L’indice de développement humain (IDH) correspond à un indice composé calculé chaque année par le PNUD afin d’évaluer le niveau de développement des pays en se fondant non pas sur des données strictement économiques, mais sur la qualité de vie de leurs populations.
« Son objectif est d’accroître les possibilités de choix des personnes dans tous les domaines économiques, sociaux, culturels et politiques. Il s’agit d’une approche révolutionnaire car elle conduit à remettre en cause les structures existantes du pouvoir ».
La Guinée tarde à afficher des progrès dans les trois dimensions fondamentales du développement humain : une vie longue et en bonne santé, l’accès aux connaissances et un niveau de vie décent.
Selon le rapport du PNUD datant de 2019, la valeur de l’IDH de la Guinée était établie à 0.477 – ce qui plaçait le pays dans la catégorie « développement humain faible » et au 178e rang parmi 189 pays et territoires.
Et cette valeur, compte des crises politiques cycliques, la mauvaise gouvernance, la corruption endémique, la faiblesse structurelle de l’État n’a pas significativement évolué.
Or la Guinée doit impérativement mettre la promotion du développement humain au centre de tout projet de société pour empêcher que les inégalités de plus en plus criantes en Guinée ne menacent la pérennité des progrès du développement humain.
Le bilan des différents régimes caractérisés par de la corruption, la suffisance, la bureaucratie, le népotisme, la médiocrité, des inégalités sociales et instabilités politiques sans précédent prouvent à suffisance que leur engagement politique n’a jamais été en faveur du développement humain durable.
Sinon, L’État guinéen aurait bâti son projet de société autour du peuple, en mettant le capital humain au cœur du développement économique et social.
Il aurait pu après six décennies d’indépendances proposer au peuple de Guinée une stratégie qui comprend une série d’indicateurs permettant de mesurer les performances réalisées et de rendre compte des avancées du processus du développement humain.
Cela passe irréversiblement par le relèvement des indicateurs d’espérance de vie à la naissance ainsi que l’amélioration des conditions de santé, d’éducation, d’emploi et de participation à la vie sociale.
Mais la Guinée malgré ses énormes richesses et potentialités continue d’occuper le bas du tableau dans ces domaines considérés comme vecteurs d’un développement centrés sur la vie humaine.
Les inégalités restent persistantes et freinent le développement humain en Guinée.
La population guinéenne étant pourtant jeune, pèse très fortement sur la population active, compromettant ainsi les capacités d’épargne et d’investissements productifs de l’économie nationale.
C’est pour cela, il est primordial que la population guinéenne présente un niveau de formation élevé et adéquat aux besoins du marché, qui permet de disposer d’une main-d’œuvre qualifiée, générant d’importants revenus par tête.
Mieux, dans la Guinée de demain, la démographie doit être compatible avec la croissance économique, assurant ainsi la convergence entre la population et le développement.
Et dans un pays comme la Guinée, la création de richesses, la lutte contre la pauvreté et l’accès équitable aux ressources doivent rester les priorités d’un développement durable qui assure la prospérité à l’ensemble de la population sans exclusion.
Au-delà des politiques de croissance et d’emploi, l’État guinéen doit accorder une grande priorité à la réduction des écarts de richesses à travers les points suivants:
- Une garantie à l’accès aux couches vulnérables, aux services de santé de qualité ;
- l’amélioration des mécanismes de protection et de sécurité sociale ;
- Une amélioration de la qualité de l’offre éducative et l’adéquation de la formation avec les besoins du marché du travail.
Mais l’État guinéen à travers des politiques gouvernementales sans substance à l’image de celle du gouvernement de transition actuel ne fait que freiner le progrès de l’indice du développement humain en Guinée.
Compte tenu de la mauvaise gouvernance, de l’irresponsabilité avérée des acteurs étatiques, son inconscience et son insouciance, la Guinée va sans doute continuer à occuper le bas du tableau dans ce domaine.
Car les critères essentiels de l’indice de développement humain axés sur la longévité de la population guinéenne, son instruction et ses conditions de vie sont loin d’être une priorité pour les gouvernants en Guinée.
Aissatou Cherif Balde