La nouvelle caste de jouisseur guinéenne entre suffisance, bureaucratie et arrogance. 

Aussi surprenant que cela puisse paraître, qu’elle sache que je ne suis pas une femme engagée avec l’obsession d’accéder à tout prix, n’importe comment et avec n’importe qui un jour, aux plus hautes charges de l’État guinéen .

De 1996 jusqu’à nos jours, je me  suis résolue à comprendre que pour bien mener la politique, on doit éviter de succomber à la tentation du pouvoir et ses privilèges. 

Sinon après ma sortie de prison en 1996 j’allais accepter l’offre du gouvernement de Lansana Conté qui allait me porter à la tête de l’assemblée nationale des jeunes de Guinée. 

J’ai décliné l’offre et j’ai opté pour l’exil. 

Et depuis les offres n’ont pas manqué. Mais j’ai fait le choix de rester fidèle à mes convictions et principes. 

J’ai compris surtout qu’il faut éviter de concevoir un engagement politique, social comme un métier.

Car vouloir concevoir la politique comme un métier, c’est de se mettre à la merci des ignares, des charlatans politiques, ces serials-menteurs qui rendent la médiocrité, l’imposture, l’incompétence, l’injustice respectables. 

Je veux certes être une figure politique. 

Mais pas à tout prix. 

C’est pourquoi je préfère de loin être une figure humanitaire, prête à mourir pour ses convictions profondes, auprès des vrais hommes du continent éclairés, patriotes, tels que Jerry Rawlings pour redonner aux peuples africains sa dignité, sa vie, son existence, son indépendance. 

Je ne peux pas donc faire la cour à ces dirigeants africains, ces pantins de l’OTAN qui ont l’art d’abuser de notre crédulité.

Et je ne leur fait pas de cadeau non plus. 

Cela est valable surtout pour l’actuel ancien légionnaire français à la tête de la Guinée qui croit qu’il peut acheter tout le monde avec des décrets.

Or il  a à travers son pouvoir clientélaire tellement démystifié la fonction publique en Guinée que chaque monstre des réseaux sociaux et de la société civile, chaque chômeur de la diaspora détenteur d’un faux diplômes, se croit ministrable, ou présidentiable.

Le faussaire du 5 septembre 2021 qui avait pourtant acquis une certaine notoriété à la prise du pouvoir, est aujourd’hui soumis aux ordres des pouvoirs néocolonialistes, des pouvoirs obscurs, occultes. 

On voit bien que cette notoriété était semble-t-il forcée, puisque l’onction populaire obtenue au départ pour légitimer son pouvoir s’effrite déjà chaque jour. 

Or lorsqu’on a eu une notoriété forcée, l’infamie peut être une sentence plus dure que n’importe quel séjour en prison. 

Mais étant obnubilé par le goût du pouvoir, la suffisance et l’orgueil. Il ne veut et ne peut donc rien voir ou comprendre. 

Et c’est pourquoi il est en train à travers ses nominations et des récompenses tous azimuts de banaliser les actes ignobles de ces monstres sur les réseaux sociaux et de rendre carrément la corruption organisée dans les ambassades guinéennes respectables. 

En réalité, nous sommes tous duplices d’une véritable banalisation de l’insulte, de l’humiliation et de l’abject, nous qui nous repaisons à notre tour sans nous sentir le moins du monde coupable de l’affreux.

Donc applaudissons Mamady Doumbouya et sa nouvelle caste de jouisseurs qui attendent dans la jouissance l’avis de l’extérieur.

Subissons leurs délires pour qu’ils continuent de nous surprendre dans leurs travers.

Car l’État guinéen n’existe pas!

A-t-il d’ailleurs jamais existé au regard de toutes les souffrances qu’il a fait subir au peuple  depuis 1958?

Non ! 

Car la marque de fabrique et le signe distinctif de la situation qui a jusque-là prévalu en Guinée sont les suivants: Injustice constitutionnelle, déni de justice constitutionnelle, contentieux sans juge impartial et indépendant, accaparement des biens publics, népotisme, détournement de pouvoir et de fonction, transhumance politique, compromissions et maintenant la célébration des serials-menteurs, aux CV et diplômes falsifiés .

Face à un tel système mafieux, les réseaux sociaux deviennent forcément mon allié principal puisqu’ils permettent de lier les gens et favorisent l’échange d’idées, de points de vue et d’informations rapidement, facilement et sans obstacle géographique. 

De plus, les réseaux sociaux contribuent à la conscientisation des publics jusque-là peu politisés, notamment les jeunes ou les personnes peu en phase avec les médias traditionnels. 

Car le combat politique moderne, c’est aussi sur les réseaux sociaux. 

Aïssatou Chérif Baldé 

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