BRICS 2023 en Afrique du Sud: une coalition qui fait peur à l’Occident ?

Pendant qu’en Afrique de l’ouest, certains États de la Cédéao se préparent à mener une guerre par procuration au Niger qui risque d’avoir des conséquences désastreuses voire cataclysmiques dans la sous-région ouest-africaine.

L’ouverture du sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) est prévue ce mardi 22 août à Johannesburg en Afrique du Sud pour prendre fin le 24 août  2023.

Ce quinzième sommet qui va se tenir dans le centre de convention de Johannesburg fait depuis des mois la une des médias Mainstreams occidentaux.

Car les pays de cette institution font peur à l’ouest. 

L’Afrique du Sud préside actuellement les Brics, groupe de cinq grandes puissances émergentes qui entend peser davantage dans les institutions internationales jusqu’ici dominées par les États-Unis et l’Europe. 

La participation des dirigeants chinois, indien, brésilien et sud-africain est une chose sûre. 

Pour une question de sécurité, le Président russe Vladimir Poutine ne sera pas présent à Johannesburg. Il compte y participer en visioconférence. Et y sera représenté physiquement par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Pour beaucoup d’analystes de la géopolitique, cet autre sommet des BRICS sera la plus grande rencontre de chefs d’État et de gouvernement du Sud global. 

Et il sera lors de ce sommet entre autres question d’un élargissement pour une plus forte stabilité géopolitique dans le monde. Les BRICS vont cependant discuter avec plus de 55 autres pays participants. Tous venant des pays du Sud et dont beaucoup ressentent le désir d’être aussi membre des BRICS. 

Pourquoi les BRICS font peur à l’Occident?

Pour rappel le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine ont initialement formé ce bloc en 2009, après une série de réunions et d’accords. Le premier sommet du BRIC s’est tenu à Ekaterinbourg, en Russie, le 16 juin de la même année, où les chefs d’État en question ont convenu de renforcer le dialogue et la coopération entre eux.

Après avoir mis en avant la nécessité de création d’un système intergouvernemental mondial multidimensionnel, les BRIC ont accepté en septembre 2010, l’entrée de l’Afrique du Sud. 

L’adhésion de L’Afrique du Sud fut acceptée, compte tenu de sa politique étrangère active, de sa position géographique et aussi de son poids économique. 

Cette nouvelle coalition d’Etats la faisait passer de «BRIC» à «BRICS».

Elle fait peur à l’Occident depuis que ces États membres ont annoncé lors du quatrième Sommet, en mars 2012, à New Delhi, en Inde, la création d’une nouvelle banque de développement (NDB). 

La création de cette banque a été officialisée lors de leur cinquième Sommet à Durban, en Afrique du Sud, en 2013, avec l’intention claire de l’indépendance des BRICS par le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, les États-Unis et l’Union européenne. L’accord pour sa création, après avoir résolu des différends sur des questions d’organisation, a finalement été conclu en 2014, lors de la sixième réunion des BRICS à Fortaleza, au Brésil.

Or nous savons que le FMI et la Banque mondiale ont été toujours utilisés par les pays occidentaux sur fond d’un neoliberalisme sauvage pour faire saigner économiquement les pays du Sud à l’image de ses programmes d’ajustement structurels imposés aux États africains. 

Sans oublier que les pays BRICS représentent 40 % de la population mondiale, soit plus de 3,1 milliards de personnes. 

Les BRICS font coexister des pays avec différents degrés de développement et différentes stratégies. 

Pour ce faire, il suffit de jeter un regard sur les atouts économiques, politiques de ces pays membres du BRICS. 

Les atouts des pays membres

Le Brésil est par exemple le plus grand pays d’Amérique du Sud, tant en population (environ 213 millions) qu’en superficie, puisqu’il occupe à lui seul 1/3 de l’Amérique du Sud. C’est aussi le quatrième pays le plus riche des Amériques en termes de PIB. 

Parlant de la Russie confrontée à des sanctions liées au conflit qui l’oppose à son voisin ukrainien. Elle est le plus grand pays transcontinental d’influence mondiale, avec une grande économie. Elle possède également le plus grand arsenal nucléaire de la planète et une énorme puissance militaire qu’elle a utilisée en Syrie et maintenant en Ukraine. 

Ce pays offre le meilleur niveau de vie à ses résidents, par rapport au reste des pays BRICS, avec 3,5 % du PIB consacré à l’éducation et 3,1 % à la santé publique. Le nombre d’habitants vivant sous le seuil de représente que 0,2 % de sa population. Cependant la Russie fait aussi face à d’autres problèmes tels que la corruption, manque d’infrastructures bancaires vital pour le marché financier et les investissements privés par exemple. 

Parlant de L’Afrique du Sud, la deuxième économie du continent africain reste de par sa position géographique à la pointe sud du continent. Cette position lui donne accès à deux océans. Ce pays demeure  le plus grand partenaire commercial de la Chine en Afrique. 

Malgré les inégalités sociales très persistantes, ce pays possède des richesses naturelles énormes en or, en diamant, en argent et en charbon. 

Avec ces ressources naturelles, il pèse donc beaucoup. 

Nous avons enfin la Chine, ce pays à revenu intermédiaire compte 1,4 milliard d’habitants, se développe rapidement avec une expansion économique rapide en Asie, en Amérique latine, en Afrique, en Europe. Ces exploits économiques font d’elle la deuxième économie mondiale. Et c’est surtout le nouveau géant économique avec un taux de croissance annuel de 6,6%, menaçant ainsi l’hégémonie économique des USA. C’est aussi le premier exportateur mondial depuis 2014. 

On voit bien qu’ils existent assez de raison qui poussent l’Occident à considérer les BRICS comme un adversaire qui fait peur.

Aïssatou Chérif Baldé

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