Guinée: La junte intensifie la censure des médias et la restriction d’internet. 

La fragilité du pouvoir militaire en Guinée ne fait plus de doute. Elle est devenue palpable depuis l’évasion du Colonel Claude Pivi de la maison d’arrêt de Coronthie en ce début de mois de novembre 2023. 

Le pays évolue aujourd’hui entre suspicions, arrestations, intimidations, censure, harcèlement, propagande et démagogie populiste. 

Et il n’est plus question de la réussite de la transition politique enclenchée le 05 septembre 2021. 

Tout porte à croire que l’actuel chef de la junte militaire Doumbouya et son clan veulent à tout prix enterrer la transition politique pour se pérenniser au pouvoir. 

À quel prix, puisque la montée des contestations ne faiblit pas et les guinéens ne sont pas prêts à se soumettre à un régime militaire, alimentaire qui ne parle que le langage de la force, de la fumisterie?

Une junte militaire acculée par les forces de résistance

La résistance tous azimut à l’intérieur tout comme à l’extérieur du pays pousse la junte militaire guinéenne à enserrer le cœur de son pouvoir. 

Acculée de toute part, elle renforce la censure et multiplié les intimidations des journalistes qui dérangent.

L’accès à plusieurs médias indépendants tels que la radio Fim FM ou encore Djoma FM et aux réseaux internet est très perturbé en Guinée depuis bientôt une semaine. 

La Direction Générale du Groupe Fréquence Médias (GFM) a fait un communiqué relatif au brouillage du signal de la Radio Fim Fm 95.3: «Compte tenu de ce constat, elle dit avoir le regret d’informer ses nombreux auditeurs de la suspension de ses programmes de ce lundi 27 novembre 2023. Ainsi, en guise de protestation contre cette mesure illégale et liberticide des autorités guinéennes, affectant la liberté de la presse et violant le droit du public à l’information, vous suivrez une playlist en lieu et place de nos émissions et autres contenus habituels» 

Fim FM

La nomination de l’actuel directeur général de L’ARPT n’est pas fortuit 

On voit bien que la nomination de Mamady Doumbouya comme directeur général de l’autorité de régulation et télécommunications (ARPT) au mois de mai passé sur fond de népotisme et calculs ethnicistes n’est pas pas fortuit. Car en mettant la main sur l’ARPT, le régime militaire compte éliminer tout obstacles l’empêchant d’avoir une emprise totale sur les médias en Guinée. 

Cette autorité qui devrait en temps réel jouir d’une indépendance totale puisque chargée de superviser les médias télévisuels et radiophoniques du pays, est désormais totalement contrôlée par une junte militaire sans repère. 

Depuis son coup d’État en 2021, la junte militaire guinéenne tente de bouleverser le paysage médiatique du pays en faisant de la censure et de la restriction d’internet son instrument de domination. 

L’intensification de la surveillance des médias indépendants, le harcèlement des journalistes, combinées au renforcement de la censure et coupure d’internet, menacent d’isoler le peuple de Guinée, qui n’aura accès qu’à la seule propagande de la junte et de leurs médias privés à la solde, et finira par transformer  rapidement la Guinée en l’un des endroits les plus dangereux de la région pour les journalistes. 

Et cela ne doit pas arriver, car le droit international relatif aux droits humains interdit toute restriction arbitraire des droits à la liberté de parole et d’expression, notamment par la détention de journalistes et l’interdiction de médias.

Il faut continuer la résistance et resserrer le fer à cheval, car la liberté d’expression obtenue au prix du sang des guinéens n’a pas de prix. 

Focus de la rédaction 

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