La création de l’emploi jeune doit être la priorité des priorités gouvernementale dans un pays où l’âge moyen de la population totale est de 18,02 (ans) en 2020.
Une telle politique gouvernementale va multiplier les succès sur l’échiquier des grandes nations et porter plus haut la voix de la Guinée.
Pourtant, l’emploi-jeune n’a jamais été une préoccupation majeure des dirigeants guinéens. Et leurs échecs dans ce domaine est plus que cuisant.
La problématique de l’emploi-jeune devenue une crise par manque de volonté politique, s’est amplifiée d’ailleurs ces dix dernières années.
Une situation qui pousse aujourd’hui les jeunes guinéens en manque de perspectives et de soutien de l’État à prendre désespérément le chemin de l’immigration mortelle.
Mais l’aventure se transforme pourtant pour beaucoup de ces jeunes en une situation cauchemardesque.
En effet, le pouvoir politique a cultivé sans gêne la culture de la dépendance et de la mendicité dans la société guinéenne.
Une mentalité qui impacte très sérieusement la construction sociale des jeunes en Guinée.
La mentalité du travail ou celle du dur labeur a été, de nos jours, remplacée par l’esprit de facilité, de mendicité et de l’oisiveté dans la société guinéenne et c’est l’une des raisons pourquoi chacun veut faire de la politique en Guinée.
C’est pour toutes ces raisons que tous les médiocres, les fainéant, les imposteurs et déflatés de la diaspora veulent se lancer en politique ou être parachutés dans le gouvernement, même s’ils sont conscients de leur nullité.
Et tout, incompétent flatteur peut avoir un poste ministériel.
Or pour mettre fin à ces maux de la société guinéenne, il faut faire comprendre à la jeunesse guinéenne que l’État doit impérativement se construire autour de l’idée que «l’identité sociale d’une personne se fait par le travail. Je suis quelqu’un parce que j’ai un métier».
Et d’ailleurs c’est cette mentalité qui fait entre autres qu’en Allemagne, le taux de chômage des jeunes de (15-24 ans) est le plus bas d’Europe.
Il est à 7,1%, près de trois fois inférieur à son équivalent français.
Et partout en Allemagne se trouvent des agences pour l’emploi des jeunes (Jugendberufsagentur) différents des centres de chômage (Jobcenter).
Et ces agences conseillent et soutiennent les jeunes allemands dans les domaines suivants:
- Trouver un métier, une formation appropriée, ou des études convenables.
- Elle les assiste lorsqu’ils ont des problèmes à l’école ou pendant leur formation.
- Lorsqu’il cherche la voie de la scolarisation appropriée. Afin qu’il puisse surmonter leurs difficultés personnelles.
Alors de la formation des jeunes à l’aide accordée aux chômeurs en passant par les emplois dits «atypiques», le système allemand vise à garder les personnes en emploi.
Durant leurs études, plus de la moitié des étudiants allemands découvrent par exemple rapidement l’entreprise en effectuant un apprentissage, leur permettant d’être plus attractifs sur le marché du travail. «Les jeunes sont qualifiés, travaillent tôt et sont autonomes ».
Ils existent aussi pour les futurs entrepreneurs, des centres de chômage spécialisés dans ce domaine où ils peuvent trouver assistance et financement pour leurs projets entrepreneuriaux.
Cela peut paraître irréalisable en Guinée.
Mais, en me basant sur mon expérience et expertise en tant que conseillère à la politique de l’emploi et développement de stratégie de lutte contre le chômage en Allemagne, c’est bien possible.
Il faut cependant commencer par relever les échecs de nos Gouvernants en matière de politique d’emploi en passant par:
- l’éducation et la formation tout au long de la vie;
- assurer l’adéquation entre la formation et l’emploi;
- la mise en place d’un dispositif d’appui ciblé à l’auto-emploi en vue de la réduction du sous-emploi et de la migration du secteur informel vers le secteur formel;
- assurer l’égalité dans l’emploi tout en promouvant une discrimination positive.
Par ailleurs, il faudra impérativement mettre la jeune femme guinéenne au cœur des priorités de l’Etat, car celle-ci constitue à elle seule un indicateur de vulnérabilité notamment pour nos concitoyennes vivant dans le monde rural.
La précarité dans laquelle évolue cette frange de la population est préoccupante au regard des dépenses de prestige qui engagent impunément nos dirigeants.
Or, la jeune femme doit être un vecteur de développement en même temps que socle de la famille guinéenne.
Toute politique de développement devrait faire de ce segment, un levier essentiel pour combattre et éradiquer la pauvreté et cela sera possible que par:
- le renforcement de son autonomie financière, par la promotion de l’entrepreneuriat féminin dont la finalité sera de favoriser son insertion dans le circuit économique pour en faire un véritable moteur de la croissance ;
- l’accompagnement et l’encadrement des organisations de femmes en matière de formation ;
- la promotion des structures financières décentralisées et la création d’une Banque des Femmes pour un accès plus facile au financement de leurs activités et projets.
Et combien de temps faudrait-il attendre encore pour que l’État parvienne à inverser la courbe du chômage des jeunes en Guinée ?
Car en faisant de la création de l’emploi-jeune son champ de bataille, la Guinée n’aura certainement pas besoin de parapher des accords avec les chancelleries occidentales telles que l’Allemagne pour fin de déportation des jeunes guinéens qui ont fui la Guinée par manque de perspective et d’avenir prometteur.
Il est grand temps de réaliser ne fût- ce qu’en partie cet engagement en passant par une politique efficace en matière emploi pour inverser la courbe du taux d’emploi informel et de sous emplois, qui demeure encore trop fort en Guinée.
Aïssatou Chérif Baldé
Bonjour
J’apprécie beaucoup l’initiative pour l’emploi des jeunes de Guinée. Ce sera la méthode pour freiner l’immigration.
Cordialement