Guinée: ce pays où il faut diviser pour régner. 

Dans ce pays, le pouvoir a le sens d’une seule injection: “Divise afin que tu règnes!”.

Le divisionnisme, l’ethnisme politique, la haine de l’autre ont toujours caractérisé le fonctionnement de l’État guinéen. 

Et depuis plus de six décennies d’indépendance ce sont malheureusement les haineux,, les médiocres, les imposteurs qui dictent la loi. 

Cette stratégie politique polarisée par Machiavel sous le thème “Divise et règne” ou divide et imperia“ est reprise par toute la classe dirigeante guinéenne. 

Et pourquoi ? 

Parce qu’il  « s’agit d’une stratégie politique qui vise à asseoir sa propre autorité et à affaiblir l’ (les) adversaire(s) en créant des dissensions, des oppositions et des luttes. Il est en effet plus facile de lutter contre des opposants de moindre puissance se querellant entre eux que de gouverner en face d’un contre-pouvoir uni et puissant » . 

Une stratégie politique reprise par Alpha Condé et Doumbouya 

L’ancien président Alpha Condé en a aussi fait recours pour asseoir son pouvoir hégémonique, ethniciste et clanique. 

Et c’est sous son règne qu’on a assisté à la naissance de groupuscules extrémistes se réclamant autochtone en Basse-Côte et au Fouta Djallon avec pour objectif de chasser les Halpoulars qu’ils traitent d’envahisseurs et de d’étrangers. 

Depuis plus de dix ans c’est cette politique haineuse qui réglemente le fonctionnement de la société guinéenne. 

L’arrivée de Mamady Doumbouya au pouvoir à travers un coup de force en septembre 2021 n’y a rien changé. 

Il y puise aussi sa force et sa puissance. 

Des extrémistes soutenus par le pouvoir 

Ces groupements de jeunes extrémistes qui se donnent le droit d’octroyer le titre d’autochtone à qui ils le désirent, de déposséder aux guinéens leurs terres légalement acquises, de brûler ou détruire les biens d’autres guinéens qu’ils qualifient d’étranger agissent sous l’indifférence totale des autorités militaires guinéennes. 

Ils viennent de brûler volontairement les biens immobiliers du  propriétaire terrien Ibrahima Kalil Diallo à Friguiagbé dans Kindia qui a fait cette semaine son témoignage sur la radio  «Espace FM ». 

Malheureusement il n’est pas la seule victime de ces criminels. 

En effet, ces groupes de jeunes extrémistes bénéficient du soutien de certains caciques du pouvoir de Conakry qui offrent aux guinéens notamment avec l’argent du contribuable, un nouvel instrument dangereux, d’arnaque, de manipulation, d’escroquerie pour propager la haine, la division. 

Le plus inquiétant pour ce pays est le fait que de nos jours, la plupart des personnes qui font de la politique ou qui semblent avoir une certaine notoriété font recours aux allégations divisionnistes. Ceci permet à ces jeunes extrémistes qui sévissent  contre la population halpoular de Guinée, de se sentir intouchables. 

Et ce phénomène touche toutes les sphères de la société guinéenne: Les organisations régionales, les hommes religieux, les hommes de médias, les politiques, les activistes, les militants de partis politiques chacun a sa façon fait usage d’expression orale, écrite ou d’acte de division pouvant générer des conflits au sein de la société guinéenne ou des querelles fondées sur la discrimination.. 

Malgré ses graves conséquences incalculables, il est tout de même encouragé depuis l’indépendance par la classe gouvernante du pays et il a infesté tel un parasite la société guinéenne. 

La Guinée est le résultat de la colonisation française 

Mais, ils oublient pourtant que la Guinée demeure un pays avec plusieurs composantes ethniques qui sont appelées à vivre ensemble. 

Et cette Guinée, cette nation en construction est le résultat d’une longue période de souffrance pour toutes ses composantes ethniques qui tirent sa naissance de la colonisation avec ses frontières arbitraires et son idéologie de  « divide ut regnes». 

Et c’est pourquoi les premiers régimes africains issus des indépendances en partie confisquées, ont opté entre autres pour le parti unique afin de permettre à la naissance des nations unies et fortes, même si le résultat souhaité n’est pour le moment pas atteint. 

Le terme autochtone n’a pas sa place en Afrique 

À l’évidence, si nous voulons avoir des nations fortes et unies orientées vers le progrès social et économique, l’idée que d’autres africains, guinéens, devraient être appelés autochtones doit être bannie en Afrique. 

Car compte tenu de la vulnérabilité de nos États, avec des frontières arbitraires issues du système colonial occidental, nous devons comprendre que de nos jours toute la diversité de l’Afrique, de la Guinée et en particulier de la Basse- Côte est de valeur. 

À cet effet être “premier peuple” ou “peuple autochtone” ne doit pas signifier refuser la dignité à d’autres guinéens, car l’adhésion à l’identité autochtone en Afrique est liée à plusieurs caractéristiques et c’est pourquoi il ne peut y avoir sa place. 

Mieux, l’histoire nous a enseigné que les soussous ont immigré en basse-côte après le déclin du l’empire sosso de  «Soumangourou Kanté » et la prise du pouvoir par  « Soundiata Keita » avec l’aide des arabes.

Une fois installés en Basse-Côte, ils ont assimilé les peuples autochtones que sont les bagga, mikhifore, landouma, nallou etc…

Et Manga Kindi fondateur de la ville de Kania ayant compris que seul l’unité des peuples nous grandit, il en accueilli beaucoup d’autres peuples venant d’autres horizons à kindia.

Donc refusons en tant que citoyen d’être instrumentalisé par des acteurs politiques guinéens assoiffés de pouvoir qui ne sont  pas là pour servir le peuple mais plutôt pour se servir du peuple. 

Nous devons surtout savoir que la plupart des gens qui, à travers les médias, ou encore les réseaux sociaux propagent aujourd’hui la haine de l’autre en Guinée ne connaissent pas leurs histoires et souffrent d’une ignorance cruelle. 

Et ils sont surtout à la solde d’une classe dirigeante largement immature et irresponsable, qui divise le peuple sans se soucier des conséquences dans le but de faire enraciner leur pouvoir despotique. 

Ces actes criminels doivent révolter 

En revanche, les actes de ces fanatiques, haineux doivent révolter et pousser à l’indignation de chaque citoyen conscient. 

Car il n’existe aucun motif  légitime qui justifie ces actes ignominieux, cette atteinte portée à la dignité des victimes innocentes dépossédées de leur bien, ce mépris répandu sur ces victimes, la médisance crachée sur leur honneur. 

L’État guinéen doit donc prendre ses responsabilités pour mettre fin à cette haine avant qu’il ne soit trop tard pour bien faire. 

Alors, il est temps de faire front commun contre ces jeunes extrémistes qui se font passer pour des défenseurs de “Labé Sangni” et dont l’objectif est de chasser les Halpoulars de la Basse-Côte et du Fouta Djallon. 

Car pour ces extrémistes, lorsqu’on est né peul, on a plus le droit de vivre en Guinée. 

Aïssatou Chérif Baldé 

3 commentaires

  1. C’est un pays où le régionalisme a toujours fait son règne dans la cité de l’indépendance à nos jours ce système divisioniste a toujours été au cœur des leaders enfin diviser pour règner.
    Sinon comment des individus mals intentionner peut être soutenir par les autorités pour anéantir le bien des certaines ?
    Avec 1 prétexte des étrangers ou envahisseurs et d’où ils viennent ?

  2. Merci beaucoup championne Quallah te protège qu’il nous guide vers le droit chemin

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