Le gouvernement du Burkina Faso a annoncé ce vendredi 13 octobre 2023 avoir signé un accord avec la Russie pour la construction d’une centrale nucléaire qui permettra « de couvrir les besoins énergétiques des populations ».
Cet accord signé entre les deux États démontrent l’envie du jeune Capitaine Ibrahima Traoré de diversifier et solidifier cette coopération bilatérale avec la Russie.
L’objectif c’est donc d’aller au-delà des coopérations militaires existantes entre les deux pays.
Car les deux pays ont signé début septembre des accords de coopération sur le plan sécuritaire. Et la plupart du matériel militaire dont dispose le Burkina Faso proviendrait de la Russie.
Le Burkina Faso se trouve dans le besoin puisque le pays est confronté depuis plusieurs années à des violences jihadistes meurtrières et récurrentes sur une grande partie de son territoire, qui ont fait plus de 17.000 morts et plus de deux millions de déplacés internes.
Récemment, le pays a fait alliance avec le Mali et le Niger, deux pays dirigés par des régimes militaires qui entretiennent également de bonnes relations avec Moscou, dans le cadre de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), une coopération de défense.
Le groupe russe Rosatom va construire une centrale au Burkina Faso
Selon le communiqué des autorités du Burkina Faso, le gouvernement a signé un mémorandum d’entente pour la construction d’une centrale nucléaire.
« La construction de cette centrale nucléaire au Burkina Faso, a pour objectif de couvrir les besoins énergétiques des populations » peut on lire dans le communiqué.
Selon les données de la Banque africaine de développement, en fin 2020, seuls 22,5% des Burkinabè (67,4% en zone urbaine, 5,3% en milieu rural) avaient accès à l’électricité.
Le pays importe une partie de ses besoins en électricité des pays voisins à savoir la Côte d’Ivoire et le Ghana.
L’objectif de la construction de la centrale nucléaire est d’ériger, d’ici à 2030, de nouvelles centrales, dans le pays où moins d’un quart seulement de la population a un accès à l’électricité pouvait-on lire dans le communiqué du gouvernement.
Cet accord intervient à l’occasion de la Semaine russe de l’énergie célébrée à Moscou, à laquelle le ministre de l’Energie du Burkina, Simon-Pierre Boussim, participe.
Et selon le ministre de l’énergie, le but de cette construction est de « donner un coup de fouet à l’industrialisation de l’Afrique »
Il faut rappeler que le continent africain, ne compte qu’une seule centrale nucléaire, en Afrique du Sud, à Koeberg près du Cap.
Rosatom a lancé la construction d’une centrale en Égypte et serait aussi en discussion avec l’Ouganda, le Nigeria et la Namibie qui veulent aussi avoir des centrales nucléaires construites par la Russie chez eux.
On voit que le capitaine Ibrahima Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’État, en septembre 2022, le deuxième en huit mois, est déterminé à faire avancer son pays.
Pendant ce temps en Guinée, la junte militaire guinéenne au pouvoir depuis deux ans manque de courage et de volonté politique pour nouer de telles coopérations bilatérales avec la Russie.
Et pourtant L’Union soviétique a été parmi les premiers soutiens de la jeune Guinée indépendante, en 1958.
Soixante cinq ans après, la Guinée qui manque pourtant d’électricité n’arrive pas à profiter de cette coopération historique pour pouvoir se faire construire une centrale nucléaire dans le pays.
La Russie exploite depuis six décennies la bauxite guinéenne à l’état brut.
Mais les acteurs étatiques guinéens n’ont jamais eu l’ambition ou la volonté politique de pousser la Russie à construire une usine de raffinerie d’aluminium dans le pays par exemple.
Or en matière de production d’aluminium, la Russie est aujourd’hui un leader mondial, devancé uniquement par la Chine. Toute la production est contrôlée par l’entreprise Rusal très présente dans l’exploitation de la Bauxite guinéenne.
Malgré la présence de Rusal dans le domaine de l’exploitation de la Bauxite, les acteurs étatiques en manquent de patriotisme n’en profitent pour nouer des coopérations économiques qui avantagent la Guinée.
De toute façon, les élites politiques en Guinée n’ont jamais cherché à susciter l’espoir mais jouent plutôt sur la peur, la division, la haine et la manipulation.
À l’image de ses prédécesseurs, la junte militaire guinéenne est incapable d’obtenir le moindre résultat en matière de développement socio-économique, de lutte contre le chômage et les inégalités, le gouvernement actuel se réfugie dans la manipulation de la peur et du repli sur soi pour se pérenniser au pouvoir.
Ambivalents, démagogues, ils préfèrent attendre dans la jouissance l’avis de l’extérieur.
Car comme le disait récemment le chef de la junte Mamady Doumbouya devant l’assemblée générale de l’ONU, ce pion déguisé de la françafrique, ils ne sont ni pro ni anti. Ils sont pro-africains, donc opposés sans doute au droit au développement des peuples de Guinée.
Aïssatou Chérif Baldé
Tout à fait Minyan ; ces militaires là ne peuvent pas propulser un élan de développement , c’est l’arrogance, la haine, la division … qu’ils peuvent servir au peuple … Iskine