Le Burkina-Faso exige de nouvelles conditions pour la reprise des vols d’Air France.

Selon l’agence d’information du Burkina (AIB), la compagnie aérienne française (Air France) veut reprendre ses vols vers le Burkina-Faso suspendu depuis des semaines suite au coup d’État militaire intervenu au Niger au mois de juillet dernier. 

L’ANAC (l’Agence nationale de l’aviation civile du Burkina Faso) aurait selon (L’AIB) soumis en ce début octobre 2023 au ministère chargé des Transports une requête d’Air France désirant reprendre ses vols au Burkina Faso.

Mais le gouvernement burkinabè exige une condition préalable à la reprise des vols d’Air France vers le Burkina-Faso à savoir le retrait pur et simple du pays de la liste des pays classés en   zone rouge avant toute réponse. 

Une reprise conditionnée pour la deuxième fois consécutive. 

Le gouvernement de transition burkinabè estime qu’il est inconcevable que la France catégorise l’ensemble du pays en zone rouge, c’est-à-dire un pays formellement déconseillé aux voyageurs depuis le mois d’août dernier. 

Il faut rappeler que le gouvernement français avait décidé de façon unilatérale le 7 août 2023, d’interrompre les liaisons vers Bamako (Mali) et Ouagadougou (Burkina Faso) suite au soutien de ces deux pays au régime militaire nigérien. 

Cette décision n’a pas été du goût des autorités burkinabés et maliennes. 

Une décision qui fût qualifiée de manquement grave aux articles 14 et 16 de l’Accord bilatéral signé le 29 mai 1962 à Paris entre la France et le Burkina Faso.

Devant cet état de fait, les autorités burkinabées avaient  alors conditionné la reprise des vols de la compagnie française  par l’approbation préalable de son nouveau programme par l’Agence nationale de l’aviation civile du Burkina Faso (ANAC-BF) d’abord. 

Dans une note adressée à la compagnie française, l’Agence nationale de l’aviation civile du Burkina avait précisé que « la reprise des activités de la compagnie Air France nécessitera l’approbation préalable d’un nouveau programme ». 

Et c’est ce qui explique jusqu’à présent la suspension des vols d’Air France vers le Burkina-Faso et malgré l’envie de la compagnie française de reprendre ses vols au Burkina. 

Et cette fois-ci encore la demande de reprise des vols par Air France se heurte à un autre conditionnement. Les autorités de la transition exigent du Quai d’Orsay de proceder à la reconsidération du classement total en rouge du pays. 

Il reste à savoir si la compagnie Air France concurrencée par des compagnies aériennes africaines telles que Royal Air Maroc, Ethiopian Airlines dans cette zone va pousser le gouvernement français à accepter les conditions des autorités du Burkina-Faso. 

Car Air France ayant depuis la faillite de la compagnie Air Afrique dominé le ciel africain avec de gros profits risque de grosse perte financière en ces temps de crises économiques d’envergure mondiale. Et surtout que les relations économiques sont de plus en plus diversifiées, dans un monde désormais multipolaire. 

Il suffit de jeter un coup d’œil sur le bilan économique de la compagnie aérienne française de l’année 2022 en Afrique pour le comprendre. 

Le bilan a été particulièrement impressionnant, générant une augmentation du chiffre d’affaires de 66%, soit 5,3 milliards d’euros, principalement grâce au marché africain.

L’envie du gouvernement français à vouloir tout politiser sur fond d’une vision néo-impériale de la politique française de l’Afrique risque de freiner la croissance de sa compagnie en Afrique. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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