose dire que c’est possible de faire enraciner cette mentalité au sein de la société guinéenne.
Il faut cependant commencer par relever les échecs de nos Gouvernants en matière de politique d’emploi en passant par:
*l’éducation et la formation tout au long de la vie;
* assurer l’adéquation entre la formation et l’emploi;
*la mise en place d’un dispositif d’appui ciblé à l’auto-emploi en vue de la réduction du sous-emploi et de la migration du secteur informel vers le secteur formel;
*assurer l’égalité dans l’emploi tout en promouvant une discrimination positive.
Par ailleurs, il faudra impérativement mettre la jeune femme guinéenne au cœur des priorités de l’Etat, car celle-ci constitue à elle seule un indicateur de vulnérabilité notamment pour nos concitoyennes vivant dans le monde rural. La précarité dans laquelle évolue cette frange de la population est préoccupante au regard des dépenses de prestige qu’engagent impunément nos dirigeants.
Or, la jeune femme doit être un vecteur de développement en même temps que socle de la famille guinéenne. Toute politique de développement devrait faire de ce segment, un levier essentiel pour combattre et éradiquer la pauvreté et cela sera possible que par:
*le renforcement de son autonomie financière, par la promotion de l’entrepreneuriat féminin, dont la finalité sera de favoriser son insertion dans le circuit économique pour en faire un véritable moteur de la croissance ;
*l’accompagnement et l’encadrement des organisations de femmes en matière de formation ;
*la promotion des structures financières décentralisées et la création d’une Banque des Femmes pour un accès plus facile au financement de leurs activités et projets.
Alors défenseurs du troisième mandat, ces pourfendeurs, zélateurs des acquis démocratiques, quel est votre bilan en matière de lutte contre le chômage des jeunes, lorsqu’on sait combien de jeunes enfants fuyant la misère en Guinée, ont péri en méditerranée et ceux qui y ont échappé sont poursuivis par vos subalternes d’une nouvelle tyrannie avec des accords insensés qu’ils signent avec les pays comme l’Allemagne dans le seul but de faciliter leur rapatriement dans un pays, où pour avoir des perspectives, il faut savoir mentir et être médiocre ?
Aissatou Cherif Balde, la politique autrement.