Guinée: M le ministre Ousmane Gaoual Diallo, l’accès à internet est un droit fondamental. 

Depuis un certain temps, les mesures visant à empêcher ou à perturber intentionnellement l’accès à l’information en ligne ou sa diffusion sont prises par l’actuel pouvoir militaire à Conakry. 

Et compte tenu des critiques grandissantes et les conséquences négatives sur le plan économique, social et sur le quotidien des citoyens guinéens, le gouvernement de transition par le biais de son porte-parole Ousmane Gaoual Diallo décide hier jeudi 30 novembre de sortir de son silence assourdissant. 

Et face aux hommes de médias, le porte-parole du gouvernement de transition guinéen Ousmane Gaoual Diallo défend la position du gouvernement de transition avec des arguments qui tiennent pas la route. 

Ousmane Gaoual Diallo dira pendant son allocution   « qu’ on a pas droit à internet ». Et que ce sujet n’est pas une priorité pour son gouvernement. 

Ousmane Gaoual Diallo

Partant de sa logique propre à un régime devenu irrespirable où le droit à l’éducation, à la vie, le droit au développement, le droit à la santé et à la dignité ne sont pas consubstantiels aux citoyens guinéens, on peut aisément le comprendre. 

En effet, l’actuel ministre des postes et télécommunications et porte-parole du gouvernement ne peut qu’avoir une argumentation à la logique fallacieuse sur le droit à l’internet.  

Car il est un fervent défenseur de l’image de précarité et de la misère voulue et entretenue par l’État guinéen, décidé depuis six décennies à engager le pays dans un obscur processus de développement. 

Et pourtant l’accès à internet est reconnu par l’ONU comme un droit humain

L’accès à internet est un droit fondamental reconnu par les Nations Unies depuis 2012. 

l’ONU

La Guinée est depuis son indépendance en 1958 membre de l’ONU et signataire de tous les accords et traités de l’ONU.

L’actuel président de la transition était à juste titre présent cette année à l’assemblée générale de l’ONU de cette année.

Ce qui signifie que l’actuel ministre porte-parole du gouvernement guinéen doit être en temps réel imprégné de l’approche de l’ONU sur la question d’accès à internet. 

Car l’apparition du COVID-19 en 2019 qui a conduit au déplacement de la vie de millions de personnes en ligne, avec internet comme seul moyen de pouvoir étudier, travailler, d’être une source vitale pour s’informer et devenir de ce fait un élément principal d’accès au droit fondamental à la santé, a changé davantage l’approche de l’ONU et même les États les plus renfermés  de la planète tels que la Chine, sur internet. 

Et c’est pourquoi, l’actuel secrétaire général des Nations unies, António Guterres, cité dans Global Citizen a dans son rapport de 2021 exprimé son attachement à ce droit fondamental. Il dira à cet effet que « Le moment est venu de renouveler le contrat social entre les gouvernements et leur population ainsi qu’au sein des sociétés. Le contrat devrait inclure des dispositions de gouvernance actualisées pour fournir de meilleurs biens publics et ouvrir une nouvelle ère de protection sociale universelle, de couverture santé, d’éducation, de compétences de travail décent et de logement, ainsi que l’accès universel à internet d’ici 2030 en tant que droit humain fondamental. » 

rapport de l’ONU en 2021

Ce discours du secrétaire général de l’ONU démontre à quel point l’accès à internet est devenu indispensable à la vie des citoyens du monde. 

Et c’est pourquoi face à l’augmentation des atteintes portées à ce droit, le conseil des droits de l’Homme de l’ONU   hausse le ton sans cesse. 

Car les atteintes portées à ce droit, à l’image de ce que nous vivons actuellement dans le pays de Mamadi Doumbouya, ne cessent d’augmenter. 

Des résolutions ont même été adoptées de par le passé par l’institution internationale afin de condamner officiellement les restrictions d’accès à internet. 

Elle a condamné et désapprouvé sans équivoque les mesures qui visent à empêcher ou à perturber délibérément l’accès à l’information ou la diffusion d’informations en ligne, en violation du droit international des droits de l’homme. 

Ce faisant, comment un ministre porte-parole, de postes et télécommunications censé connaître les contours et les objectifs de ce droit fondamental reconnu par l’ONU peut prétendre publiquement que l’on a pas droit à l’internet ?

Au lieu de s’abstenir de telles pratiques et les faire cesser dans un monde de plus en plus numérique,  il se fend des arguments erronés et sans fondement. 

Or, lorsque le conseil des droits de l’homme de l’ONU a reconnu en 2012 que l’accès à Internet et la liberté d’expression qui l’accompagne sont un droit fondamental, même la Chine et Cuba avaient signé le traité.

Car l’accès à internet, comme le monde l’a vécu au temps de la pandémie COVID-19 est de nos jours d’une impérieuse nécessité.

Sans accès à internet, pendant la période COVID-19  combien d’entreprises allaient partir en faillite puisque les employés étant confinés ne pouvaient pas se rendre au travail ? 

Alors M le ministre, retenez que chaque individu a le droit de se connecter et de s’exprimer librement sur internet.. 

En d’autres termes, empêcher ou restreindre l’accès à l’information diffusée en ligne  revient, selon l’ONU, à porter atteinte aux droits de l’homme.

Certes vous n’avez que faire des droits de l’homme du moment où vous imposez aux guinéens depuis deux ans un régime répressif avec pour objectif la limitation de nos libertés. 

Mais retenez que  « l’exercice de la liberté est possible sans autorisation préalable».

Malgré les abus de votre régime répressif, vous ne pouvez pas faire disparaître cette liberté.

Aïssatou Chérif Baldé 

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