Sommet Afrique-Russie: Quand Macky Sall sur fond d’un conflit générationnel répond au capitaine Ibrahima Traoré.

Le sommet Afrique-Russie organisé par Vladimir Poutine s’est achevé ce vendredi 28 juillet à Saint-Pétersbourg

Un sommet marqué par la présence du capitaine Ibrahima Traoré, du colonel Assimi Goïta, les présidents de transition du Burkina-Faso et du Mali.

Il faut noter aussi la présence par la présence du président Macky Sall qui a décidé de ne pas gonfler la liste des putschistes constitutionnalité dans la sous-région ouest-africaine. 

L’absence la moins surprenante à ce sommet est celle de l’ancien légionnaire français, le putschiste et président de transition guinéen Mamadi Doumbouya, le tout nouveau préfet-sident du système d’asservissement dénommé françafrique. 

Réponse de Macky Sall au discours du président Traoré 

Lors de ce sommet, le jeune président burkinabè a tenu un discours sur fond de critiques virulentes vis-à-vis des présidents africains et des pays occidentaux. 

Il affirme que son pays  « le Burkina-Faso est confronté à la forme de manifestation la plus barbare, la plus violente du néocolonialisme, de l’impérialisme ; l’esclavage qu’on tend à nous imposer. Nos devanciers nous ont appris une chose; « l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Nous ne nous apitoyons pas sur notre sort, on ne demande pas que quelqu’un s’apitoie sur notre sort ». 

Le capitaine Ibrahima Traoré mettra en avant son incompréhension face à la pauvreté du continent africain qui dira t-il reste pourtant potentiellement très riche. 

Il a déploré le fait que les chefs d’État africains parcourent le monde pour mendier.

Et c’est cette assertion qui fera réagir Macky Sall: «Pour répondre à notre jeune frère, notre cadet, Capitaine Traoré, président du Faso, les chefs d’État ne sont pas venus ici pour mendier tout comme nous n’allons pas ailleurs pour tendre la main. Nous travaillons pour un partenariat d’égale-dignité entre les peuples. C’est le même discours qu’on tient à Dakar, ici à Saint-Pétersbourg, ou à Washington » dira t-il 

Macky Sall rappelle par ailleurs à l’intention du président du Burkina Faso que  « l’Afrique mène un combat pour la dignité. Et à en croire Macky Sall, c’est un combat qui transcende les générations.

Le combat de l’Afrique est d’abord un combat pour la dignité et ce combat, il transcende les générations. Je suis très heureux d’être à côté du président Museveni ou d’être à côté du président Denis Sassou-Ngesso qui ont été pour l’un, des combattants de la liberté, et pour d’autres, des modèles de résiliences. Et chaque génération a son combat à mener », a indiqué Macky Sall.

Le chef de l’État sénégalais s’empresse de préciser que le combat de la génération actuelle, « c’est d’abord de combattre le terrorisme qui est en train de gangrener notre continent, mais aussi c’est de travailler pour le développement de notre continent. »

Il a défendu dans son discours une vision alternative et optimiste de la diplomatie africaine.

Le président sénégalais n’a surtout pas nié le retard de l’Afrique dû au passé colonial du continent avec des frontières arbitraires, dont les conséquences persistantes sont pernicieuses sur la santé des  sociétés africaines. Et il a mis l’accent aussi sur les structures financières, néocolonialistes existantes qui pénalisent profondément le développement économique, structurel du continent. 

Nous avons une architecture de la paix dans l’union africaine 

Dans le domaine de la sécurité, Macky Sall en porte-étendard de l’Afrique s’est adressé au Président Russe, Vladimir Poutine en ces termes : « Nous avons besoin d’une action de la Russie dans le domaine de la sécurité. Nous avons une architecture de la paix pour l’union africaine et nous sommes aussi en train de voir comment l’Afrique peut prendre en charge dès lors que le conseil de sécurité a failli à sa mission qui est de restaurer la paix partout dans le monde. Le terrorisme gangrène notre continent sans qu’il y ait une solidarité majeure en faveur de l’Afrique. Donc, Mr le président , c’est un sujet important pour l’Afrique ».

L’avenir de l’Afrique se dessine en Afrique 

Sommet Afrique-Russie, Afrique-USA, Afrique-Chine, Afrique-Turquie, Afrique-France, Afrique-L’UE , encore, toujours les autres dans le rôle du commandeur, du réinventeur de ceci et de cela en Afrique c’est lassant !

Donc on peut bien comprendre le mécontentement du jeune président burkinabè, car les chefs d’États africains issus des indépendances ont pour la plupart travaillé pour maintenir le continent africain dans une dépendance économique, politique et sécuritaire. 

Les élites d’Afrique surtout celles francophones, souffrent des maux tels que:  suffisance, bureaucratie, culture de l’assistanat, dirigisme, élitisme.

Et comment développer l’Afrique avec de telles élites ambivalentes qui n’ont de foi qu’en l’argent et attendent, dans la jouissance, l’avis de l’extérieur?

Il est temps que cela change, car personne ne viendra développer notre continent à notre place. .

L’Afrique représente 23% de la superficie des terres émergées de la planète, avec d’immenses ressources dans ses sous-sols. Et ces richesses génèrent depuis des siècles bien des appétits prédateurs. 

Donc toutes ces nations viennent en Afrique pour non seulement avoir accès aux ressources naturelles indispensables à leur économie, mais aussi avoir l’Afrique comme allié dans le conflit géopolitique actuel. 

L’élite africaine doit se réveiller et arrêter de rendre les autres responsables de ses turpitudes, de ses ambivalences, de son auto-infantilisation et irrationalité. 

Et si nous sommes contre les drames africains tels que le sous-développement, les coups d’états constitutionnels…

Alors battons-nous sans attendre l’avis de Paris, de Bruxelles, de Berlin, de Pékin, de Moscou ou de Washington. 

Car aujourd’hui, ce ne sont pas seulement les complots ourdis par l’Occident qui tuent l’Afrique ; ce sont aussi ses propres dirigeants. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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