Les autorités judiciaires guinéennes ont via une lettre datant du vendredi 09 juin 2023 instruit au procureur de la République d’engager des poursuites judiciaires contre l’artiste guinéen Jack Gbignamou Haba alias Jack Woumpack.
Ces injonctions aux fins de poursuite judiciaire contre l’artiste guinéen portent sur des faits présumés de divulgation cybercriminel des propos constitutifs d’injures, d’expressions outrageantes, des termes de mépris ou invectives envers des personnes en raison de leur appartenance à un groupe social donné.
Selon cette note signé par l’actuel ministre des gardes et sceaux Alphonse Charles Wright, ces propos sont constitutifs d’infractions pénales.
Et c’est en application de l’article 37 du Code de procédure pénale que le ministre des gardes et sceaux Alphonse Charles Wright a demandé au procureur de la République d’engager des poursuites judiciaires contre l’artiste guinéen Jack Woumpack.
Pour rappel, ces poursuites judiciaires sont les conséquences de la toute récente sortie de l’artiste sur les réseaux sociaux. Et dans cette vidéo il a tenu des propos xénophobes à l’encontre de la communauté halpulaar de Guinée.
Cette sortie, diffusée en boucle sur les réseaux sociaux, a indigné les guinéens de partout dans le monde.
Les réactions pour condamner ses propos constitutifs d’injures et d’atteinte à la dignité humaine des peuls en Guinée ne se sont pas fait attendre.
On espère que les enquêtes qui seront diligentées au titre des dispositions de loi en vigueur sur la cybercriminalité en Guinée conduiront à une condamnation et auront un effet dissuasif sur ceux qui propagent la haine ethniciste en Guinée.
La liberté d’expression a des limites
Ces dérives de l’artiste guinéen Jack Woumpack ne sont pas un cas isolé sur les réseaux sociaux en Guinée.
Ils démontrent surtout l’urgence d’un débat franc sur la protection des droits numériques des guinéens par le pouvoir judiciaire, gardien des libertés fondamentales.
Car ça incite à la xénophobie, à la haine ethniciste, et à la haine sous toutes ses formes depuis des années sur les réseaux sociaux.
Il appartient aux autorités guinéennes de s’adapter aux réseaux sociaux qui constituent aujourd’hui un contre-pouvoir.
Et il faut faire comprendre aux utilisateurs des réseaux sociaux que notre société est régie par des règles.
La liberté d’expression et d’opinion à ses limites. Et ils doivent s’y conformer.
Certes il faut appliquer la loi avec discernement pour éviter de museler ceux qui sont d’une opinion qui ne convient pas aux autorités guinéennes.
Mais il faut quand même agir. Car trop c’est trop.
Aïssatou Chérif Baldé