Mamadou Bailo Diallo dit Guidho Fulbhê, détenu depuis le 15 novembre 2022 illustre réellement que l’actuel chef de la junte militaire guinéenne a horreur des opposants, des désobéisseurs et des désobéissants.
Le président de transition Mamady Doumbouya avait pourtant annoncé au lendemain de son coup d’État militaire le 05 septembre 2021 que la justice allait être la boussole de son pouvoir.
Sauf que la réalité sur le terrain prouve aujourd’hui le contraire.
Mamady Doumbouya a depuis pris goût au pouvoir. Il a mis en place un pouvoir arbitraire qui n’a d’autres limites et fondements que le bon vouloir de sa personne et son clan.
Son pouvoir est non seulement arbitraire en politique mais aussi en droit.
On assiste aujourd’hui à des arrestations tout azimut d’opposants politiques, d’anciens dignitaires, d’influenceurs tels Mamadou Bailo Diallo dit Guidho Fulbhê.
Ces arrestations d’opposants ne respectent pas généralement les procédures judiciaires en la matière, car le kidnapping des opposants n’est pas autorisé par les textes de loi guinéens.
Or Mamadou Bailo Diallo dit Guidho Fulbhe fut kidnappé le 15 novembre 2022 pour une destination inconnue, avant de se retrouver à la maison d’arrêt de Coronthie à Conakry.
L’autre fait qui dévoile le caractère arbitraire du pouvoir de l’ancien légionnaire français est le fait que les décisions de justice pénale prononcées relèvent de l’arbitraire car les auteurs, à la solde d’une justice sélective de l’actuel ministre de la justice Charles Wright ne s’en tiennent pas strictement aux règles du droit, se laissant influencer par le pouvoir arbitraire de Mamady Doumbouya.
Pourtant la préoccupation de tout le monde dans ce pays, c’est de créer des conditions appropriées pour la stabilité et l’apaisement du climat sociopolitique.
Et les arrestations arbitraires des opposants politiques ne vont en aucun cas contribuer à la stabilité et à l’apaisement du climat sociopolitique en Guinée.
Au contraire, elle contribue au pourrissement de la situation actuelle, à l’installation d’un climat délétère.
Mais le gouvernement de transition guinéen et son président de transition semblent aujourd’hui beaucoup plus préoccupés à protéger un pouvoir arbitraire devenu irrespirable.
On a comme l’impression qu’ils parient sur le pourrissement du mouvement social et politique.
C’est pourquoi le premier ministre Bernard Gomou propose un dialogue de sourd sans bouger sur le fond.
Le gouvernement de transition étudie la demande des partis politiques de l’opposition, se dit prêt à recevoir, mais sans bouger sur le fond. Le jeu de rôle de la main tendue continue, et au fond le bras de fer bien réel se poursuit.
Le président Mamady Doumbouya et son chef de gouvernement Bernard Gomou parient sur l’essoufflement du mouvement social – politique puisque les principaux leaders politiques notamment Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré sont en exil, les leaders du mouvement social FNDC croupissent depuis des mois en prison.
Dans ce cas, Mamadou Baïlo Diallo dit Guidho Fulbhè et tout comme les autres détenus politiques peuvent continuer leur séjour à la Maison centrale de Conakry, sans jugement, sans espoir de retrouver leur liberté.
Or le seul crime de Mamadou Bailo Diallo dit Guidho Fulbhe, âgé d’une trentaine d’années, est d’avoir dénoncé à travers ses vidéos sur les réseaux sociaux, les dérives de la junte au pouvoir.
Les chefs d’accusations qui pèsent aujourd’hui contre lui tels que tentative d’attentat et complot contre la République sont dignes d’un État qui puise ses fondements de l’arbitraire, des mensonges, des caprices et de la violence.
Car nous savons tous que l’engagement de Mamadou Bailo Diallo Guidho Fulbhe contre l’injustice que subit sa communauté peule en Guinée, à travers ses vidéos sur les réseaux sociaux est une activité que l’on peut justifier et s’exprimait sous une forme d’action politique acceptable.
Et d’ailleurs n’est-ce pas que la junte militaire guinéenne a engagé des jeunes guinéens sur les réseaux sociaux qui font pire que Mamadou Bailo Diallo dit Guidho Fulbhè et pourtant, ils ne sont pas inquiétés par la justice guinéenne?
Nous sommes en face d’un pouvoir arbitraire, un pouvoir qui ne dépend que de la volonté, de la subjectivité, du bon vouloir ou du caprice de Mamady Doumbouya sans soucis particuliers d’équité ou de justice.
Et Mamady Doumbouya a horreur des opposants, des désobéisseurs et désobéissants.
Aïssatou Chérif Baldé